international 2011


Procès Eternit : une commune italienne accepte une indemnisation (Romandie.com) : La commune de Casale Monferrato, où était basée une des usines de la société Eternit S.p.A Gênes, a accepté une offre d'indemnisation de 18,3 millions d'euros du milliardaire suisse Stefan Schmidheiny. En échange, elle se retirera de la liste des parties civiles du procès des victimes de l'amiante. Le conseil communal de cette ville du Piémont a pris cette décision au terme d'une séance de six heures et demie dans la nuit de vendredi à samedi. La séance a dû être suspendue à quatre reprises en raison des protestations des citoyens, alors que des centaines de personnes ont assisté au débat. L'argent sera utilisé pour l'assainissement de l'amiante, la recherche médicale et le soutien aux victimes, a expliqué le syndic Giorgio Demezzi. Le conseil communal a également approuvé un amendement prévoyant la création d'une commission "non politique" chargée de contrôler l'utilisation de ces fonds.Renoncer à toute action légale : L'offre, qui stipule aussi que la commune renonce à entreprendre toute action légale à l'avenir, a été faite par Becon, l'une des sociétés de M. Schmidheiny. En mars, cette société s'était déclarée prête à dédommager les habitants de Casale Monferrato, "en considération du grand nombre des victimes de l'exposition à l'amiante". Elle rejetait toutefois toute responsabilité. Cette ville de 36 000 habitants abritait l'une des plus grandes usines d'Eternit en Italie. Témoignant devant le tribunal de Turin l'an dernier, M. Demezzi avait affirmé que la contamination à l'amiante fait "encore 50 morts par année" dans sa cité. Et le maximum sera atteint en 2020. Le parquet de Turin a requis en juillet une peine de vingt ans de prison contre les ex-propriétaires du groupe d'amiante italien Eternit S.p.A Gênes, Stephan Schmidheiny et le baron belge Louis de Cartier. La défense a quant à elle plaidé l'acquittement des deux hommes, accusés d'être responsables du décès de près de 3000 personnes dans les quatre usines transalpines du groupe. (ats / 17.12.2011 11h14). Ci-dessous, lire la lettre ouverte à Stephan Schmidheiny que notre association avait adressée à la commune de Casale Monferrato vendredi dernier.

 

Stephan Schmidheiny, accusé de désastre volontaire devant le tribunal pénal de Turin propose d'acheter au prix fort (18 millions d'euros) le retrait du procès de la ville de Casale Monferrato, ville dont la population est décimée par les effets sanitaires de l'amiante produit dans son ancienne usine Eternit. Nous exprimons notre indignation pour le mépris avec lequel sont traitées les victimes de l'amiante. Outre l'indécence, loin d'affaiblir sa responsabilité, ses propositions sont un aveu de culpabilité. C'est à la justice, et non à monsieur Schmidheiny, de décider de la réparation qu'il devra verser aux victimes. Ci-après, la Lettre ouverte à Stephan Schmidheiny

 

La métamorphose d'un empire - enquête sur l'ex roi de l'amiante Stephan Schmidheiny par Patrick Herman (sources : Ban Asbestos France, association de victimes suisses Caova, association de victimes brésiliennes Abrea, association de victimes italiennes Afeva, mouvement paysan international via campesina, mouvement des travailleurs sans terre Sem Terra, avocats Jean-Paul Teissonnière et Sergio Bonetto)

 

PROCES ETERNIT AU TRIBUNAL DE TURIN : le procureur a requis des peines de 20 ans de prison ferme pour Stephan Schmedheiny, ex-PDG d'Eternit Suisse et Louis Cartier de Marchienne, ex-PDG d'Eternit Belgique, accusés de "désastre volontaire" ayant entraîné la mort de milliers de victimes italiennes. Le verdict sera rendu le 13 février 2012. Ban Asbestos France y sera.

 

BELGIQUE. Eternit condamné à indemniser la famille d'une victime : Le tribunal civil de Bruxelles a jugé le fabricant belge d'amiante Eternit responsable de la mort d'une femme qui habitait à proximité de son usine. La justice l'a condamné à verser 250 000 euros à sa famille. La demande faite il y a plus de dix ans par Françoise Jonckheere, l'épouse d'un ancien ingénieur d'Eternit, qui produisait du béton- amiante à Kapelle-op-den-Bos, au nord de la capitale belge, est "fondée", a déclaré le juge. L'ingénieur est décédé du mésothéliome en 1987. Sa femme a elle- même succombé à la maladie en 2000. La famille habitant jusqu'en 1991 à proximité de l'usine, elle estimait avoir été contaminée par l'amiante présente dans l'air ambiant ou par des poussières ramenées à la maison par son mari. Mais deux d'entre eux sont également décédés d'un cancer de la plèvre. "Les faits ne sont pas prescrits", a ajouté le juge, en condamnant la société à payer 250 000 euros de dommages et intérêts à sa famille. Ce procès, le premier en Belgique intenté par des victimes "environnementales" de l'amiante, pourrait faire jurisprudence, a estimé l'un des survivant de cette famille. "On va pousser les gens à aller devant les tribunaux", a ajouté le fils de François Jonckheere. Son frère Eric s'est lui aussi réjoui de "la première victoire d'une simple famille contre la multinationale Eternit". L'avocat d'Eternit, Johan Verbist, avait plaidé la prescription des faits et estimé que la société avait pris les précautions nécessaires au fur et à mesure de l'avancée des connaissances sur les dangers de l'amiante et a ajouté que la société examinerait l'opportunité de faire appel.

