Jocelyne CARBONNIER

(CAPER ISSOIRE)

 

 

TOUS LES TEMOIGNAGES CONCORDENT

 

  

Je suis une militante du CAPER d'Issoire. Je rencontre essentiellement des salariés ou ex salariés de Péchiney Rhénalu et Valéo (victimes de l'amiante). 

Je les aide dans leurs démarches. A ce titre, je recueille très fréquemment des témoignages portant sur leurs souffrances, leur angoisse et leur colère face aux difficultés rencontrées tout au long des procédures nécessaires pour faire valoir leur juste droit à réparation. 

Parmi les éléments qui sont souvent évoqués, la relation avec les experts revient toujours. Les dernières victimes sont sorties de chez l'expert avec une certitude : 

- on ne veut pas les écouter, on ne veut pas entendre leurs craintes, leurs doutes, leurs angoisses, on nie leurs douleurs. 

L'expert veut à tout prix faire passer l'idée qu'ils sont en bonne santé, qu'ils n'ont pas à se plaindre, que ça ne les empêche pas de vivre. 

Une partie de ces propos, tenus dans un climat de confiance réciproque, pourrait être recevable pour certaines victimes, mais dans le climat de suspicion et de déni du médecin, cela inquiète plus que cela ne rassure. 

Des expertises ont été rendues 5 mois et demi après la consultation. Choquant ! Un médecin rédige-t-il une ordonnance 5 mois après une visite médicale ? quel crédit accorder à l'expertise, comment le médecin peut-il se souvenir de l'examen, des propos tenus par le patient. C'est un manque de respect total de la victime. ? Comment expliquer qu'il est plus facile de rendre un rapport d'expertise au bout de 5 mois plutôt que quelques jours après la consultation ? 

De plus cette situation est illégale, la législation accorde un délai de 3 mois. 

Les victimes disent souvent que l'expert fait ce travail pour l'argent et uniquement pour cela ! 

Une autre situation mérite d'être soulevée. J'ai conseillé un salarié de l'entreprise VALEO de Brassac les Mines, atteint de plaques pleurales, pour la constitution de son dossier de reconnaissance de maladie professionnelle. 

La CPAM de la Haute Loire a bien reconnu les plaques pleurales au titre de la maladie professionnelle N° 30. Le taux d'I.P.P. qui lui a été accordé était de…. 0 %. Il a fallu " batailler " des mois pour que son dossier soit revu et qu'enfin le Médecin Conseil de la Sécurité Sociale lui attribue le taux de 5 %, levant ainsi l'inégalité de traitement faite par rapport aux autres victimes et surtout rendant justice à cette personne. 

Les victimes ont pour habitude de dire que " c'est un parcours du combattant " que de faire connaître sa maladie professionnelle et d'obtenir réparation.

Les embûches sont nombreuses, la souffrance des victimes est ignorée, méprisée, voire niée le plus souvent.