ACTUALITES 2015

DECEMBRE

Dans l'émission Terre à Terre de Ruth Stegassy (France Culture) est intervenue, le 19 décembre, Annie Thébaud-Mony ainsi que 2 chercheurs du CNRS sur "la production de l'ignorance" concernant les stratégies mises en oeuvre par les industirels et les états pour empêcher la visibilité des conséquences sanitaires des risques industirels tels que la radioactivité :

Alerte sur les dangers que représenterait pour les ouvriers et les riverains une éventuelle remise en exploration de la mine de Salau en Ariège compte-tenu de la composition du minerai qui contient -entre autres toxiques - l'amiante, la silice cristaline et l'arsenic, substances strictement réglementées (lire la lettre d'Annie Thébaud-Mony à la Préfète, sa préface, son rapport concernant les risques sanitaires de cette ancienne mine, le rapport d'Henri Pézerat de 1985 sur les risques liés à la présence d'amiante à la mine de Salau et l'article de Fabrice Nicolino dans Charlie Hebdo du 23 décembre 2015). SIGNEZ LA PETITION.  

Dossier CMMP d'Aulnay : lettre de protestations des associations suite à une nouvelle exigence du FIVA pour l'indemnisation des victimes et sa réponse du 11 janvier 2016.

Le risque amiante dans les pratiques du spectacle. Une revue (revue initiale 2015) vise à répertorier les situations possibles d'exposition possible des personnels dans l'activité du spectacle.

Les travailleurs de l'amiante-ciment vivent vingt ans de moins que la population générale. Les travailleurs des usines d'amiante-ciment belges ont une espérance de vie inférieure de vingt ans à celle de la population générale de la même génération. C'est la conclusion à laquelle des démographes belges sont arrivés après avoir étudié deux cohortes de travailleurs de trois usines d'amiante-ciment liées au groupe Eternit, aujourd'hui Etex. Les démographes de l'Association pour le développement de la recherche appliquée en sciences sociales (Adrass) ont étudié 100 décès de travailleurs de l'usine Coverit à Harmignies (Hainaut) et 137 décès de salariés des usines Eternit de Kapelle-op-den-Bos (Brabant flamand) et Tisselt (Anvers). Alors qu'à Harmignies, la durée moyenne de vie des victimes était de 61,93 ans, elle était de 82,70 ans pour les personnes appartenant à la même génération. Dans les usines flamandes d'Eternit, la différence d'espérance de vie des ouvriers de l'amiante par rapport à la population générale est estimée à 21 années. La quasi-totalité des morts sont de sexe masculin : on ne recense que sept femmes parmi les victimes. Lors de la présentation des résultats de l'étude, le 12 décembre à Bruxelles, les démographes et des représentants de l'Association belge des victimes de l'amiante (Abeva) ont également rendu hommage à Michel Verniers, un ancien ouvrier et délégué syndical, aujourd'hui disparu, de l'usine Coverit. Constatant un nombre important de décès parmi ses anciens compagnons de travail dans les années qui ont suivi la fermeture de l'usine, en 1987, Mr Verniers a commencé à établir une liste des travailleurs décédés et malades. "Cette liste a constitué le point de départ de notre travail", a souligné le démographe de l'Adrass André Lambert. Pour en savoir plus = amiante années perdues et quête de justice.

 Expositions para professionnelles à l’amiante : les leçons de Casale Monferrato, Italie - LT Stayner, Occupational & Environmental Medicine, 9 novembre 2015 (Occup Environ Med ) (Traduit de l'anglais par Raoul Harf). L’article de Ferrante et col.(1) présente les derniers résultats d’une série d’études révélant l’histoire tragique de l’impact d’une usine d’amiante-ciment d’Eternit sur la santé des ouvriers et de la population de Casale Monferrato, Italie. Cette étude fournit une forte preuve pour une association entre mésothéliome pleural et exposition non professionnelle à l’amiante.

