Pierre à
l'école en 1953
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la nouvelle cour
mitoyenne de l'école en
2007
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En 1995, Pierre
Léonard tombe malade et le pneumologue
diagnostique un mésothéliome (cancer de
l'amiante). Dès lors, sa sur et son
beau-frère vont mener une enquête minutieuse
acharnée afin de comprendre le pourquoi de la
chose et remonter au responsable de la maladie. Cette
enquête les mène devant l'usine qui broyait
de l'amiante à peu de distance de leur domicile et
de l'école. Ce dossier a été ouvert
en 1995 et l'est toujours aujourd'hui
La lettre
écrite par la sur de Pierre à la
Mairie et à la Préfecture pour savoir ce
que faisait cette usine CMMP et la motivation sur la
recherche de la vérité envers et contre
tout pour comprendre.
La mémoire revient
aux anciens du quartier que Nicole questionne et
où habite la victime qui décède en
Juin 1996 : " l'usine au bout de la rue, c'est le CMMP
(Comptoir des Minéraux et Matières
Premières) on l'appelait l'usine d'amiante
". Gérard et Nicole se heurtent dès le
début de leurs recherches aux autorités
lorsqu'ils demandent ce que fabriquait l'usine. La
Mairie, qui possède pourtant un dossier sans
équivoque, noie le poisson " elle fabriquait du
silice et de l'oxyde de fer ". La
Préfecture, au dossier non moins
révélateur, prétendra que l'usine
n'a traité l'amiante bleu (le plus toxique)
qu'avant guerre et que cette production n'a pas
repris depuis. Le couple est persuadé qu'on ne lui
dit pas la vérité, il y a en mairie un plan
d'atelier d'amiante datant de 1968, vu par chance et avec
un peu de ruse, et une première consultation du
volumineux dossier en préfecture (interdiction de
photocopier les pièces) laisse entrevoir une
production d'amiante jusque dans les année 1970.
L'Inspection du Travail perd le dossier (il sera
retrouvé plus tard par la police judiciaire).
Nicole et Gérard persévèrent,
à deux la réflexion est plus
féconde, inventive et ils sont soutenus,
encouragés par Ban Asbestos France
(1)
puis par l'Andéva (2)
qui se crée en
1996. Forte de ces premières informations, la
famille porte plainte en justice, une
pré-enquête est ouverte en 1997. Le couple
poursuit ses recherches aux archives municipales et
départementales, puis en 2000, après 5
ans d'enquête, il obtient enfin l'autorisation
auprès de la CADA (3)
de consulter
librement les dossiers, réunissant 350 photocopies
et reconstituant toute l'affaire.
(1)
Ban Asbestos France (bannir
l'amiante)
(2)
Association Nationale de Défense des Victimes de
l'Amiante
(3)Commission
d'Accès aux Documents Administratifs