 

Pour une justice pénale internationale du travail et de l'environnement - Approche franco intalienne d' Annie Thébaud Mony de Ban Asbestos France et l'action civile dans le procès pénal en Italie par Sergio Bonetto. 

 

CANADA. Le gouvernement canadien s'apprête à subventionner à hauteur de $58 millions la mine d'amiante Jeffrey permettant ainsi sa réouverture en vue de l'exportation d'amiante en Inde. Merci de signer la pétition organisée par Avaaz (http://www.avaaz.org/en/canada_causes_cancer/?tta).

 

Belgique : une action en justice initiée en juillet 2000 par Françoise Van Noorbeeck-Jonckheere (la mère du Président de l'association belge des victimes de l'amiante ABEVA) va enfin être débattue devant les juges le 24 octobre 2011 à 8 heures 30 au Palais de justice de Bruxelles. Ce sera le premier procès d'une victime environnementale contre la société Eternit devant les tribunaux civils de Bruxelles. Ce drame -et il y en a sans doute beaucoup d'autres en Belgique, et notamment dans la région de Kapelle op den Bos- présente bien des similitudes avec ceux dont sont victimes des milliers de familles italiennes de Casale Monferrato, petite ville piémontaise entièrement contaminée par une usine Eternit, propriété historique des grandes familles belges et suisses de l'amiante.

 

L'Abeva, en coopération avec IOTA production, organise une conférence internationale sur l'amiante le dimanche 23 octobre au Palais des Bozar à Bruxelles. Après l'après-midi consacrée aux prises de paroles et aux échanges, le film "Poussières" sera présenté en avant-première vers 19 heures 30 (c'est un film qui relate le quotidien, les galères et le cri des victimes de l'amiante de Casale en Italie) et c'est également un compte-rendu en image du procès de 1600 parties civiles contre 2 dirigeants d'Eternit Italie, dont un baron belge. Des représentants de victimes en provenance d'Italie, de France (dont Ban Asbestos France), des Iles Britanniques viendront se joindre pour l'occasion.

 

L'Allemagne continue à importer des fibres d'amiante : En 2010, l'Allemagne a importé environ 60 tonnes de fibres d'amiante pour le compte des entreprises Dow Chemical et Solvay. Ces données sont contenues dans un récent rapport du gouvernement allemand à la Commission européenne. L'annexe XVII de REACH, qui définit les restrictions applicables à la fabrication, à la mise sur le marché et à l'utilisation de certaines substances dangereuses, prévoit une dérogation permettant aux États membres d'utiliser des diaphragmes contenant de l'amiante chrysotile dans des cellules d'électrolyse existantes. Sur les 27 États de l'Union européenne, 23 n'ont pas eu recours à cette dérogation.

 

Cour pénale internationale du travail : Ban Asbestos France réclame depuis le début du procès de Turin la création d' une telle cour pénale internationale (pour les crimes industriels). Cette question dépend beaucoup, non seulement de l'issue du procès de Turin, mais d'autres procédures telles que celle récemment jugée contre le groupe Thyssen Krupp à Turin, dans laquelle un dirigeant allemand du groupe vient d'être condamné à 16 ans de prison par un juge italien pour homicide volontaire, suite au décès de 7 ouvriers dans l'usine italienne proche de Turin. Même si en France le pénal stagne pour les victimes de l'amiante, le délit de mise en danger d'autrui a fait jurisprudence.Certes, les Etats traîneront les pieds pour se mettre d'accord. Mais une orientation des procès tenant compte de l'organisation du pouvoir dans une économie mondialisée est une première étape, qui peut conduite à faire émerger de nouvelles institutions judiciaires. N'est-ce pas ainsi que des institutions telles la Cour de justice européenne et la Cour pénale internationale (crimes contre l'humanité) ont vu le jour ? Chacune de ces institutions a son histoire propre. Souhaitons que la reconnaissance effective des responsabililités dans la catastrophe planétaire de l'amiante soit suivie d'autres procès tels que celui de Turin.

 

A la 5ème conférence des parties de la Convention de Rotterdam à Genève, le Canada a rejeté l'inscription du chrysotile dans la liste des produits dangereux à la fin de la troisième journée et alors que le consensus était acquis auprès de toutes les autres délégations. Blocage contre l'avis de l'OMS (organisation mondiale de la santé), du BIT (bureau international du travail) et au Canada même des organisations médicales canadiennes et des principaux partis d'opposition. Ce blocage, alors que le mouvement de protestation n'a jamais été aussi fort au Canada, n' a pour but que de retarder au maximum la fin du chrysotile canadien.