NOVEMBRE

Gisèle Thépaut, notre adhérente et amie qui était atteinte d'un mésothéliome, vient de nous quitter. Son courage et sa combativité ont fait l'admiration de tous (relire l'article du Parisien du 23 novembre 2014). Elle sera incinérée à Fontvieille le 18 novembre prochain. Pour celles et ceux qui souhaitent, en région parisienne, lui rendre un dernier hommage, une autre cérémonie est organisée à l'église Notre Dame (83 avenue de la résistance 93340 Le Raincy) le mardi 24 novembre à 16 heures. L'association et tous ses militants transmettent à sa famille toutes leurs condoléances dans cette dure épreuve.

OCTOBRE
l'impunité continue pour le pollueur CMMP de l'ancienne usine d'Aulnay-sous-Bois (lire l'article dans les brèves en cours CMMP d'octobre)
SEPTEMBRE
A Seix, une réunion publique organisée par l'association Couflens-Salau sur le thème de l'amiante a réuni les opposants à l'exploitation de la mine de Salau le 25 septembre. L'association entend bien occuper le terrain contre les projets de recherche et d’exploitation minière de Salau. Parmi les invités, Annie Thebaud-Mony, directrice honoraire à l’institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), spécialiste des cancers professionnels qui a travaillé sur les maladies professionnelles chez les mineurs de Salau à l’époque où la mine était encore en activité et entend apporter son témoignage lors de cette réunion. À ses côtés, Jean-Marie Birbes, président de l’association de défense des victimes de l’amiante du Tarn (ADDEVA81) et Monique Nowak, présidente de l’association de défense des victimes de l’amiante du sud-est. Contact: Association Couflens-Salau au 06 12 43 74 67 ou 06 31 77 77 53. SIGNEZ LA PETITION. 

" Jeanne " la bataille de l'amiante (lire l'article) BASSENS Depuis neuf mois, les équipes de Veolia dépolluent la " Jeanne-d'Arc ", navire mythique de la Marine. 

CMMP : Compte-rendu de l'audience du 10 septembre dans les brèves en cours du CMMP.

Victimes, riverains de l'ancienne usine de broyage d'amiante CMMP du vieux pays d'Aulnay, personnes concernés par les méfaits de l'amiante, VENEZ SOUTENIR la plaidoirie de maître François Lafforgue (avocat des associations) à l' AUDIENCE DU JEUDI 10 SEPTEMBRE 2015 à 15 heures 30 au Palais de Justice de Paris, Boulevard du Palais (métro Cité) - salle d'audience de la 2ème chambre civile au 2ème étage, escalier "O" (se présenter à l'avance à l'entrée "visiteurs" pour les contrôles. Il s'agit de savoir si, oui ou non, le principe "pollueur/payeur" inscrit dans la loi sera enfin respecté. A ce jour, l'impunité est totale :

-PDG, préfets, contrôleurs de l'époque de la pollution, responsables des malades et des morts d'aujourd'hui, ne sont plus en vie pour pouvoir rendre des comptes

-l'entreprise CMMP, elle-même, échappe à la justice car la loi sur les personnes morales est postérieure aux faits et ne peut s'appliquer rétroactivement

-les frais de désamiantage (17 millions d'euros) incombent sans conteste de par la loi au dernier exploitant, c'est-à-dire le CMMP, entreprise florissante et non aux contribuables

-le CMMP pollueur, après avoir menti effrontément, minimisé l'ampleur de la pollution du site truffé de poussières d'amiante et de zircon (radio-actif), a multiplié les procédures en justice afin de ne pas payer la facture. Considérant que la meilleure défense est l'attaque, le CMMP,sans la moindre vergogne, réclame le remboursement de frais d'études (par ailleurs dérisoires au regard des 17 millions du chantier)

Après l'impunité qui équivaut, il faut bien le dire, à un permis de tuer, ira-t-on vers la double peine pour les victimes (victimes = payeurs) ou pour un début de justice (pollueur = payeur) ? Rendez-vous au Palais de Justice !

