COLLECTIF DES RIVERAINS ET
VICTIMES DU CMMP D'AULNAY SOUS BOIS
TERMINER LE CHANTIER
RECHERCHER LES 40 000 PERSONNES EXPOSEES A L'AMIANTE DU CMMP D'AULNAY SOUS BOIS
Le chantier du site CMMP route de Mitry n'en finit pas :
En février 2013, le chantier s'achevait. La pollution du sous-sol (voir notre information de janvier 2013) restait contenue sous 80 centimètres de gravier compacté, prêt à recevoir la dalle de béton armé, ultime bouclier réclamé par les associations
Le 6 avril, une ronde ininterrompue de camions bennes déversaient sauvagement de 5 heures du matin à midi près de 1000 tonnes de terres et gravats sans être dérangée le moins du monde et les 2/3 du site sont désormais recouverts. Bilan :
- Quatre années de travail sabotées
- Risque de mise en danger de la santé des riverains et des enfants de l'école maternelle mitoyenne
- Nouveau retard dans le déroulement du chantier
- Nouveau surcoût (220 000 euros) toujours à la charge des contribuables
- Le délit n'a été révélé que début mai malgré plusieurs interrogations des associations adressées aux maîtres d'ouvrage. La pollution (ci-joint, notre lettre du 3 juin et la réponse du maire le 12 juin) :
De l'étude Véolia il ressort que ces terres, comme l'on pouvait s'y attendre, contiennent : hydrocarbures, sulfates (plomb, gips, cuivre ? ), chlorures (zinc, éthyle, méthyle, chaux ? ), fluorure (aluminium ?), tous peu propices à la santé publique ! 820 m3 de terres polluées en dessous des normes pourront être mises en décharge ISDI (installation de stockage des déchets inertes) mais 1180 m3 dépassant la norme (exemple pour les sulfates jusqu'à 15300 mg/kg pour 1000 mg admis) devront être acheminés en décharge de classe 2 (déchets instables et solubles).
Aussi, ces produits ont pu, par l'action de la pluie, s'infiltrer dans la couche tampon dépolluée de gravier installée à grands frais ; et ce n'est pas la toile de " Bidim " recouvrant à la hâte les terres début mai qui les stopperont car ce matériau n'est pas imperméable. Aussi, l'installation de la dalle de béton armé réclamée par les associations comme bouclier contre toute remontée de pollution du sol est plus que jamais d'actualité. Il n'y a juste qu'à espérer que de l'action de la pluie, encore une fois, des gaz n'aient pu se former et s'échapper comme ce fut le cas dans l'ancien site Kodak de Vincennes. Seule consolation à ce jour : pas de radioactivité des terres, du moins en surface.
- Aucun gardiennage, aucun barrage, ne matérialisait l'entrée du chantier. Les riverains sont à juste titre en colère
- Les associations demandent à se joindre aux plaintes de Deltaville et du Maire ; dès le 2 mai, elles lançaient un appel à témoins : 7 témoignages et photos ont été transmis à la police de Bobigny qui enquête. (à suivre )
A la recherche des 40 000 victimes potentielles de l'amiante du CMMP :
Tout arrive ! Notre demande de recherche et d'accueil pour un suivi post-exposition (notre lettre au ministère de la santé du 20/10/1998) vient de franchir un pas décisif : l'ARS (Agence Régionale de Santé) au travers de son Directeur Général Claude Evin, vient de répondre positivement à notre demande.
Le groupe scientifique GISCOP 93 de l'université Paris 13 avait rendu en 2012 une importante étude, unique en son genre, indiquant que près de 40 000 personnes ont été fortement exposées à la poussière d'amiante, voire, à d'autres produits (zircon radioactif) émis par cette ancienne usine poison CMMP.
Promesse nous a été faite de mettre cette étude en ligne sur le site internet de l'ARS (www.ars.iledefrance.sante.fr) les victimes et les riverains l'attendent avec impatience. Elle démontre qu'il est possible, par croisements de différents fichiers, de retrouver aujourd'hui ces personnes et leur famille.
Il s'agit de leur proposer, à Aulnay, comme en France et comme à l'étranger (anciens travailleurs magrébins) un suivi médical, une aide psychologique et sociale, une information pour réparation. Seules, depuis 18 ans, les associations gèrent près de 120 malades dont les dossiers (anonymes) figurent d'ailleurs dans l'étude GISCOP 93.
Plus de 40 personnes exposées mais non malades se sont déjà fait connaître auprès du docteur Allouch (Président du comité de pilotage initié par la mairie) qui assure le mercredi après-midi une permanence en étroite collaboration avec les associations (prendre rendez-vous au 01 48 79 41 00).
Il est grand temps que les pouvoirs publics prennent le relai des associations. Celles-ci n'en demandent pas moins d'être associées au dispositif à mettre en place pour apporter, à côté des compétences professionnelles, leur expérience du terrain.
Seule ombre au tableau : les registres des élèves de l'école maternelle du Bourg 2 auraient été détruits par le personnel communal. Le collectif a interpelé Monsieur le Maire le 3 février en vue d'enquêter (pas de réponse à ce jour). Ce fait est grave, il engage la responsabilité de la mairie et de l'académie et pénalise désormais les victimes dans leur demande de justificatifs pour être indemnisées auprès du FIVA (Fonds d'Indemnisation des Victimes de l'Amiante).
Dernière heure : Madame la Ministre de la santé vient de donner mandat à l'ARS pour la création d'une structure de suivi en partant des anciens élèves des écoles Bourg I et II et Ormeteau. Un comité de suivi, auquel participeront les associations, doit se mettre en place début 2014 à l'hôpital Robert Ballanger. Nous veillerons à ce que ne soient pas oubliés les anciens travailleurs du CMMP et les riverains.
A suivre
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Vous pouvez suivre l'information en consultant le site internet de
BAN ASBESTOS FRANCE : http://www.ban-asbestos-france.com
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par chèque à l'ordre de Ban Asbestos France ou par timbres postaux
à Nicole Voide - 21 rue du Commerce - escalier 5 - 94310 Orly
merci d'avance
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