Janvier
:
Le centre d'information
et d'accompagnement des personnes exposées
à un risque lié à l'amiante à
Aulnay (ci3a) est désormais
opérationnel. Il se situe dans les locaux du
centre de santé municipal CMES - 8/10 avenue
Coullemont - Aulnay sous Bois (proche du RER B). Une
permanence est organisée (sur rendez-vous au 01 48
79 41 00) tous les jeudis après-midi. Le
centre adresse un courrier à toutes les personnes
qui laisseront leurs coordonnées, leur proposant
de remplir un questionnaire et de demander à leur
médecin traitant de leur prescrire un scanner
pulmonaire (à technique haute définition
sans injection de produit de contraste). Ce scanner
servira de référence pour un suivi
post-exposition médical tout au long de leur
vie. Les personnes résidant en région
parisienne pourront, si elles le souhaitent, consulter le
docteur VIRALLY au centre hospitalier intercommunal
Robert Ballanger (service pneumologie) Boulevard Robert
Ballanger 93600 Aulnay-sous-Bois (01 49 36 71
45).
Dans un documentaire du
20 janvier sur la 5 "pollution des sols, le scandale
caché" le combat sur la pollution du CMMP est
évoquée (à 16'15'') et vous pouvez
le visionner sur : https://www.youtube.com/watch?v=D8gWG-TM7PI.
Mars
:
Le centre d'information
et d'accompagnement des personnes exposées
à un risque lié à l'amiante à
Aulnay (ci3a) poursuit ses permanences d'accueil au CMES
tous les jeudis après-midi sur rendez-vous (01 58
03 92 89). Il diffuse actuellement en collaboration
avec les associations une information "brève
histoire de l'amiante de l'usine du
CMMP"
résumant l'histoire de la pollution de l'ancienne
usine (Comptoir des Minéraux et Matières
Premières) et celle du mouvement citoyen qui a
pris naissance dès 1995 et se poursuit toujours
aujourd'hui. Le bilan provisoire, recensé par les
seules associations et arrêté à fin
2014, est le suivant :
138 malades dont
136 pathologies liées à l'amiante
(certaines victimes en ont plusieurs) : 38 % de plaques
pleurales, 7 % d'asbestose, 6 % d'apaississement pleural
, 31 % de mésothéliomes et 18 % de cancer
broncho-pulmonaire. Autres pathologies (dont le zircon
radio-actif est soupçonné) : 3 silicoses, 1
myélome, 3 leucémies, 1 cancer du foie, 1
cancer des os, 1 cancer des reins, 1 cancer de la
tyroïde, 5 cancers du sein dont 1 masculin, 1 cancer
des ovaires, 1 cancer de l'oesophage, 1 maladie de
Vasquez, 1 cancer gastrique, 1 cancer des testicules, 1
cancer de la prostate, 1 cancer des sinus, 1
oedème pulmonaire, etc ...
71
dècès (moyenne d'âge 67 ans) dont
les expositions étaient les suivantes : 58 %
environnementales, 17 % anciens travailleurs du CMMP, 10
% d'expositions mixtes (à Aulnay et ailleurs), 15
% d'exposition intra-familiale (au moins un membre de la
famille travaillait au CMMP et revenait au foyer avec ses
bleus de travail contaminés).
71 dossiers au
FIVA ont été indemnisés ou sont
en cours d'indemnisation.
Les autorités,
alertées depuis 1995, ont commencé une
recherche seulement fin 2014 (recherche ARS - Agence
Régionale de Santé).
Avril
:
Les associations ont
été invitées à un colloque au
Sénat le 13 avril, organisé par Aline
Archimbaud, sénatrice de Seine Saint Denis et
Présidente du comité de suivi Amiante. A
cette occasion, Gérard Voide est intervenu pour le
Collectif des riverains et victimes du CMMP d'Aulnay
(audition
ci-jointe).
