Après la condamnation de l'industriel suisse Stefan Schmidheiny dans le procès Eternit en Italie, le procureur veut étendre l'affaire aux cas d'intoxication à l'amiante qui ont eu lieu en Suisse (AFP 5 mars)
 

"Ce qui nous intéresse, ce sont avant tout les cas de travailleurs italiens qui ont été actifs dans des usines à l'étranger et qui sont tombés malades et sont décédés après leur retour en Italie", a indiqué le procureur Raffaele Guariniello dimanche dans le TJ de la télévision publique alémanique SF. Schmidheiny est menacé par une nouvelle plainte.

Jusqu'ici, les proches des victimes n'avaient pas eu l'occasion d'engager des procédures judiciaires car il y avait prescription. En Suisse, deux usines ont massivement utilisé les fibres cancérigènes, l'une à Payerne (VD) et l'autre à Niederurnen (GL).

Stefan Schmidheiny a été condamné à la mi-février en première instance par un tribunal à Turin à une peine de seize ans de prison. Il a également été condamné à payer des millions de francs de dédommagements aux victimes. Les deux accusés vont faire recours.

Thomas Schmidheiny défend son frère :

L'ancien copropriétaire d'Eternit S.p.A. Gênes a été reconnu coupable de "catastrophe environnementale intentionnelle" et d'"omission volontaire de mesures anticatastrophe". Il a annoncé son intention de faire recours. De son côté, le frère de Stefan Schmidheiny, l'industriel Thomas Schmidheiny, s'est montré irrité par la procédure judiciaire italienne dans un entretien à l'"Argauer Zeitung" lundi. "Il s'agit d'une absurdité de l'histoire que celui qui a abandonné l'amiante soit aujourd'hui condamné", a-t-il indiqué.