Aux Editions La Découverte : http://www.editionsladecouverte.fr (au prix de 19 euros)
Dans toutes les régions du monde, au nom de la compétitivité, le travail tue, blesse et rend malades des milliers d'hommes et de femmes qui n'ont d'autre choix pour gagner leur vie que cet emploi dont ils savent qu'il peut gravement nuire à leur santé.
Aujourd'hui, en France, selon les chiffres officiels de l'assurance-maladie et du Ministère du Travail, le travail tue, blesse et rend malade, à raison de deux morts par jour dus à des accidents de travail, de huit morts par jour dus à l'amiante, de deux millions et demi de salariés exposés chaque jour dans leur travail à des cocktails de cancérogènes, de millions d'hommes et de femmes constamment poussés aux limites de ce qu'un être humain peut supporter, moralement et physiquement.
Sur la plage d'Alang, en Inde, aujourd'hui, peut-être deux, peut-être dix, peut-être soixante travailleurs périront dans l'activité de démantèlement des navires échoués sur la plage, pour le plus grand profit des armateurs battant pavillon de complaisance et des grands marchands mondiaux de l'acier.
Est-ce le travail qui tue ou ceux qui, autour des tables ovales des conseils d'administration, décident de son organisation ?
Quand EADS ferme huit usines en Europe, où ses dirigeants vont-ils trouver les moyens de nouveaux " gains de productivité " sinon dans la possibilité de sous-traiter le travail - pour en diminuer le coût - en exploitant les travailleurs chinois, indiens, brésiliens ou bulgares, avec la complicité des autorités locales, au nom des " droits " des actionnaires et dirigeants d'entreprise à disposer librement d'une main-d'uvre corvéable à merci pour l'appropriation privée des ressources de la planète.
Chaque récit de ce livre témoigne du fait que travailler est aujourd'hui synonyme de mise en danger délibérée d'autrui, atteintes à la dignité, non-assistance à personne en danger, expérimentation humaine, violences physiques et morales, répression syndicale, en toute impunité pour les employeurs et donneurs d'ordres, responsables de la mort, du suicide ou de blessures dites " involontaires " de milliers de travailleurs.
Un tribunal pénal international a été créé pour juger les crimes contre l'humanité. A quand la création d'un tribunal pénal international du travail, devant lequel seraient traduits en justice ceux, qui sciemment, transforment le travail en un lieu de violence et de mort ?
Comme chercheur en santé publique mais aussi comme porte-parole du réseau international Ban Asbestos, l'auteure souhaite, par ce livre, donner l'alerte sur une situation très grave et sur la nécessité d'une mobilisation collective la plus large possible visant à briser l'impunité de ceux qui en sont responsables.