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Communiqué de
presse du 24 Octobre 2007
du nouveau sur le CMMP d'Aulnay-Sous-Bois :
rapport accablant de l'InVS
communiqué du Ministère de la Santé
désamiantage-déconstruction du site
Le rapport de l'InVS :Le Ministère de la Santé vient, enfin, de rendre publique l'étude de la CIRE (Cellule InterRégionale d'Epidémiologie) sur les conséquences de la pollution du CMMP. Cette ancienne usine située à Aulnay en plein centre ville, proche d'une école, a broyé du minerai d'amiante pendant des décennies.
Cette étude est une première en France.
Les dégâts mortifères sur les ouvriers au contact direct de l'amiante étaient déjà connus, comme pour cette usine, mais ce qui est nouveau c'est la reconnaissance officielle du lien entre la pollution de l'usine et les malades ayant résidé, étudié ou travaillé au voisinage : " Le signal sanitaire d'origine environnemental détecté par les associations de victimes au voisinage du CMMP est donc solidement validé. L'identification de cas d'affections spécifiques de l'amiante ayant eu une exposition uniquement ou majoritairement environnementale au voisinage du CMMP signe la dangerosité de la pollution liée aux activités de broyage et de stockage de l'amiante de cette entreprise pour la population riveraine de l'époque " " La sévérité des critères retenus garantit la validité des résultats obtenus ".
Cette publication de 300 pages est le fruit d'une mobilisation citoyenne issue du mouvement associatif (le collectif des riverains et victimes du CMMP d'Aulnay, Ban Asbestos France, Addeva 93, associations de parents d'élèves FCPE ET lipe, Aulnay environnement) ayant donné l'alerte il y a plus de 9 ans. Elle est accablante et met en lumière la responsabilité de l'employeur qui a contaminé les travailleurs et les riverains, mais aussi celle des pouvoirs publics qui ont laissé faire malgré les plaintes incessantes des habitants du quartier. Il est confirmé :
- l'importance de la production de farine d'amiante par centaines de tonnes- un empoussièrement massif dans les ateliers (allant jusqu'à 930 000 particules par cm3 d'air à certaines époques)
- la quasi-inexistence de dispositifs d'extraction des poussières, au mépris des règles les plus élémentaires d'hygiène
- l'échappement massif des poussières vers l'extérieur, au mépris des prescriptions officielles pourtant extrêmement précises
A ce jour, les Associations recensent plus de 70 malades (dont 35 décès) ; la moitié a été contaminée au simple fait d'avoir demeuré à proximité de l'usine et 20 y ont travaillé. Ce bilan n'est que la face visible d'une catastrophe sanitaire restant à évaluer. 25 plaintes sont en cours d'instruction au pôle Santé du Tribunal de Paris.
Le Communiqué de presse du Ministère de la Santé :
Les associations accueillent ce communiqué comme une avancée. Le numéro vert 080013 00 00, peut aider des victimes à se faire connaître, à condition qu'il soit largement diffusé dans les médias presse, TV, radios. Néanmoins, il reste à honorer la promesse officielle faite en 2002 de procéder à une recherche active de victimes à partir des listes nominatives des enfants exposés des écoles voisines de l'usine. D'autres recherches sont possibles auprès des anciens ouvriers, comme des habitants du quartier (listes aux archives municipales des habitants du quartier par rue), et dans la région d'Algérie dont sont originaires un certain nombre de salariés.
Une information des médecins est prévue mais les associations demandent aux autorités sanitaires de mettre en place un dispositif de signalement systématique, comme cela se pratique pour les maladies contagieuses, pour repérer les nouveaux malades exposés par le CMMP
Le suivi médical des personnes exposées dans un cadre professionnel et environnemental qui le souhaitent doit être gratuit et de qualité
Toutes les personnes contaminées par le CMMP doivent être recherchées, retrouvées et informées sur leurs droits. C'est un devoir auquel les autorités qui n'ont pas su les protéger ne peuvent se soustraire.
Le désamiantage-déconstruction du site :
L'affirmation du Ministère de la Santé, ainsi que du Maire, sur l'absence de risque aujourd'hui pour les riverains ne tient pas compte ni des risques de chutes de plaques de toiture sur le voisinage ni de la contamination d'un site industriel, dont, malgré l'arrêt de l'activité, les bâtiments " passoires " peuvent par grands vents laisser s'échapper des fibres d'amiante sur les pavillons d'habitation et les locaux de l'école aujourd'hui mitoyenne et provisoirement évacuée.
Après leur intervention volontaire dans le jugement du Tribunal de Cergy Pontoise, les associations notent avec satisfaction que les avant-projets soumis aux Ministères (travail, santé, écologie) seront discutés ensuite avec les différentes parties dont les associations. Néanmoins, elles ont de bonnes raisons de penser que le dépoussiérage partiel à sec et la démolition à ciel ouvert restent la méthodologie envisagée. Ces modes opératoires sont dangereux et en infraction avec la réglementation, ils doivent être définitivement abandonnés.
Les associations ont appelé de nouveau, par lettre le 15 Juin 2007 et lors de la réunion en Préfecture le 19 Octobre 2007, sans obtenir de réponse, au strict respect de la réglementation sur le retrait de l'amiante friable (1) soit :
- Un repérage exhaustif de l'amiante avant démolition, incluant des sondages destructifs, ce qui n'a pas été fait pour l'extérieur des murs et à cur, ni du sol, ni du sous-sol
- La construction d'une enveloppe étanche autour des bâtiments durant toute la période des travaux
- Le travail à l'humide et le port d'équipement de protection individuelle avec adduction d'air
- Le traitement de la toiture dégradée en amiante-ciment comme de l'amiante friable compte-tenu que les plaques sont fragilisées et libèrent des fibres.
Arrêté du 14 Mai 1996 " règles techniques de retrait d'amiante "
Décret du 30 Juin 2006 sous section 3 au sujet des terrains amiantifères
Note DRT n° 98-10 du 5 Mai 1998 au sujet de l'amiante non friable devenue friable