M. le Premier Ministre Stephen Harper,

Le Canada est accusé de crimes contre l'Humanité pour sa complicité dans le commerce du poison industriel le plus mortel au monde: l'amiante chrysotile.

Le coût payé par l'âme du Canada est élevé. Au cours des 100 dernières années, l'exportation de la poussière mortelle canadienne a fait gagner au pays des milliards de dollars ce qui a permis en même temps de cacher la mort de centaines de milliers de canadiens qui ont travaillé dans les mines ou qui ont vécu à proximité comme les familles qui en ont subi les dommages collatéraux notamment par l'exposition aux vêtements de travail souillés par l'amiante (1).

Une fois exporté à l'étranger, le prix de la mort ne fait qu'augmenter au même titre que le nombre d'expositions mortelles qui se produisent à chaque étape de la chaîne de production. Personne n'est immunisé contre les dommages potentiels posés par ce tueur: dockers, ouvriers des chantier navals, camionneurs, isolateurs, ouvriers du bâtiment, femmes au foyer, plombiers, professeurs, ouvriers du textile, médecins, électriciens et tant d'autres ont payé le prix de l'utilisation de l'amiante.

En tant qu'un des plus grands producteurs mondiaux d'amiante, le Canada s'est engagé dans le meurtre prémédité d'hommes et de femmes innocents partout dans le monde. En abusant de sa réputation de démocratie progressiste, le Canada a intimidé les agences internationales et les gouvernements nationaux, a menti aux institutions multilatérales, a posé son veto lors des tentatives de protéger les populations et s'est engagé activement pour défendre les intérêts liés au commerce international d'une substance reconnue pour être cancérigènes en pleine connaissance des conséquences humaines et environnementales que cela comporte.

Nous vous accusons, vous, M. le Premier Ministre, et vos prédécesseurs, du meurtre de masse lié à la poursuite de la politique pro-amiante de votre pays.

Nous vous accusons, vous, M. le Premier Ministre, et vos prédécesseurs, d'abandonner les communautés affectées par l'amiante dans les régions d'extraction canadiennes où la pollution environnementale tue un nombre record de riverains.

Nous vous accusons, vous, M. le Premier Ministre, et vos prédécesseurs de mettre la politique et l'avarice nationales avant la vie humaine.

En cette Journée internationale de commémoration des travailleurs morts et blessés au travail et leur combat pour la vie, la Feuille d'Érable est à tout jamais ternie. M. le Premier Ministre, vous avez du sang sur vos mains.

(1) Le Dr Annti Tossavainen estime 1 décès lié à l'amiante pour 170 tonnes produites ; entre 1880 et 2006 le Canada en a produit plus de 65 millions de tonnes.

Deux députés néo-démocrates condamnent la réglementation sur l'amiante gouvernementale autorisant l'utilisation de l'amiante dans la fabrication de jouets, qu'ils ont qualifiée de "folle".

Lors d'une conférence de presse inhabituelle au cours de laquelle ils ont eu recours à des marionnettes et ont parlé d'une voix de fausset, Pat Martin et Catherine Bell ont pressé le gouvernement d'interdire totalement l'amiante en tant qu'agent cancérigène mortel.

Des réglementations ont été publiées dans la Gazette du Canada, l'automne dernier, incluant une stipulant qu'une certaine sorte d'amiante peut être utilisée dans les jouets à la condition que la substance ne puisse pas se retrouver dans l'atmosphère.

Jirina Vlk, porte-parole du ministère fédéral de la Santé, a indiqué qu'aucun jouet vendu au Canada ne contenait de l'amiante.

"Il n'y a aucune raison d'utiliser de l'amiante dans un jouet", a-t-elle déclaré.

Mme Vlk a cependant ajouté que l'utilisation industrielle de l'amiante était sûre en autant que ses fibres ne se retrouvent pas dans l'air et puissent être inhalées.

M. Martin a déploré que le gouvernement fasse la promotion de l'utilisation du minéral à l'étranger afin d'appuyer les mines d'amiante encore en opération au Québec. Il a parlé d'"aide sociale d'entreprise pour tueurs en série d'entreprise".