Les élus ont bien noté nos 3 propositions,
à savoir : disposition de suivi post-exposition
pour les personnes exposées environnementalement
(avec dépistage et soins gratuits), articulation
entre le dispositif ARS et le dispositif local mis en
place par le ci3a (centre d'information et
d'accompagnement des personnes exposées à
l'amiante à Aulnay-sous-Bois), intervention
auprès de la Ministre de la
santé.
Annie Thébaud-Mony
et Francis
Judas de Ban
Asbestos France sont également intervenus dans les
domaines de l'international et de la fonction
publique. Ils ont demandé la création
d'un fonds pour les victimes alimenté par les
entreprises qui ont manipulé l'amiante et dont les
coordonnées sont facilement repérables dans
la liste officielle pour l'ACAATA.
Mai
:
Aulnay-sous-Bois.
60 ans après, Alain découvre qu'il a
été contaminé à l'amiante
(lire
l'article du Parisien
12/05/2015).
Le 19 mai, les
associations ont été auditionnées
par le "groupe étude amiante" de
l'Assemblée Nationale présidé par le
docteur Christian HUTIN, député du Nord.
Gérard Voide a lu l'intervention qu'il avait faite
au colloque du 13 avril dernier au Sénat
(ci-dessus en Avril), Marie-Françoise Rofort a
fait part de l'important travail bénévole
du ci3a sous sa responsabilité depuis
décembre 2014 au CMES d'Aulnay-sous-Bois
:
338 appels
enregistrés - 345 questionnaires envoyés
aux personnes exposées à la pollution du
CMMP dont 128 retours concernant des personnes
âgées de 50 à 69 ans
principalement (la répartition hommes/femmes
est sensiblement égale) et où 58 %
habitent actuellement en province (44 personnes ont
joint un scanner) et parmi elles 11 sont malades de
l'amiante et 8 dossiers sont en cours d'indemnisation
par nos avocats.
Les permanences ont
reçu une vingtaine de personnes en entretien
direct à Aulnay. La démarche est
fortement appréciée car les gens attendent
informations et soutien.
Les autres
représentants des associations ont
développé et appuyé ces rapports
devant le groupe étude amiante.
Promesse nous a
été faite d'appuyer nos demandes
auprès des autorités gouvernementales
:
- pour empêcher la
destruction des fichiers d'adresses des personnes
exposées retrouvées afin de permettre leur
suivi dans la durée
- pour que les personnes
exposées environnementalement à l'amiante
soient traitées avec les mêmes avantages que
celles exposées professionnellement.
(ici
le compte-rendu
intégral
réalisé par le groupe Amiante de
l'Assemblée Nationale)
Septembre
:
VENEZ SOUTENIR la
plaidoirie de maître François Lafforgue
(avocat des associations) à l' AUDIENCE DU
JEUDI 10 SEPTEMBRE 2015 à 15 heures 30 au Palais
de Justice de Paris, Boulevard du Palais
(métro Cité) - salle d'audience de la
2ème chambre civile. Il s'agit de savoir si,
oui ou non, le principe "pollueur/payeur" inscrit dans la
loi sera enfin respecté. A ce jour,
l'impunité est totale :
-PDG, préfets,
contrôleurs de l'époque de la pollution,
responsables des malades et des morts d'aujourd'hui, ne
sont plus en vie pour pouvoir rendre des
comptes
-l'entreprise CMMP,
elle-même, échappe à la justice car
la loi sur les personnes morales est postérieure
aux faits et ne peut s'appliquer
rétroactivement
-les frais de
désamiantage (17 millions d'euros) incombent sans
conteste de par la loi au dernier exploitant,
c'est-à-dire le CMMP, entreprise florissante et
non aux contribuables
-le CMMP pollueur,
après avoir menti effrontément,
minimisé l'ampleur de la pollution du site
truffé de poussières d'amiante et de zircon
(radio-actif), a multiplié les procédures
en justice afin de ne pas payer la facture.