 

5ème réunion à l'ONU de la Convention de Rotterdam. Extraits du communiqué de presse de Ban Asbestos Network India sur la bataille à Genève du rajout de l'amiante chrysotile à la liste des produits dangereux (dans l'annexe III de la liste PIC) afin que les états importateurs soient avertis au préalable de la dangerosité du produit :

Ban Asbestos d'Inde condamne le Québec et les pro-amiante du gouvernement canadien pour leurs positions de refus de rajouter l'amiante chrysotile dans la liste des produits dangereux. Ban Asbestos d'Inde se félicite de la position du gouvernement indien qui se positionne, contrairement à sa position antérieure sur le sujet, pour le rajout du chrysotile sur la liste et rejoint ainsi le consensus international contre ce matériau dans le commerce international. C'est une percée spectaculaire qui ouvre la voie pour mettre fin à l'impasse de la situation sur l'inclusion de l'amiante chrysotile dans la liste PIC et éventuellement pour l'interdiction totale des fibres mortelles. Environ 50 000 personnes meurent chaque année du cancer lié à l'amiante en Inde. La Convention de Rotterdam a recommandé l'inclusion de l'amiante chrysotile à deux reprises ces dernières années et c'est donc la troisième fois qu'elle examine le dossier. Le Canada a confirmé qu'il ne se joindrait pas à un consensus sur l'amiante chrysotile. BANI espère que les délégués seront en mesure de convaincre le Canada de modifier sa position avant la fin de la Conférence le 24 juin. La Conférence envisage des mesures pour renforcer la mise en oeuvre de la première ligne de défense internationalle pour la sécurité chimique. La Convention de Rotterdam est entrée en vigueur en 2004. Elle s'appuie sur "le consentement volontaire éclairé préalable" (ou liste PIC) initié en 1989 et entré en vigueur en 2004 rendant la procédure PIC juridiquement contraignante. Si l'amiante chrysotile était inscrite sur l'annexe III de la Convention, ce consentement deviendrait obligatoire pour tous les pays producteurs d'amiante, comme le Canada ou la Russie, avant qu'ils puissent exporter cette fibre minérale tueuse. L'ONU défend la position de BANI qui exige la fermeture des usines d'amiante chrysotile basées à Bhojpur, Vaisahali et Muzaffarpur. Les Indiens du Bihar, l'Andhra Pradesh et d'autres où de nouvelles usines d'amiante chrysotile étaient projetées devront désormais abandonner leurs plans. Contact : "banasbestosindia.blogspot.com".

 

CANADIA : un état paria. Par Madhumita Dutta et Alexandra Caterbow :

Le comportement scandaleux de la délégation canadienne qui bloque l'inscription de l'amiante chrysotile à l'annexe III de la Convention de Rotterdam a provoqué une vague de condamnations. Ayant gardé le silence pendant le débat en session plénière initiale le 21 juin, la position canadienne a été révélée lorsqu' un consensus soutenant l'ajout du chrysotile était émergent. Quand il devint clair que les négociations pourraient enfin sortir de l'impasse sur le chrysotile, le délégué canadien David Sproule a jeté le gant avec sa déclaration : "le Canada n'est pas en mesure de soutenir l'inscription du chrysotile à l'annexe 3. Le Canada est incapable de se joindre au consensus". La trahison du Canada à la Convention de Rotterdam lui a valu d'énormes couvertures de presse négatives dans le pays et à l'étranger. Par souci de quelques centaines d'emplois à la mine d'amiante canadienne, le Canada a délibérément et en pleine connaissance des conséquences, comme la mafia mondiale de l'amiante, prioriser le profit commercial sur la santé publique. L'industrie préfère que les pays importateurs d'amiante chrysotile ne connaissent pas les renseignements sur la dangerosité de ce matériau mortel. Un syndicaliste philippin de premier plan appelle à la radiation du Canada de la Convention de Rotterdam. Exaspéré par les développements de cette semaine à Genève, Gérard Seno de l'ALU-TUCP dénonce l'exportation par le Canada de 93 % de l'amiante importée aux Philippines. ROCA, déléguée à la COP, Madhumita Dutta dit : "il n'y a aucun doute parmi les observateurs en Suisse que le Canada avait prévu de laisser les autres pays faire son sale boulot dans la perpétuation du droit de véto du chrysotile. Lorsque l'opposition du petit nombre de pays endésaccord a été proche de l'effrondement, le Canada a émergé de l'ombre. Le non respect manifesté par le Canada pour les autres délégations et celles de leur pays pour la santé humaine et pour la survie de la Convention de Rotterdam est à couper le souffle".

