Appel au premier ministre Harper pour que cesse le blocage de la convention de Rotterdam
le 29 Août 2008

Au premier ministre Harper :

Le 22 août 2008 a marqué le sixième anniversaire de la ratification de la convention de Rotterdam par le Canada.

Ce qui aurait dû être un jour de fierté pour les Canadiens fut un jour de honte, en raison du sabotage persistant de la convention par le Canada.

Nous vous demandons instamment, ainsi qu'à votre gouvernement, de cesser de bloquer la convention de Rotterdam et de la laisser remplir sa tâche de protection de la vie humaine.

Comme vous le savez, la convention offre aux différents pays le droit légalement exécutoire d'être informé des produits chimiques et des pesticides dangereux, et de les refuser.

Ce droit fondamental est crucial pour protéger les gens et l'environnement, en particulier dans les pays pauvres où ces produits toxiques sont de plus en plus envoyés.

Nous constatons avec une profonde consternation le rôle destructeur que le Canada a joué en mettant son véto à la recommandation du corps d'experts scientifiques de la convention d'inclure l'amiante chrysotile dans la liste des produits dangereux, et ce malgré que le chrysotile remplisse tous les critères scientifiques et légaux de la convention et qu'il ait été banni par plus de quarante pays.

Si un produit aussi manifestement dangereux ne peut être inscrit dans la convention, qu'est-ce donc qui peut l'être?

L'obstruction par le Canada, avec l'appui du Kirgistan, de l'Iran, de l'Inde, de l'Ukraine et du Pérou (cing pays parmi la centaine qui ont ratifié la convention), a amené le secrétariat de l'ONU à proposer comme option le démantèlement de la convention et la création d'une double norme qui exempte l'amiante canadien.

La création d'un tel système de deux poids, deux mesures, marquera la fin du droit d'être informé des produits chimiques et des pesticides dangereux et le Canada aura été le chef de file menant à cette disparition.

Cela ne correspond pas aux valeurs que le Canada défend dans le monde et ce serait une vilaine tache à sa réputation.

Dans quelques semaines, la recommandation du corps d'experts scientifiques d'inclure l'amiante chrysotile dans la liste des produits chimiques dangereux sera de nouveau mise de l'avant à la rencontre de la convention à Rome.

Si, encore une fois, le Canada fait de l'obstruction, la convention devra être démantelée.

En ce moment critique, nous vous demandons, en tant que premier ministre du Canada, de faire preuve d'un leadership responsable et de mettre fin au blocage de la convention par le Canada.

Nous vous demandons de maintenir l'engagement légal et moral du Canada envers le droit universel d'être informé au sujet des produits chimiques et des pesticides dangereux 


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