(PECHINEY RHENALU)
" Un parcours semé d'experts "
En Janvier 99, le Dr MOURAIRE, Pneumologue à Issoire, établit un certificat en vue de ma reconnaissance en maladie professionnelle sur la base d'un scanner passé au C.H.U. le 20 Octobre 1998, et la CPAM m'attribue un taux d'IPP de 5 %.
Vu le compte rendu du scanner, sur les conseils de l'ANDEVA, j'ai contesté ce taux de 5 %. La CPAM m'a envoyé alors chez le Docteur FRAYSSE ? pneumologue expert. Celui-ci confirme le taux de 5 %, nous sommes alors le 31/08/99.
Sentant mon état de santé pas du tout normal, j'ai pris rendez-vous auprès du Dr GABRILLARGUES (Pneumologue à l'Institut de Médecine du Travail) qui m'a très soigneusement examiné, m'a observé, questionné, écouté, pris le temps de regarder mes examens et a conclu que je devais avoir 10 ou 12 % d'I.P.P., nous étions déjà en Mai 2000.
J'ai donc contesté l'expertise du Dr FRAYSSE, alors la CPAM m'a envoyé chez le Dr TOURREAU, à qui j'ai tenté d'expliquer mon parcours et ce que je ressentais.
En Juillet 2000, la CPAM m'attribue un taux d'IPP de 10 % en précisant bien que le rapport d'expertise attribue une partie de ma pathologie au tabac ??? (tabagisme excessif )
Voyant cela, je me suis permis d'écrire à l'expert pour lui dire mon étonnement d'abord, mais aussi mon inquiétude, ceci, parce que je n'ai pratiquement jamais fumé (à part quelques cigarettes en fin de repas les jours de fête, mais il y a si longtemps).
Réponse de Mr TOURREAU :
" Je n'ai aucune réponse à vous faire étant donné que vous n'êtes pas le demandeur de l'examen "
C'est quand même de ma santé qu'il s'agit, et ce Monsieur est quand même médecin ! Enfin ! Continuons.
Le 15/10/2001 : nouveau scanner, qui atteste d'une nouvelle aggravation et en 2002, je passe à 20 % d'I.P.P. !
Le 24/10/2002 : procédure de faute inexcusable au TASS de Clermont-Fd, le tribunal dit NON, Péchiney n'a pas commis de faute.
Le 12/04/2004 - La Cour d'Appel de Riom reconnaît que la faute inexcusable existe à mon encontre.
Le TASS m'adresse au Dr TAVAUD au Puy, l'expertise a lieu le 16/01/2004. Le 9/02/2004, le compte rendu d'expertise est rédigé, et là quand j'en prends connaissance, c'est la colère qui m'étouffe. Mes propos ont été complètement déformés, et ce toubib écrit carrément l'inverse de ce que je lui ai dit.
Par exemple, je lui ai dit " je suis essoufflé, je ne peux presque plus jardiner, j'ai réduit considérablement mon jardin, je ne fais presque plus rien "
L'expert conclut : " Mr COSTON fait beaucoup de jardinage "
Autre exemple, il me demande si je voyage. Je lui explique que mon épouse a voulu que je l'accompagne au Mont St Michel récemment, mais je ne suis allé à aucune balade, je restais dans le car.
L'expert conclut : " M. COSTON fait beaucoup de voyages "
.. et tout à l'avenant
Je me suis senti trahi, piégé je n'ai toujours pas avalé tout ce qui m'est arrivé.
Ces experts s'amusent avec nous, ils écrivent ce qu'ils veulent sur les rapports, et ce sont leurs écrits qui font foi !
Ils savent que nous n'avons pas le choix, on subit et ils ont " carte blanche " - " les pleins pouvoirs " !
Pour moi c'est tout à fait contraire à l'éthique médicale.
On est en 2007, mon premier examen prouvant que l'amiante avait attaqué son sale boulot date d'octobre 1998, presque 10 ans.
Et pendant cette période
- examens et contre examens,- experts et contre experts,
- Tribunal, Cour d'Appel, Cassation
Pour toujours rajouter de l'angoisse, des doutes, de la colère, des souffrances supplémentaires et surtout ce sentiment profond que ma parole ne comptait pas, que j'étais une balle de ping-pong qu'ils se renvoyaient.
La formule " un vrai parcours du combattant " n'est pas usurpée. A la différence que je ne me suis pas engagé dans l'armée. J'ai juste essayé de gagner ma vie en travaillant et j'essaie juste de faire reconnaître les " dégâts ".
De tout ce parcours je garde une blessure profonde, une amertume, un profond sentiment d'injustice.
Je n'ai pas choisi d'être amianté.