Les syndicats pour l'interdiction mondiale de l'amiante
La Fédération syndicale Internationale du Bâtiment et du bois (IBB) a organisé une réunion internationale pour l'interdiction mondiale de l'amiante à Vienne en Autriche les 6 et 7 février 2008.

Le réseau international Ban Asbestos était représenté par Annie Thébaud-Mony de Ban Asbestos France (la secrétaire de notre association a rappelé dans son intervention qu'il n'existe plus aucun doute sur la toxicité du chrysotile, que les preuves scientifiques existent. Dans le cadre de son institut, l'INSERM, des études ont été faites qui sont toutes catégoriques : l'amiante chrysotile est un cancérogène dont les effets sont prouvés, tant au niveau expérimental qu'en épidémiologie. Afin de répondre à David Bernstein, scientifique de l'industrie de l'amiante, qui voyage à travers le monde avec pour objectif de convaincre les travailleurs et le public en général que le chrysotile est sûr, Annie Thébaud Mony a aussi évoqué les conclusions d'Henri Pézerat, toxicologue en France, spécialiste des mécanismes de cancérogénèse des fibres d'amiante qui, dans un rapport de mars 2006 ayant pour objectif l'examen critique des travaux de Bernstein, démontre sur la base des travaux d'autres équipes expérimentées et reconnues dans ce domaine que : " Les résultats de Bernstein et autres n'apportent aucun nouvel apport scientifique et se basent sur de fausses estimations qui conduisent à des dégâts considérables. Les résultats de Bernstein, qui signe tout les papiers de contre-offensive pour la défense du chrysotile, sont de purs produits de pseudo-science, exploités par le lobby international des producteurs d'amiante pour renforcer la thèse de l'absence de risque dû au chrysotile. C'est une attitude criminelle" conclut Henri Pézerat, "qui conduit à sacrifier la vie de nombreux travailleurs des pays émergents où les conditions de vie et de travail ne permettent pas des études scientifiques ". Laurie Kazan Allen (IBAS), Fernanda Giannasi (Réseau Ban asbestos pour l'Amérique Latine) et Pierrette Iselin (CAOVA, Suisse) étaient également présentes.

En marge de la réunion, les défenseurs de l'amiante avaient organisé une contre-offensive orchestrée par un syndicat russe. Ils n'ont pu empêcher les témoignages des syndicalistes présents, y compris de l'Inde, de l'Afrique du sud ou du Brésil, qui ont témoigné de façon poignante de l'hécatombe dûe aux stratégies criminelles des industriels de l'amiante.

Les thèmes abordés ont été non seulement la nécessaire stratégie d'interdiction mondiale de l'amiante, mais des exposés particulièrement intéressants sur les stratégies de gestion de l'amiante en place.

La réunion a montré la détermination de l'IBB et de l'OIT, mais aussi de l'Association Internationale de la Sécurité Sociale, dans la perspective d'une interdiction définitive de l'amiante dans le monde.

La condamnation pénale des responsables est également une revendication largement partagée.

 


 Communiqué de l' IBB

100.000 décès chaque année dus à l'amiante - le président de l'IBB exige que

l'amiante soit sur l'agenda de tous les gouvernements

 

Approximativement 80 syndicalistes des industries bâtiment et bois de 36 pays se réunissent à Vienne pour discuter de la manière d'imposer une interdiction mondiale de tous les types d'amiante. Klaus Wiesehügel, Président de l'IBB, a souligné dans son discours d'ouverture que "l'amiante devrait figurer sur l'agenda de tous les gouvernements car les conséquences d'une exposition à l'amiante seront beaucoup plus graves que nous l'avons pensé il y a quelques années".

Selon Klaus Wiesehügel, un grand problème est l'agression de l'industrie de l'amiante sur les pays en voie de développement en Afrique et en Asie alors que dans plus de 40 pays une prohibition de l'amiante existe déjà. On constate que dans les pays en voie de développement il existe encore une augmentation de l'importation d'amiante.

Pour l'IBB, l'évènement parallèle organisé par le groupe d'amiante chrysotile est clairement provocateur. Wiesehügel mentionne "Ces personnes cherchent la confrontation. Nous n'accepterons pas leur provocation. Nous emploierons des mots clairs "Johann Holper, président de l'affilié autrichien de l'IBB, GBH : "Ceux en faveur de l'amiante craignent le succès de la campagne globale de l'IBB pour une interdiction mondiale. Nous continuerons à travailler jusqu'à parvenir à une interdiction mondiale de l'amiante".

L'industrie d'amiante cherche à convaincre le public que l'amiante n'est pas dangereuse. Pour Igor Fedotov de l'Organisation Internationale du Travail (OIT) à Genève : "Tous les scientifique sérieux s'opposent à cette opinion. Le mieux est une intrdiction mondiale!".

Les chiffres nous concernent : Approximativement 100.000 personnes meurent dans le monde entier chaque année après une exposition professionnelle à l'amiante. Pour Fiona Murie, directeur du programme santé et sécurité "les chiffres inconnus sont certainement plus élevés car de nombreuses victimes ne savent pas qu'elles ont été exposées à l'amiante et les problèmes sur la santé apparaissent très souvent plusieurs décennies plus tard sans qu'aucjne relation ne soit faite. En outre, il n'y a aucun enregistrement fiable des cas médicaux dans beaucoup de pays".