Les participants réunis à l'initiative du Collectif des riverains et victimes du CMMP, de Ban Asbestos France, d'Addeva 93, des associations de parents d'élèves de l'école du Bourg et d'Aulnay Environnement demandent à Monsieur le Préfet d'entreprendre le recensement systématique des victimes de la pollution à l'amiante et au zircon de l'ancienne usine du CMMP d'Aulnay.

Mr le Préfet en poste en 2002 s'y était engagé (cf. relevé de décision du 08/07/2002) " si l'analyse des dossiers des victimes montre un lien avec l'activité passée du CMMP ". Ce lien a été prouvé par l'étude 2007 de la CIRE (Cellule Inter-régionale d'Epidémiologie d'Ile de France) dépendante de l'InVS, en collaboration avec les associations. Les associations vous ont demandé ce recensement par lettres du 18/02 et 04/11/2009 .

85 malades dont 52 sont décédés, recensés par les seules associations, démontrent la réalité de cette véritable catastrophe sanitaire causée par le non-respect des règles les plus élémentaires d'hygiène et de sécurité.

Seule la puissance publique a les moyens d'une telle recherche systématique. L'étude de la CIRE précise qu'elle est possible tant administrativement que techniquement. Les associations vous ont fourni des pistes de recherche précises et Monsieur le Maire est prêt également à associer les services municipaux à cette recherche.

L'ampleur de cette pollution serait confirmée, s'il le fallait encore, par les professionnels en charge du chantier actuel de dépollution-démolition. 18 ans après la fermeture, le site se révèle truffé d'amiante (tous types), de zircon (radio-actif) et sans doute d'autres produits toxiques. Quelques exemples significatifs :

- en 2006, 45 fibres de crocidolite par litre d'air ont été dénombrées sur le capteur d'un ouvrier débroussaillant la cour de l'usine

- cette année en début de chantier, les professionnels trouvaient de l'amiante crocidolite échappé du toit, jonchant le trottoir de la rue de Mitry

- un pic de pollution de plusieurs milliers de fibres par litre s'est reproduit lors d'un nouveau débroussaillage

- la veille de la Toussaint, un capteur de contrôle de l'air titrait 8 fibres d'amosite par litre d'air dans le cimetière mitoyen

Ceci n'est pas étonnant lorsque l'on sait que la production d'amiante des années 50 était de 500 à 800 tonnes/l'an générant dans les ateliers jusqu'à 600 000 fibres par litre d'air, et encore 100 tonnes dans les années 70 générant 8000 fibres par litre d'air (cf. CIRE).Si ces émissions de fibres sont restées occasionnelles et heureusement maîtrisées par les professionnels du chantier, elles infirment néanmoins la position du STIIIC qui prétend (cf. rapport du 03/07/2009) que le confinement extérieur autour des bâtiments n'a été décidé que pour répondre aux inquiétudes des associations.

Monsieur le Préfet, les participants vous demandent d'organiser ces recherches sans plus tarder et d'user de vos pouvoirs pour contraindre le CMMP à payer l'essentiel du coût des travaux (et non pas 5 %).