 JUILLET - AOUT 

La mine de Tungstène (et d'amiante) située à Salau en Ariège menacée par une reprise d'activité de "recherche et d'exploitation", eu égard au potentiel géologique et de son cours sur le marché mondial. Or, cette mine est contaminée par l'amiane et d'autres minéraux toxiques dangereux. Dans les années 1980, Henri Pézerat et Annie Thébaud-Mony avaient accompagné les démarches de déclaration en maladie professionnelle de mineurs atteints d'asbestose et de cancer (voir notamment le chapitre 9 du livre La Science Asservie d'Annie Thébaud-Mony aux éditions La Découverte). Signez la pétition en cours.

Déchets amiantés. Filière occulte à Apt de dépôt des déchets amiantés dans le centre d'enfouissement pour déchets "banals" ("amiante et filière déchets). Ainsi des filières publiques ne respectent pas la règlementation concernant le traitement desdéchets selon leur nature (banals ou spéciaux) au détriment de lasanté des travailleurs de ces centres, des riverains et de l'environnement. Ce qui se passe à Apt n'est pas uncas isolé. En effet,en Bretagne, le patron d'une société de désamiantage vient d'être condamné à un an ferme d'emprisonnement. Un an auparavant, c'étaient les deux patrons d'une entreprise de démolition à Saint-Alban en Haute-Garonne qui étaient condamnés, pour le stockage illégal de plusieurs centaines de tonnes de déchets d'amiante, à 2 ans de prison avec sursis suite à une plainte de la CGT Construction et devaient également s'acquitter de 50 000 et 30 000 euros d'amende et remettre enétat le site de Saint-Alban dans les trois ans.

Filière déchets - Démentèlement des navires. A la suite de nos débats sur les risques liés à la délocalisation de la filière démentèlementdes navires (souvenons-nous de l'épopée du Clémenceau !), l'Association CENTAURE nous a transmis le catalogue réalisé par les anciens de la Ciotat sur tous les navires construits dans ce chantier naval : un bel outil pour "tracer" le devenir de ces bateaux et tenter d'empêcher qu'ils soient démantelés sur les plages d'Asie du Sud-Est (ci-joint un extrait).

Enfin!.... Le congrès des syndicats des travailleurs canadiens de l'amiante demande l'interdiction de l'amiante au Canada. Suite à un changement - récent! - de position de la santé publique canadienne sur la toxicité de l'amiante, le congrès des syndicats de travailleurs canadiens de l'amiante se prononce officiellement pour l'interdiction… Souhaitons que cette prise de position puisse susciter une prise de conscience syndicale dans les pays tels l'Inde ou la Chine, qui se sont grandement appuyés sur la position canadienne pour justifier d'une croissance récente du marché de l'amiante dans toute l'Asie, y compris pour la fabrication de biens de consommation contenant de l'amiante, qui nous reviennent via l'importation (cf communiqué anglais du 27 juillet). Continuons la lutte pour une interdiction mondiale de l'amiante! http://www.cos-mag.com/health-page/health-page-stories/4590-asbestos-workers-applaud-improvements-to-health-canada-position-on-asbestos.html

 JUIN

L'ancien patron d'une entreprise de désamiantage, poursuivi pour avoir dispersé des déchets dans un grand quart nord-ouest de la France, a été condamné mardi à Rennes à un an de prison ferme. Daniel Couet, ancien dirigeant de la société de désamiantage et de démolition CDEC à Bain-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine) a écopé à Rennes à un an de prison ferme. Il devra également verser 3.000 euros de dommages et intérêts à sept anciens salariés ainsi que 2.000 euros d'amende à six d'entre eux pour "mise en danger de la vie d'autrui". Il lui est interdit à vie d'exercer la profession de désamianteur. Dénoncé à l'origine par un ancien salarié, il a été reconnu coupable d'avoir déposé entre 2004 et 2008 des déchets d'amiante dans près d'une dizaine de sites sauvages, notamment des champs ou des forêts, répartis sur sept départements allant de l'Indre-et-Loire aux Côtes-d'Armor. La justice lui reprochait d'avoir exposé autrui, en particulier agriculteurs et promeneurs, à un risque immédiat de mort ou de blessures, via l'inhalation de fibres d'amiante.