 

Conférence sur les produits chimiques dangereux à Genève. Du 20 au 24 juin 2011 aura lieu à Genève la 5ème conférence des Parties à la Convention de Rotterdam. Cet accord règle l'exportation de certains produits chimiques et pesticides dangereux. Durant la conférence, les Etats décideront en particulier si quatre nouvelles substances ? l'endosulfan, l'amiante chrysotile, l'aldicarb et l'alachlor ? doivent être soumises à la convention. La Suisse soutient l'inscription de ces substances dans cet accord. Selon la Convention de Rotterdam, appelée aussi Convention PIC, l'exportation de certains produits chimiques et pesticides dangereux ne peut être réalisée que si le pays importateur a donné préalablement son accord en toute connaissance de cause (Prior Informed Consent PIC). Celui-ci doit avoir reçu du pays exportateur toutes les informations utiles concernant la dangerosité du produit par rapport à la santé humaine et à l'environnement avant d'autoriser l'importation. La Convention protège ainsi les utilisateurs de ces produits dans l'agriculture et l'industrie, dans les pays en développement en particulier. 40 substances sont actuellement soumis à la procédure PIC. D'autres substances peuvent y être soumises si deux Etats annoncent une interdiction au Secrétariat de la Convention et que cette mesure a été prise pour protéger la santé humaine ou l'environnement.

 

CANADA. ci-dessous, le communiqué de presse que nous recevons du bureau de Jack Layton, CP, député, leader de l'Opposition officielle : Harper doit mettre la vie avant la politique sur l'amiante: NPD. 14 juin 2011.

OTTAWA - À la veille de La Convention de Rotterdam sur les matières dangereuses, les néo-démocrates demandent aux conservateurs de cesser d'ignorer l'avis de Santé Canada sur les risques de l'amiante chrysotile et d'inclure enfin le chrysotile sur la liste des substances réglementées.

«Les conservateurs doivent cesser d'essayer de cacher les effets sur la santé de cette substance toxique», a déclaré le néo-démocrate des ressources naturelles Romeo Saganash. «Il est temps qu'ils reconnaissent que l'amiante chrysotile est dangereuse et arrêtent de saboter les efforts internationaux pour l'inclure sur la liste des substances dangereuses."

Des documents internes révèlent que dès 2006 les fonctionnaires de Santé Canada ont réfuté l'avis des conservateurs prétendant que l'amiante chrysotile est sans danger ; le directeur général du Programme de sécurité des milieux déclarait : "Nous ne pouvons pas [sic] dire que le chrysotile est sans danger. [Santé Canada] la position privilégiée serait de l'ajouter à la liste - comme cela est compatible avec l'utilisation contrôlée ".

"Les affirmations selon lesquelles l'amiante chrysotile est inoffensif sont entièrement fausses. cette science de pacotille financée par l'industrie ne résiste pas aux faits », a déclaré Pat Martin (Winnipeg-Centre). «Le Canada a déversé 750.000 tonnes d'amiante sur les marchés mondiaux depuis, ignorant les conseils de Santé Canada et il est toujours en tête du tueur industriel"

Les néo-démocrates sont soutenus par des professionnels de santé, les syndicats, la Société du cancer et d'autres groupes qui ont signé une lettre commune demandant à Stephen Harper de cesser de bloquer les efforts internationaux visant à contrôler l'utilisation de l'amiante chrysotile.

"Nous devons arrêter les exportations mortelles - c'est un oeil au beurre noir à notre réputation internationale», a déclaré Nathan Cullen (Skeena-Bulkley Valley). «Stephen Harper peut commencer à résoudre ce problème la semaine prochaine en recevant notre délégation demandant l'ajout de l'amiante chrysotile dans la liste des substances dangereuses."

Stephen Harper doit faire passer les vies humaines avant les questions politiques dans le dossier de l’amiante.

Eternit BELGIQUE : La première citation en justice d'Eternit, initiée en 2000 par une victime belge de l' amiante, se tiendra le 24 octobre 2011. Ban Asbestos salue le travail accompli par la victime puis sa famille ainsi que par leurs avocats. Leur détermination à poursuivre le combat ouvre une brèche dans le silence de la justice belge et contribue à ébranler l'impunité des industriels qui ont conduit l'exploitation criminelle de l'amiante tout au long du 20ème siècle. Cela viendra aussi conforter le combat que Ban Asbestos mène pour une réponse judiciaire à la mesure du désastre.