Considérant que la meilleure défense est
l'attaque, le CMMP,sans la moindre vergogne,
réclame le remboursement de frais d'études
(par ailleurs dérisoires au regard des 17 millions
du chantier)
Après
l'impunité qui équivaut, il faut bien le
dire, à un permis de tuer, ira-t-on vers la double
peine pour les victimes (victimes = payeurs) ou pour un
début de justice (pollueur = payeur) ? Rendez-vous
au Palais de Justice !
COMPTE-RENDU DE
L'AUDIENCE DU 10 SEPTEMBRE 2015 (CMMP c/mairie d'Aulnay)
au Palais de Justice de Paris :
Le Président de la
Cour note la présence d'un public dans le
tribunal, ce qui semble plutôt exceptionnel. En
effet, étaient présents à cette
audience les responsables des associations (en
intervention volontaire), des victimes du CMMP malades et
des familles de victimes décédées
ainsi qu' une journaliste du Parisien (ci-joint
son article).
Qu'ils soient tous remerciés d'être venus.
D'emblée, le Président précise,
à l'intention du public, qu'il s'agit d'une
procédure écrite et qu'il n'y a donc pas
lieu de tirer de jugement face aux interventions des uns
et des autres et à la longueur de leurs discours
S'en suit un long épluchage, par le
Président, des conclusions et répliques des
différentes parties en présence,
interrogeant sur telle ou telle affirmation
(pièces justificatives présentes ou
absentes), etc
Les débats ont porté
exclusivement sur les millions d'euros à payer par
les uns et les autres sur la facture finale de 17
millions d'euros du chantier de
désamiantage/démolition qui, jusqu'à
présent, n'a été
réglée que par les contribuables. A aucun
moment les victimes de cette catastrophe sanitaire n'ont
été évoquées et ont
même été considérées
hors sujet par le CMMP, pollueur, arguant sur le fait
qu'il ne s'agit que d'un contentieux privé. A la
surprise générale, le Président
clôt la séance à 17 heures
considérant la plaidoirie des avocats inutile, la
Cour ayant eu les éclaircissements
nécessaires. L'avocat du CMMP est resté
muet comme une carpe et il a fallu toute la
pugnacité de l'avocat des associations,
maître François Lafforgue, pour souligner
l'importance de l'action citoyenne sans laquelle ce
procès n'aurait pas eu lieu :
- L'alerte et
l'enquête de la famille Léonard
- La justification d'une
dépollution dite " sous bulle ", le site
industriel étant truffé d'amiante et de
zircon radioactif
- La sous estimation de
la pollution par le pollueur CMMP qui met la
poussière sous le tapis
- Les morts
supplémentaires qu'aurait provoqués une
démolition classique à ciel
ouvert
- En conclusion,
l'application de la loi " pollueur = payeur " s'applique
au dernier exploitant (le CMMP) qui devait remettre les
lieux en l'état " tel qu'aucun danger s'y
manifeste "
Résultat du
jugement le 22 octobre 2015.
Octobre
:
L'IMPUNITE CONTINUE POUR
LE CMMP POLLUEUR A AULNAY avec le jugement du Tribunal de
grande instance de Paris du 22 octobre 2015. En effet,
après avoir échappé à la
justice pénale, le CMMP responsable de la
catastrophe sanitaire de pollution de l'air
d'Aulnay-sous-Bois durant des décennies,
échappe à la facture du chantier de
désamiantage de son ancien site industriel. Car,
derrière les chiffres et additions, c'est bien le
principe pollueur-payeur qui est bafoué.
