Ce jour, deux
associations - Ban Asbestos France (interdire l'amiante)
et l'Andeva (Association Nationale de Défense des
Victimes de l'Amiante) - ont obtenu du tribunal de grande
instance de Paris une ordonnance les autorisant à
assigner d'heure à heure, le Ministère des
Finances, le Préfet de Paris et la
société SDI, en vue de remettre en cause le
contrat qui lie l'Etat français et la
société SDI, contrat qui prévoit
d'envoyer, le mois prochain, le Clemenceau en Inde pour
désamiantage et
démantèlement.
Le caractère
illégal de cette dernière mesure qui
prévoit l'envoi de plus de 20 tonnes de
déchets d'amiante en Inde a été
souligné dans un courrier (cf. P.J.)
adressé à Madame la Ministre de la
Défense le 2 février 2005, illégal
car contrevenant au code de l'Environnement, à la
convention de Bâle et à un règlement
européen. Plusieurs associations indiennes
soutiennent, à nos côtés, un point de
vue identique, par référence à leur
propre législation (cf. en P.J. lettre à
l'ambassade de France à New Delhi).
L'enjeu de la
décision sur le porte-avions Clemenceau
dépasse le cas de ce seul navire puisque
désormais la législation internationale
empêche de couler les vieux bateaux
réformés en pleine mer. Comme tous
contiennent des quantités considérables
d'amiante, la décision de les envoyer vers des
chantiers des pays du Tiers-Monde sans législation
de prévention et sans contrôle
équivaut à signer l'arrêt de mort
pour des milliers de travailleurs de ces pays.
Le désamiantage des
navires, opération difficile, implique la mise en
uvre de gros moyens et de lourds investissements en
matériel spécifique. Ce n'est pas la
présence d'une équipe indienne venue se
former en France qui changera les conditions
matérielles de l'opération. Quant à
la certification ISO 9001 du chantier indien, mise en
avant par SDI et le Ministère, elle n'offre aucune
garantie sur les conditions de travail.
Le Clemenceau, comme tous
les navires français réformés,
militaires ou civils, devra donc être
désamianté et démantelé en
France, en respectant la législation de
prévention mise au point en 1996.