Eternit ITALIE. Où en est-on du procès italien de l’amiante ? Le 04 mai 2011 par Geneviève De Lacour (Santé publique, Droits/Fiscalité Risques et Santé) : La Journée mondiale des victimes de l’amiante qui avait lieu jeudi 28 avril dernier a été l’occasion de rappeler que le procès de la firme internationale Eternit se poursuit en Italie. 1.800 personnes sont décédées de l’amiante. Elles viennent toutes de 4 villes italiennes (Casale Monferrato, Cavagnolo, Bagnoli et Rubiera) ayant hébergé une usine Eternit des années 1960 aux années 1990. 75% des familles qui se sont portées parties civiles au procès sont originaires de la ville de Casale Monferrato, dans le Piémont, où l’usine Eternit a produit des matériaux en amiante-ciment jusqu’en 1986, date à laquelle la société a fait faillite. Au total, 6.000 familles se sont donc portées partie civile au procès qui s’est ouvert le 6 avril 2009 (1) à Turin. Les anciens patrons du groupe, le Suisse Stephan Schmidheiny et le Belge Louis de Cartier de Marchienne sont accusés d’avoir provoqué des centaines de morts, par omission des normes de sécurité et un «désastre environnemental permanent». Les réquisitions et plaidoiries sont prévues pour juillet. «Le jugement devrait être rendu au 4e trimestre de l’année», précise Jean-Paul Teissonnière, l’un des avocats des parties civiles. «Nous espérons que le procès aboutira», complète l’avocat. «Une cour pénale internationale pour les crimes sociaux et environnementaux serait plus adaptée pour ce genre d’affaire transnationale», ajoute Jean-Paul Teissonnière qui défend les travailleurs de l’amiante depuis de nombreuses années et qui a rejoint un collège d’avocats européens dans ce procès Eternit. «Elle permettrait, par exemple, que des ouvriers turcs victimes de silicose par sablage des jeans puissent attaquer les donneurs d’ordre situés en dehors de Turquie.» «Avec ce procès, une nouvelle étape dans le droit de la sécurité au travail pourrait être franchie. Très souvent, le droit pénal du travail se borne à poursuivre les chefs d’établissement ayant des délégations de pouvoir, qui interdisent donc de remonter plus haut. Ici, la justice italienne est parvenue à toucher les dirigeants d’un groupe transnational. Il est clair qu’il s’agit d’un procès exemplaire», conclut l’avocat. (1)JDLE Amiante: ouverture du procès contre Eternit en Italie

 

QUÉBEC le 4 mai 2011

ENCORE UNE FOIS, LES LIBÉRAUX DISENT UNE CHOSE ET FONT LE CONTRAIRE /CNW Telbec/ Amiante chrysotile - Le député de L'Assomption et porte-parole de l'opposition officielle en matière de ressources naturelles, Scott McKay, et la députée de Taschereau et porte-parole en matière de santé, Agnès Maltais, sont complètement estomaqués par le refus des libéraux de donner à la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles (CAPERN) le mandat de se pencher sur les effets de l'amiante chrysotile sur la santé des Québécois. « Après avoir hypocritement appuyé une motion unanime de l'Assemblée nationale qui demandait, en vertu de la position exprimée par les 19 directions de la santé publique concernant les dangers de l'amiante chrysotile pour la santé humaine, de s'assurer que la CAPERN se saisisse de cette question, les libéraux ont simplement refusé ce matin que la commission entende les experts », a expliqué la députée de Taschereau. « C'est honteux de refuser de mettre à jour les études relatives à l'amiante chrysotile alors qu'on sait à quel point l'exploitation de cette ressource est controversée », a poursuivi le député de L'Assomption. « Les libéraux sont non seulement inconscients, mais en plus, ils tournent le Parlement au ridicule de plus en plus souvent en disant une chose en Chambre et en faisant exactement le contraire dès la porte du Salon bleu fermée », a-t-il poursuivi. « Les objectifs que nous avions étaient assez simples, nous voulions que les parlementaires prennent une décision éclairée par des experts au regard de l'utilisation de l'amiante chrysotile et de ses effets sur la santé; quant aux conditions d'exploitation, de transformation et d'exportation de l'amiante chrysotile; afin d'évaluer les retombées économiques et les perspectives d'avenir pour cette industrie; et enfin pour examiner l'efficacité des mesures de réglementation et de contrôle », a affirmé Scott McKay. « Au lieu de cela, les libéraux ont décidé de faire plaisir au président de Balcorp, un proche du premier ministre et organisateur de cocktail de financement du Parti libéral en lui garantissant un prêt de 58 millions », a conclu le député de L'Assomption. (source Portail Québec).

