ACTE 1.
Le 3 Février 2009, courrier de proposition des Associations (Collectif des Riverains et Victimes du CMMP d'Aulnay, Ban Asbestos France, Addeva 93, parents d'élèves FCPE et LIP, Aulnay Environnement) à l'association Aulnay Santé, pour une action commune. En attente de réponse.
ACTE 2.
Le 19 Mars 2009, appel téléphonique de la Présidente d'Aulnay Santé, le Docteur A. DELMONT-KOROPOULIS à Gérard VOIDE, Président du Collectif des Riverains et Victimes du CMMP et coordinateur des Associations, invitant les associations à une réunion-conférence publique sur l'environnement et la santé avec un des bras droits du ministre JL. BORLOO, à 19 heures à la salle Gainville à Aulnay le jeudi 26 Mars 2009.
Question de Gérard Voide = on est en plein dans le thème et on va pouvoir parler du CMMP ?Réponse du Doc Delmont-Koropoulis = oui bien sûr.
Satisfaction des associations qui vont pouvoir rencontrer et discuter avec le corps médical aulnaysien de l'amiante à Aulnay et de leur proposition de rechercher les malades.
ACTE 3.
Le 24 Mars après-midi, confirmation par mail de Gérard Voide au Dc Delmont-Koropoulis :
" bonjour Docteur, Suite à votre invitation, je vous confirme que nos Associations seront toutes représentées jeudi soir à la réunion publique qu'Aulnay Santé organise. Malheureusement, pour ma part, je ne pourrai être présent car je dois donner deux cours collectifs avec la Mairie de mon domicile ce soir là.Espérant une fructueuse collaboration sur le dossier du CMMP, recevez nos meilleures salutations. Gérard Voide "
ACTE 4. LE BOUQUET :
Le jeudi 26 Mars, arrivée de quatre responsables des associations à 19 heures 10, dont Annie THEBAUD-MONY (secrétaire de Ban Asbestos France, directrice de recherche à l'INSERM, spécialiste de la santé au travail et sociologue). Dans la salle, trois personnes attendent le Dc Delmont-Koropoulis partie chercher la conférencière du Ministère à la gare. Un dialogue s'instaure avec une conseillère municipale sur le dossier du CMMP.
A son retour, le Dc Delmont-Koropoulis vient nous saluer. Très ennuyée, elle nous annonce en aparté que " il y a eu des pressions du Ministère de l'Environnement ; ce soir on ne parlera pas ni d'amiante, ni du CMMP. La conseillère technique du Ministère va vous en parler. Je suis désolée. Je n'y suis pour rien. Je referai une autre réunion. ". Nous la croyons volontiers vu son air consterné. Nous le sommes nous-mêmes malgré la connaissance de la complaisance des pouvoirs publics envers le pollueur depuis les années 1930 pour ce site classé " dangereux et insalubre " dans son autorisation d'ouverture en 1938.
Stupéfaction puis colère car, en effet, nous avons été invités en qualité de responsables associatifs sur la question de l'ancienne usine d'amiante CMMP et il nous est seulement proposé maintenant de participer à un débat d'ordre général sur l'environnement et la santé et la mise en uvre du plan national santé environnement2 ! Sans pouvoir parler de la " verrue " aunaysienne comme le nomme ainsi les Aulnaysiens, ce grave problème environnemental de contamination à l'amiante et à la radio-activité, se trouvant à 100 mètres à vol d'oiseau de la salle Gainville (salle mythique des réunions publiques sur le sujet) ayant entraîné moulte maladies (85 malades de l'amiante recensés dont 50 décès à ce jour). La question de ce site, qui s'apprête enfin à être décontaminé et démoli selon la réglementation Amiante légale, ne pourra pas être abordé ce soir ! Non plus la question urgente de la mise en place d'un signalement, par les médecins d'Aulnay, de tous les cas de maladies liées à l'amiante! et de la recherche de tous ceux et celles qui ont pu être contaminés par cette ancienne usine de broyage d'amiante !
Dans l' explication qu'elle nous donnera à la suite de celle de la Présidente d'Aulnay Santé, le Docteur SEGOVIA-KUENY du Cabinet du Ministre d'Etat, ne prononcera même pas à aucun moment les mots Amiante et CMMP. " Ce n'est pas prévu d'en parler " ! Elle " connaît le dossier " ! Elle tend enfin sa carte de visite en proposant de " venir la voir pour en discuter " ! Fi des multiples courriers que les associations ont envoyés aux Ministres de la Santé, de l'Ecologie et du Travail, restées sans suite :
- copie aux 3 Ministères de la lettre au Préfet du 18/02/2009- lettre aux 3 Ministères le 07/04/2008
- copie aux 3 Ministères de la lettre au Préfet du 25/02/2008
- lettre aux 3 Ministères le 10/12/2007
- lettre aux 3 Ministères le 31/10/2007
Tous les Ministères connaissent le dossier depuis longtemps. Qu' ils se positionnent ! Lorsque ce sera fait, nous sommes prêts à une rencontre pour discuter des modalités d'application des décisions prises.
Nous nous élevons contre cette attitude méprisante à l'égard de ceux et celles qui se battent depuis plus de 10 ans pour les victimes de l'amiante (passées, présentes et futures) et contre les pouvoirs publics qui continuent, dans les faits, à aller dans le sens du pollueur.
Annie Thébaud-Mony réclame de nouveau la création d'un signalement spécifique pour les maladies de l'amiante à Aulnay, très facile à mettre en place, et comme cela existe déjà pour la légionellose, la tuberculose, etc Il ne s'agit que d'une volonté politique. En 2000, une réunion a été organisée avec la DDASS et le Préfet, à laquelle ont participé les associations, et le Préfet de l'époque avait promis que si l'étude de la CIRE (Cellule inter-régionale d'épidémiologie qui travaille auprès de l'Institut de Veille Sanitaire), obtenue de haute lutte par les associations, était concluante (ce qui a été le cas puisque l'implication du CMMP a été reconnu l'implication du CMMP dans la contamination de malades), il y aurait une étude supplémentaire afin de retrouver toutes les personnes ayant pu être contaminées afin de leur proposer un suivi médical.
CHACUN A DONC CHOISI ENCORE UNE FOIS SON CAMP !
Nos associations ont choisi le leur, dès le départ, celui d'une action citoyenne qui ne se situe ni à droite, ni à gauche, mais en faveur des victimes passées, présentes et à venir et pour le respect de l'environnement afin qu'il n'y ait plus d'autre victime. Et tous ceux et celles qui veulent nous rejoindre dans ce combat sont les bienvenus d'où qu'ils viennent. Un mouvement citoyen n'a pas de casquette politique !
EN SIGNE DE PROTESTATION, les responsables associatifs décident de quitter la salle à 19 Heures 30, salle dans laquelle sont assises 5 ou 6 personnes dont un couple qui a dit être venu " pour parler du CMMP ".