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Reprise de travaux très surveillés à l'usine d'amiante de Canari.

Un chantier unique en France, d'un montant de six millions d'euros, destiné à enterrer sur place les fibres d'amiante par Sandra Carlotti (scarlotti@corsematin.com ) Créé le 12/11/2011 07:14 :

Interrompu durant la période estivale, le chantier de réhabilitation de l'ancienne mine d'amiante de Canari va reprendre.

Il s'agit de travaux d'une nature complexe, étant donné la spécificité du site, la présence d'amiante et la réglementation stricte destinée à assurer la sécurité des personnels.

Plusieurs réunions de sécurité ont d'ailleurs été organisées à la fin du mois de septembre, et ce mois-ci entre les différents intervenants (État, Ademe, inspection du travail, entreprise Vinci…).

Un préalable à la reprise du chantier, comme l'explique Antoine Jeanneret, délégué régional de l'Ademe : " Nous devons nous assurer que toutes les conditions sont réunies pour préserver à la fois la sécurité des opérateurs, sur le site et dans l'environnement immédiat du chantier. " Prélèvements à l'extérieur du chantier : des visites de terrain ont été programmées dont la dernière remonte à la semaine passée. À l'issue des récents éléments recueillis, il a été décidé d'une période d'essai de quinze jours destinée à valider les processus mis en œuvre. " Nous allons faire une ébauche de terrassement, avec arrosage automatique ainsi qu'une batterie de mesures. L'exploitation de ces résultats nous permettra de savoir si les travaux sont sans risques ", poursuit le délégué régional de l'Ademe. De nombreuses obligations sont en effet à respecter notamment celle de l'arrosage automatique : 250 petites douches qui déversent l'équivalent de 15 mm de pluie par heure ont été installées. " Cette technique est destinée à plaquer au sol les fibres d'amiante et éviter qu'elles ne se dispersent dans l'air. Nous irons même au-delà de la réglementation ", précise encore Antoine Jeanneret.

Autre élément important : la surveillance externe du site. Des analyses et des prélèvements seront réalisés en permanence dès la reprise du chantier : pas moins de 6 000 contrôles de ce type sont prévus.

La poursuite des travaux dépendra des données relevées : si elles ne sont pas conformes à la législation, le chantier devra s'interrompre le temps d'y remédier.

Les travailleurs déjà lourdement exposés : Les associations de défense de l'environnement gardent un œil attentif, voire inquiet sur l'ancienne usine de Canari. À l'image d'U Levante qui ne cesse de réclamer davantage de sécurité pour les personnels qui travaillent : " Nous sommes loin d'une réhabilitation sur ce site. C'est une vraie catastrophe, tout descend vers la mer. Les travailleurs ont, de manière certaine, été exposés à d'énormes quantités d'amiante, allant jusqu'à plusieurs milliers de fibres par litre d'air et cela dans un milieu ouvert. " L'Ademe et Vinci doivent s'astreindre à appliquer la législation qui protège les travailleurs. Sinon, il est à craindre que la triste liste des morts par cancer du poumon, s'allonge encore ".

Ce chantier de six millions d'euros doit permettre de stabiliser et d'enterrer les dépôts d'amiante.

Cette phase active nécessite une longue et complexe étape préparatoire qui est donc sur le point de s'achever.

Il faut rappeler que c'est un chantier inédit en France.

L'Ademe s'est substituée à l'entreprise qui exploitait la mine de Canari et étant donné sa défaillance, a pris en charge les travaux.