Des partis de l'opposition soupçonnent que des liens entre un collecteur de fonds libéral et le premier ministre Jean Charest expliquent l'empressement du gouvernement à contribuer à financer la relance controversée d'une mine d'amiante, dans les Cantons-de-l'Est. (de Alexandre Robillard, La Presse Canadienne - 05/05/2011) : Après avoir annoncé en avril qu'il soutiendrait le redémarrage de la mine Jeffrey, à Asbestos, le gouvernement a publié, mercredi, sa décision d'octroyer une garantie de prêt de 58 millions $. En Chambre, le député péquiste Bertrand St-Arnaud a questionné la façon de procéder du gouvernement, alors même que des députés devaient décider, mercredi, si une commission parlementaire allait réévaluer les risques de l'amiante pour la santé. M. St-Arnaud a rappelé que le principal promoteur de la relance de la mine Jeffrey, Baljit Chadha, président de Balcorp, a déjà organisé une activité de financement pour le Parti libéral du Québec (PLQ) en compagnie du premier ministre Charest, en 2009. "Un cocktail de financement du Parti libéral, à la résidence personnelle de Westmount du président de la firme Balcorp, un proche du premier ministre, a-t-il dit. Un cocktail qui a rapporté 20 000 $ en présence du premier ministre lui-même. Pourquoi cette aide financière, aujourd'hui, avant la commission parlementaire que l'on réclame?". Le ministre du Développement économique, Clément Gignac, a répondu qu'il croit que l'amiante chrysotile peut être utilisé de manière sécuritaire, malgré le fait que tous les directeurs québécois de la santé publique craignent les effets de la relance de l'exploitation de la mine Jeffrey. Lors d'un point de presse après la période des questions, M. Gignac a affirmé qu'il était important d'officialiser l'octroi de la garantie de prêt, bien que les investisseurs associés au projet n'ont pas complété leur financement. "Le projet va aller de l'avant uniquement s'ils ramassent les 20 millions $ manquants de mise de fonds, a-t-il dit. Étant donné l'incertitude que le débat sur le chrysotile cause, il est évident que si le gouvernement du Québec se positionne pour dire que nous on croit en l'utilisation du chrysotile, c'est plus facile pour les promoteurs de pouvoir recueillir le 20 millions $.". En après-midi mercredi, après une réunion de députés du gouvernement et de l'opposition, le PQ a diffusé un communiqué pour dénoncer le refus des libéraux de confier à une commission parlementaire le mandat de réexaminer l'utilisation de l'amiante et l'avenir de cette industrie. "Les libéraux ont décidé de faire plaisir au président de Balcorp, un proche du premier ministre et organisateur de cocktail de financement du Parti libéral en lui garantissant un prêt de 58 millions $", a dit dans un communiqué le député péquiste Scott McKay. Le député de Québec solidaire, Amir Khadir, qui est favorable à l'arrêt de l'exploitation de l'amiante, a lui aussi déploré la décision du gouvernement. "Derrière cette décision irrationnelle se trouvent des intérêts purement électoralistes et malheureusement encore la filière du financement du PLQ", a-t-il dit. Plus tôt, mercredi, M. Charest a nié que ses liens avec M. Chadha soient à l'origine de l'octroi de la garantie de prêt. "Le réponse, c'est non", a-t-il laissé tomber. M. Gignac a pour sa part désamorcé les soupçons en affirmant que les libéraux recueillent plus de dons parce qu'ils ont des politiques favorables au développement économique, contrairement aux souverainistes. "Il y a beaucoup de monde qui appuie le Parti libéral parce que nous, de notre côté, c'est l'économie, c'est pas la séparation", a-t-il dit.

JAPON : la crainte de l'amiante se fait sentir au Japon. Au milieu d'un océan de blocs de béton, de tôles froissées et de charpentes arrachées, les Japonais qui se consacrent à la tâche herculéenne de nettoyer les débris du tsunami sont confrontés à une nouvelle source d'inquiétude qu'est l'amiante. Les destructions provoquées par le tremblement de terre du 11 mars et les vagues meurtrières qui ont suivi sont telles que les opérations de nettoyage des quelques 25 millions de tonnes de débris accumulés le long de la côte nord-est de l'archipel devraient prendre des années. La poussière inhalée fait peur. "Lorsque les ravailleurs font tomber des bâtiments, il y a énormément de poussière et il y a des inquiétudes concernant l'amiante". Selon le quotidien Yomiuri Shimbun, le gouvernement japonais est en train de mettre sur pied une commission d'experts pour mesurer les taux d'exposition à l'amiante dans les zones dévastées et s'assurer que les personnes qui y travaillent soient correctement protégées. Les autorités s'attendent à une arrivée importante de bénévoles sur les lieux de la catastrophe. (extraits : source AFP)

CANADALe parti conservateur est le seul parti qui appuie toujours l'industrie de l'amiante chrysotile. Malgré toutes les voix qui s'élèvent, de plus en plus nombreuses, contre ce matériau, le ministre Christian Paradis a indiqué "qu'il n'est pas question de modifier les lois canadiennes concernant l'utilisation de l'amiante car il est possible d' en faire un usage sécuritaire". Le Canada est l'un des derniers pays qui exporte encore ce poison mortel. Le gouvernement du Québec, quant à lui, est favorable au prêt de 58 millions de dollars pour la réouverture de la mine d'amiante à Asbestos. L'emploi et le profit avant la santé des travailleurs et des populations, telle est toujours la devise des décideurs !

Italie: 16 ans et demi de prison pour un patron de ThyssenKrupp (AFP / 15 avril 2011 23h13) :

ROME - La Cour d'assises de Turin (nord) a condamné vendredi à 16 ans et demi de prison le directeur général de la branche acier du groupe allemand ThyssenKrupp en Italie pour la mort de sept ouvriers en décembre 2007 dans une usine à Turin, a-t-on annoncé de source judiciaire.

Cette peine, qui pourrait être appelée à faire jurisprudence, avait été requise contre Harald Espenhahn, 45 ans, originaire d'Essen (ouest de l'Allemagne), jugé pour "homicide volontaire", une première dans le pays pour un accident du travail.

Quatre autres cadres ont été condamnés pour complicité d'homicide par imprudence à 13 ans et demi de prison, comme requis par le parquet. Un cinquième responsable a été condamné à dix ans et dix mois de réclusion.

Une sanction financière d'un million d'euros a aussi été infligée à cette société de ThyssenKrupp, jugée en tant que personne morale dans le procès qui avait commencé en janvier 2009 et a connu 94 audiences.