Néanmoins, le CMMP (Comptoir des Minéraux
et Matières Premières) a perdu. Le tribunal
l'a débouté de ses prétentions,
déboutant également toutes les autres
parties par rapport au financement du coût du
chantier de désamiantage : la
Société d'Economie Mixte DeltaVille
mandatée par l'ancienne municipalité, la
Municipalité d'Aulnay, les agences
immobilières qui avaient racheté le site en
vue d'y construire des pavillons d'habitation avec
jardins sur un sol pollué. Le tribunal
précise clairement que le CMMP A COMMIS UNE FAUTE
et A MANQUE A SES OBLIGATIONS DE DESAMIANTAGE DU SITE
INDUSTRIEL pendant au moins 17 ans (lire l'article du
Parisien : http://www.leparisien.fr/aulnay-sous-bois-93600/usine-d-amiante-a-aulnay-le-pollueur-ne-paiera-pas-davantage-01-11-2015-5237761.php).
Seules les associations
qui sont en charge " de l'intérêt collectif
" sont reconnues pour avoir " intérêt
à agir dans le litige " et " intérêt
légitime à réclamer
réparation du préjudice moral "
causé par ce manquement. Pour ce préjudice
le tribunal accorde " un euro " de dédommagement
à chaque association sur les 10 000 euros
demandés. Les victimes apprécieront !
Un euro pour indemniser 20 ans de luttes
citoyennes bénévoles pour un mouvement sans
lequel rien ne se serait passé à Aulnay.
Mieux, le site truffé d'amiante et de zircon
(radioactif) aurait sans leur intervention
été démoli à ciel ouvert
ajoutant aux malades et aux morts que l'on commence
seulement à découvrir, de nouveaux malades
et de nouveaux morts à venir.
Ainsi, le CMMP pollueur
grâce à sa stratégie
machiavélique multipliant les procédures
judiciaires, déboursera (il n'a toujours pas
payé) en tout et pour tout : 480 000 euros sur une
facture de dépollution de 17 millions d'euros.
C'est donc le contribuable qui paye cette
dépollution. Pour les victimes, c'est donc une
double peine : après avoir subi la pollution,
elles payent la dépollution. Cela n'a apparemment
pas choqué les juges. Cette brillante
réussite n'aurait pas pu se faire sans le Maire de
l'époque qui, au lieu de soutenir les associations
dans leur combat pour contraindre le Préfet
à faire saisir les sommes auprès du CMMP et
l'obliger à faire les travaux (article L514-1 du
code de l'environnement) a racheté le terrain et a
réalisé les travaux ; sauf qu'il s'est
lié les mains en signant un protocole, sous la
houlette du Préfet, précisant que le
pollueur payera en tout état de cause 480 000
euros. Ce protocole est une honte et les associations
l'avaient dénoncé en son temps. Laisser
croire à un remboursement en justice relevait de
la naïveté et/ou de l'incompétence,
à moins que l'opération ne relevait que
d'une stratégie électorale ?
C'est ainsi que la loi
est appliquée dans notre France
démocratique ! Combien faudra-t-il de luttes
citoyennes comme celle d'Aulnay pour que la
société civile soit enfin
considérée par les autorités quelles
qu'elles soient comme interlocuteur valable. En
attendant, le combat continue. Les personnes
exposées aux poussières d'amiante du CMMP
peuvent prendre contact auprès des professionnels
bénévoles du CI3A (centre d'information et
d'accompagnement des personnes exposées à
un risque lié à l'amiante) permanences tous
les jeudis au CMES (centre municipal d'éducation
pour la santé) d'Aulnay, 8-10 avenue Coullemont au
01 58 03 92 89.
Nous ne
désespérons pas d'une collaboration avec
l'Agence Régionale de la Santé (ARS)
malgré ses réticences pour assurer un suivi
des personnes exposées et faire toute la
lumière sur cette catastrophe
sanitaire.
Le collectif des
riverains et victimes du CMMP et Ban Asbestos France
(Gérard Voide : 01 48 53 31 45).
décembre
:
lettre
de protestations des
associations
suite à une nouvelle exigence du FIVA pour
l'indemnisation des victimes et sa
réponse du 11 janvier
2016.