Assemblée Nationale : compte-rendu de l'audition de Gérard Voide, d'Annie Thébaud-Mony et des associations du mouvement d'Aulnay-sous-Bois (CMMP) au groupe "Amiante" de l'Assemblée le 19 mai 2015 (lire la suite).

MAI
Annie Thébaud-Mony : "industriels et autorités publiques ont rendu invisibles les cancers des ouvriers et les inégalités sociales de santé" (lire la suite).

- Paris suspend ses chantiers de désamiantage des enrobés : l'Etat a entamé l'élaboration d'un protocole technique national qui permettra de coordonner l'évaluation des risques des chantiers de désamiantage en espace découvert. La ville de Paris a salué cette décision et, dans l'attente d'un avis des services compétents, a annoncé le 13 mai la suspension des chantiers de désamiantage sur l'opération du tramway T3, conformément au principe de précaution. En effet, un tiers des chaussées en enrobés concernées par l'opération du prolongement du tramway T3 de la porte de La Chapelle à la porte d'Asnières a été diagnostiqué comme contenant de l'amiante. L'arrêt provisoire des travaux repose sur le principe de précaution qui régit systématiquement tous les travaux engagés par la ville de Paris pour garantir la sécurité des riverains et des ouvriers. Cet arrêt concerne les chantiers concessionnaires nécessitant une ouverture de tranchée sur chaussée (12 chantiers suspendus sur 39). Les travaux concernés devraient pouvoir reprendre dans les prochaines semaines, dès réception des avis des services compétents de l'Etat.

- Quatre nouveaux produits chimiques présentant des dangers pour la santé humaine et l'environnement ont été ajoutés aux conventions de Stockholm et de Rotterdam lors d'une conférence internationale qui s'est achevée dans la nuit de vendredi à samedi dernier à Genève réunissant 1200 personnes venues de 1717 pays. Il s'agit de polluants organiques persistants (naphtalènes polychlorés, hexachlorobutadiène - pentachlorophénol) ainsi que l'insecticide extrêmement dangereux le méthamidophos. des directives techniques concernant les déchets électroniques ont également été adoptée sdans la convention de Bâle qui porte sur le contrôle des mouvements transfrontaliers de déchets dangereux. Mais aucun consensus sur l'amiante chrysotile car 4 pays (la Russie, le Kazakhstan, le Kyrgyzstan et le Zimbabwe) s'y sont opposés ; c'est la 5ème tentative infructueuse en l'espace d'une décennie. Selon l'OMS, plus de 107 000 décès par an sont attribuables à une exposition professionnelle à l'amiante. L'amiante chrysotile reste largement utilisée comme ingrédient bon marché dans les matériaux de construction dans les pays en développement. "Cet echec pour l'ajout de l'amiante chrysotile signifie que des millions de travailleurs qui y sont exposés vont continuer d'ignorer ses dangers mortels" a déclaré le directreur de la santé, de la sécurité et dudéveloppement durable au sein du syndicat IndustriALL Global Union.

- L'Asie, cimetière inquiétant de navires bons pour la casse : 470 MORTS ONT ÉTÉ DÉNOMBRÉS EN 30 ANS DANS LES CHANTIERS DE DÉMOLITION EN INDE (lire l'article paru dans Libération du 15 mai

- Aulnay-sous-Bois : 60 ans après, Alain découvre qu'il a été contaminé à l'amiante (lire l'article du Parisien 12/05/2015)

 - Convention de Rotterdam les 12-13 et 14 mai à Genève : Deux douzaines de lobbyistes de l’industrie de l’amiante participeront à la conférence de la convention de Rotterdam, qui se tient à Genève en ce mois de mai. Ils y seront pour faire obstacle à l’inscription de l’amiante chrysotile sur la liste des substances dangereuses de la convention (http://www.rightoncanada.ca/?p=2937)

 - Terssac : hommage aux victimes de l'amiante d'Eternit (vidéo de France3 régions le 1er mai 2015)

 AVRIL

CMMP d'Aulnay-sous-Bois (ci-joint un résumé du dossier). Les associations ont été invitées à un colloque au Sénat, organisé par Aline Archimbaud - sénatrice de Seine Saint Denis et présidente du comité de suivi Amiante. A cette occasion, Gérard Voide (Collectif des riverains et victimes du CMMP) ainsi qu'Annie Thébaud-Mony et Francis Judas (Ban Asbestos France) ont été auditionnés.

