Rome (AWP/ats) - Stephan Schmidheiny, l'ex-propriétaire de la société suisse Eternit , accusée d'être responsable de nombreux décès et problèmes de santé dus à l'amiante en Italie, est prêt à dédommager les victimes, selon l'agence italienne Ansa. Il pourrait leur verser plusieurs dizaines de millions d'euros.M. Schmidheiny est prêt à verser cette somme aux employés d'Eternit qui ont porté plainte contre le groupe à travers l'une de ses sociétés, Becon Ag, a rapporté jeudi Ansa.
Le milliardaire suisse, âgé de 61 ans, et un ancien responsable d'Eternit Italie, le baron belge Jean-Louis de Cartier, 87 ans , sont accusés d'avoir provoqué intentionnellement une catastrophe. Ils sont aussi poursuivis pour violation des règlements concernant les maladies professionnelles.
La semaine dernière, le parquet de Turin (nord) avait requis leur renvoi en justice. Cette demande de procès fait suite au dépôt de plusieurs centaines de plaintes d'employés d'Eternit ou de leurs proches.
Selon les parties civiles, environ 2000 personnes sont décédées des suites de cette contamination à l'amiante tandis qu'environ 800 autres sont malades.
Eternit disposait de plusieurs sites de production de matériaux de construction en Italie, dont Turin et Alessandria dans le nord, Naples dans le sud et Rubiera (nord-est). La société suisse a été déclarée en faillite en 1986.
Les avocats des parties civiles ont accusé la société d'avoir minimisé les risques d'une contamination. Elles affirment qu'outre les ouvriers, des habitants des quatre localités ont été également contaminés, car la société y vendait ses produits (pavés, produits isolants...).
Le parquet affirme que sur les sites, les mesures de sécurité n'étaient pas respectées, comme l'aspiration des poussières et le port de masques.
En novembre 2007, le Département fédéral de justice et police (DFJP) avait autorisé la Caisse nationale suisse d'assurance en cas d'accident (Suva) à transmettre au parquet de Turin des dossiers concernant 196 ouvriers ayant travaillé dans les usines Eternit de Payerne (VD) ou Niederurnen (GL).
Le procureur de Turin Raffaele Guariniello avait réclamé ces documents en 2004 aux autorités suisses afin de pouvoir enquêter sur une centaine d'Italiens morts dans la Péninsule après avoir travaillé en Suisse.
ats/ds (AWP/16 octobre 2008 18h09)