Communiqué de presse du 12 Décembre 2006

BAN ASBESTOS FRANCE


Le Clemenceau

Relever le défi du démantèlement

  

Tout a commencé par une lettre ouverte de Ban Asbestos-France le 20 décembre 2004, protestant auprès de Madame Alliot-Marie contre l'envoi du Clemenceau en Inde, exportation illégale de produits toxiques au regard de la convention de Bâle ratifiée par la France et l'Inde. Dans la réponse du Cabinet du ministre de la Défense, en date du 1er février 2005, figurait le premier mensonge d'Etat : décontaminé à 90% il ne devait rester dans le porte-avions " que 22 tonnes d'amiante ".

Il s'ensuivit l'incroyable odyssée judiciaire, en France et en Inde, jusqu'à l'arrêt du conseil d'Etat considérant que l'envoi du Clemenceau en Inde ne respectait pas les règles internationales interdisant l'exportation des déchets toxiques. Elle a fait prendre conscience à l'opinion publique que l'arrogance des pays européens se mesure à cette impunité revendiquée d'envoyer les navires en fin de vie du " vieux " continent, contaminés par de dangereux cancérogènes (amiante, polychlorobiphényls) et autres toxiques, menacer la vie et la santé de milliers de travailleurs indiens sur-exploités avec la complicité d'une industrie battant pavillon panaméen.

Le 11 décembre 2006, le gouvernement a rendu publiques les résultats de l'évaluation par Véritas de la contamination du Clemenceau par l'amiante. Ce bilan est à la mesure de ce que nous savions, en dépit des mensonges du Ministère de la Défense : l'amiante est partout dans le navire… dans les sols, les gaines , les cloisons, autour des tuyaux, des câbles,dans les ballasts, les faux-plafonds,etc.. Les conclusions du rapport Véritas confirment amplement les évaluations que les associations avaient demandées à deux experts indépendants en janvier 2006, à savoir dans ce navire de 500 à 1000 tonnes de matériaux contenant de l'amiante, alors que le Ministére de la défense parlait alors de 45 tonnes

Sans la mobilisation en France et en Inde, sans les décisions de justice, des centaines d'ouvriers indiens auraient démantelé le navire sans aucune précaution. Une étude indienne montre qu'à Alang, un travailleur sur six présente des signes d'asbestose.

En solidarité avec le Collectif de vigilance brestois sur l'ex-Clemenceau, Ban Asbestos demande que l'ex Clemenceau soit le premier navire français à inaugurer une nouvelle filière de démantèlement, respectueuse de la santé des travailleurs et de l'environnement.