EX-CLEMENCEAU : la dernière cartouche des écolos brestois

(extrait de l'article de presse de Bretagne de Stéphane Jézéquel et Anne Lessard)

 

 "Cet été, une association d 'écologistes anglais s'était opposée à l'arrivée de l'ancien porte-avions contenant autour de 700 tonnes d'amiante. Craignant pour sa sécurité et les conditions de traitement puis de stockage des produits polluants, le collectif d'habitants a finalement été débouté cet automne par le cour d'appel de Londres. Le feu vert définitif de l'administration britannique a été suivi hier, côté français, par l'autorisation produite par la Drire Bretagne. Reste à délivrer un dernier accord d'exportation de matériel militaire au cours d'un futur comité interministériel.

La production de ces derniers documents est déterminante pour la suite de cet interminable feuilleton industriel et judiciaire. L'association brestoise AEZD, Agir pour l'environnement et le développement durable, s'apprête, en effet, à introduire un recours auprès du tribunal administratif de Rennes, contestant la décision d 'exportation délivrée par la France, commente l'avocat de l'association, Me David Rajjou.

Le chantier mis en cause

La décision d'exportation du navire pourrait ainsi être suspendue. Dans la foulée, un autre recours, cette fois-ci sur le fond, pourrait être introduit par l'association brestoise. AEZD, qui s'inscrit dans le prolongement exact de son homologue britannique, compte également revenir sur les conditions d'attribution du marché, ou comment la France a pu décider de confier un navire comme le Clemenceau à un chantier qui ne disposait pas, à l'époque, de toutes les autorisations de traitement. Mais il y a aussi le prix (de quatre à dix fois moins important que les autres propositions industrielles) et le moindre délai de traitement qui interpellent l'association qui ne manque pas d'arguments. Même si les écologiste brestois savent qu'ils utilisent là "leur dernière cartouche".

De son côté, imperturbable, la Marine estime que la procédure suit son cours normalement et explique qu'une date d'appareillage devrait être fixée d'ici une douzaine de jours, le temps de recevoir les derniers documents administratifs et de préparer la coque pour son ultime voyage."