L'accident, une explosion suivie d'un incendie sur une ligne de production du laminoir le 6 décembre 2007, l'un des plus graves en Italie, avait bouleversé le pays, la majorité des ouvriers étant décédés après plusieurs jours d'agonie des suites de leurs brûlures.

L'accusation a argumenté que l'entreprise avait conscience des risques d'incendie dans cette usine qui était vouée à la fermeture avant le drame.

La défense a tenté de démonter cette accusation. Un de ses avocats a dénoncé le caractère "politique" de ce procès où 48 anciens ouvriers s'étaient constitués partie civile, de même que la commune et la province de Turin, la région du Piémont, des syndicats et des associations.

Cette condamnation de Herald Espenhahn en première instance est "incompréhensible et inexplicable", a réagi la société ThyssenKrupp dans un communiqué publié en Italie, ajoutant qu'il revenait à ses avocats d'étudier quelle suite donner à la procédure.

Le verdict, qui déclare coupable un patron d'"homicide volontaire" dans un accident du travail, constitue "le saut le plus important jamais accompli dans la jurisprudence en matière d'accidents du travail" en Italie, s'est félicité l'un des procureurs, Raffaele Guariniello.

Le ministre du Travail, Maurizio Sacconi, a relevé un "précédent important". Ce jugement démontre, a-t-il dit, que "le dispositif de sanctions disponibles existant est adéquat".

Ces morts accidentelles, appelées "morts blanches", sont un fléau en Italie. Leur nombre a cependant baissé de 6,9% en 2010 à 980, selon l'Institut national d'assurance contre les accidents du travail.

Maurizio Zipponi, un responsable du parti d'opposition fondé par le juge Antonio di Pietro, L'Italie des valeurs, a estimé que la sentence était "une lueur de justice dans les ténèbres que le gouvernement Berlusconi impose" à l'Italie.

Alors que le parlement italien a donné un premier feu vert à une loi raccourcissant les délais de prescription judiciaire, les opposants à celle-ci ont cependant cité ce procès parmi ceux qui pourraient tomber à l'eau de manière anticipée.

Le seul survivant de l'accident, Antonio Boccuzzi, devenu député du Parti démocrate (centre gauche) en 2008, a éclaté en sanglots à la lecture du verdict, en affirmant: "Celui qui s'est trompé a payé".

 

Québec solidaire parraine une pétition contre l'amiante

(Sherbrooke) Le dossier de l'amiante chrysotile n'a décidément pas fini de faire parler de lui : après les dénonciations du monde médical, du Parti libéral du Canada, du Nouveau parti démocratique et de la CSN, Québec solidaire parraine une pétition publiée sur le site internet de l'Assemblée nationale. Ses initiateurs, dont une nutritionniste à la retraite de l'Université Laval, demandent au gouvernement du Québec de stopper immédiatement toute aide financière à cette industrie et de rejeter la demande de garantie de prêt de 58 millions $ de Mine Jeffrey, à Asbestos, qui veut mettre en exploitation sa mine souterraine. Ils proposent que ce montant soit plutôt utilisé pour assurer le reclassement des travailleurs et travailleuses de cette industrie et pour aider Asbestos à faire la transition vers une économie sans amiante. Le document, qui est en ligne depuis hier matin seulement, avait reçu moins d'une centaine de signatures en fin de journée hier. Les initiateurs de la pétition font valoir que le danger de l'amiante chrysotile a été reconnu par la communauté scientifique et médicale internationale, que l'Organisation mondiale de la santé évalue à 100 000 le nombre de décès annuels reliés à ce produit et que 52 pays l'ont banni. Ils affirment également qu'"au Québec, la majorité des décès dus à des maladies professionnelles étaient causés par l'amiante". Denis Dufresne - La Tribune 11 avril 2011 (source Cyberpresse.ca)

QUÉBEC, le 31 mars 2011 /CNW Telbec/ Les directions régionales de santé publique constatent l'échec de l'utilisation sécuritaire de l'amiante chrysotile - Dans le contexte d'une demande de garantie de prêt au gouvernement du Québec pour relancer l'exploitation de la mine Jeffrey d'Asbestos, le directeur régional de santé publique de la Capitale-Nationale, le docteur François Desbiens, joint sa voix à celle des directrices et directeurs de santé publique (DSP) des 17 autres régions sociosanitaires du Québec pour faire connaître leurs préoccupations quant à l'impact sur la santé de la population, de la présence et de l'usage accrus de l'amiante chrysotile au Québec. L'impact sur la santé doit être considéré dans la décision que le gouvernement du Québec, responsable de la décision finale, prendra. En janvier dernier, les 18 DSP ont adressé une lettre au ministre responsable du dossier, M. Clément Gignac du ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation (MDEIE), lui soulignant l'importance de considérer l'impact sur la santé des personnes dans sa prise de décision. Les inquiétudes des DSP se basent, entre autres, sur la production scientifique publiée par l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). Mandaté par le ministère de la Santé et des Services sociaux pour surveiller l'exposition à l'amiante et les maladies qui y sont reliées dans la population québécoise et chez les travailleurs, l'INSPQ démontre qu'il existe d'importantes difficultés à appliquer les mesures d'utilisation sécuritaire préconisées. Recommandations - Compte tenu que :

•l'amiante chrysotile est un cancérogène prouvé chez l'homme sans seuil sécuritaire connu;

•l'usage non sécuritaire de l'amiante chrysotile a été observé dans des milieux de travail où sa présence est connue et malgré l'application des normes et lois en vigueur;

•les mesures de protection ne peuvent être prises lors de tout contact à risque puisque la traçabilité du produit n'est pas actualisée;

les DSP sont d'avis que l'augmentation de l'exploitation et de l'usage de l'amiante chrysotile au Québec se soldera par une augmentation des maladies reliées à l'amiante chez les travailleurs et dans la population en général entraînant des coûts sociaux et financiers dont il faut tenir compte dans l'analyse du dossier de relance de l'exploitation d'une des deux dernières mines d'amiante au Canada.

La lettre des DSP adressée au ministre du MDEIE est disponible sur le site Web de l'Agence de la santé et des services sociaux de la Capitale-Nationale à l'adresse : http://www.rrsss03.gouv.qc.ca/.

 

QUEBEC : dans un communiqué de presse du 11 mars 2011, la CSN (confédération des syndicats nationaux) déclare qu'elle s'oppose à des nouveaux projets d'expansion des mines d'amiante québécoises. Les délégués ont aussi accepté d' engager des discussions en vue de proposer un calendrier et un programme de transition et de reconversion pour les travailleurs dans cette industrie. Elle demande au gouvernement du Canada d'inclure l'amiante dans la liste des produits dangereux.

Par ailleurs, le Parti québécois souhaite que l'Assemblée nationale débatte de l'utilisation de l'amiante et des risques liés aux exportations de ce minerai vers des pays en développement. Les députés péquistes Scott McKay et Agnès Maltais ont réclamé cette semaine qu'un mandat soit confié à ce sujet à la commission de l'agriculture, des pêches, de l'énergie et des ressources naturelles. Lors d'une entrevue à La Presse Canadienne, M. McKay a affirmé que les nombreuses interventions d'organismes de santé publique, au cours des derniers mois, ont soulevé des interrogations sur l'utilisation sécuritaire de l'amiante, au Québec ou à l'étranger.

Le gouvernement du premier ministre Jean Charest étudie depuis des mois une demande d'aide financière pour la relance d'une mine d'amiante dans les Cantons de l'Est, ce qui lui a valu de virulentes mises en garde de la part d'opposants.

Procès Eternit Le baron Louis de Cartier visé par une nouvelle enquête en Italie (source Belga) : le baron belge Louis de Cartier et l'industriel suisse Stephan Schmidheiny font l'objet d'une nouvelle enquête en Italie après la mort d'un millier de personnes victimes de maladies liées à l'amiante depuis 2008. Les deux hommes sont déjà jugés à Turin dans un autre volet de "l'affaire Eternit", a rapporté lundi l'agence italienne ANSA. Dans le procès de Turin, Stephan Schmidheiny et Louis de Cartier sont jugés pour "désastre sanitaire par omission des mesures de sécurité qui auraient dû protéger les travailleurs et la population" en raison des morts causées par l'exposition à l'amiante dans les quatre usines transalpines du groupe de 1973 à 1986. Ils encourent des peines de prison allant de deux à douze ans et des centaines de millions d'euros de dédommagement. Deux autres enquêtes sont en cours: une vise Stephan Schmidheiny et son frère Thomas, l'autre est menée actuellement contre inconnu. (MDP).

Annie Thébaud-Mony, directrice de recherche à l'Institut National de la Santé et de la Recherche, spécialiste des cancers professionnels, écrit au rédacteur en chef de "Le Devoir" à Québec qui a publié la semaine dernière un article sur l'amiante chrysotile. Cet article "l'amiante chrysotile démystifié" du PDG de la mine Jeffrey à Asbestos au Québec contient "des informations pouvant gravement induire vos lecteurs en erreur" dit-elle. La décision d'une réouverture de la mine doit être prise par le Ministre du Québec courant de ce mois et l'on comprend bien pourquoi les pro-amiante cherchent à démystifier ce matériau cancérogène.

La Turquie a officiellement interdit tous les usages de l'amiante depuis le 31 décembre 2010. C'est le 54ème pays à prendre cette décision. Elle avait déjà interdit l'amiante de façon partielle et l'interdiction totale signifie que l'utilisation de l'amiante sera maintenant interdite dans tous les produits et que la vente de produits contenant de l'amiante sera aussi interdit.

Turin, un an après ( article de Patrick Herman) : en décembre 2009 s'est ouvert le procès Eternit à Turin. Une trentaine d'audiences se sont tenues mais en fait on est véritablement entré dans le vif du sujet en avril 2010 . Les mois précédents ont été consacrés aux manœuvres de la défense de S. Schmidheiny et Cartier de Marchiennes pour tenter d'empêcher la tenue du procès (.... lire la suite)