3 nouveaux procès en Italie contre Stephan Schmidheiny pour homicide volontaire (voir la rubrique "actualité internationale" ci-dessus). 

Amiante à Condé-sur-Noireau: la cour de cassation annule les mises en examen : Ce mardi 14 avril 2015, c'est tout un pan de l'instruction du dossier de l'exposition à l'amiante des salariés de l'usine Ferodo-Valeo de Condé-sur-Noireau qui s'effondre. Depuis deux ans, le travail mené au pôle de santé publique était suspendu au sort des mises en examen prononcées à l'encontre de huit personnes, dont l'actuelle maire de Lille, Martine Aubry. Celles-ci avaient immédiatement contesté leurs mises en examen. Après un long bras de fer juridique, elles viennent d'obtenir gain de cause. La cour de cassation a annulé définitivement ce mardi ces mises en examen. 19 ans après les premières plaintes, seuls les anciens directeurs des usines Ferrodo-Valéo de Condé-sur-Noireau et un ancien médecin du travail, aujourd'hui tous âgés, sont encore poursuivis dans ce dossier. En 2013, les maladies causées par l'amiante ont emporté cinquante personnes dans le secteur de Condé-sur-Noireau. 

Amiante au CMMP. Sur FR3 dans l'émission "pièces à conviction" le mercredi 8 avril à 22 heures 30, reportage de François Malye et Antoine Roux sur cette ancienne usine de broyage d'amiante. Ci-après le lien vous permettant de revoir l'émission (dossier CMMP en tout début du reportage)

Rencontre-débat à l'occasion de la parution du livre "Les risques au travail. Pour ne pas perdre sa vie à la gagner" le mercredi 15 avril de 17 h 30 à 20 h à la Bourse du Travail de Paris, salle Jean Jaurès, 3 rue du Château d'eau 75010 Paris.

MARS
Préjudice d'anxiété. Depuis le 11 mai 2010, les indemnisations au titre du préjudice d'anxiété avaient été régulièrement confirmées par la cour de Cassation, en fonction de la situation dans laquelle se trouvaient les contaminés de l'amiante confrontés au risque des multiples pathologies découlant de leur exposition à ce cancérogène qui produit ses effets dévastateurs très longtemps après la contamination. De façon très cohérente, des Cours d'Appel avaient repris ce préjudice pour des entreprises hors ACAATA puis aussi à d'autres pathologies professionnels (agriculture, mineurs de fer ...). La décision qui vient d'être prise par la Cour de Cassation le 3 mars 2015 de reconnaîtrer ce préjudice aux seuls salariés dont l'entreprise est inscrite sur la liste ACAATA, et non plus également aux autres entreprises, est très empreinte d'injustice sociale. Cette contre offensive orchestrée par le MEDEF depuis 2010, relayée par le lobby de la chimie a influencé le gouvernement dans le sens d'un retour en arrière avec sa loi Macron, et s'effectue dans toutes les catégories de contentieux qu'il s'agisse des procédures en responsabilité de l'employeur pour fautes inexcusables, en indemnisation devant le FIVA, en responsabilité de l'employeur devant les conseils de prud'hommes ou des procédures pénales dont le sort se joue en ce moment au niveau de la Cour de Cassation et des Chambres de l'Instruction de la Cour d'Appel de Paris. Aujourd'hui, tout se passe comme si la construction juridique qui avait permis le dévoilement de ce crime industriel qu'est la catastrophe de l'amiante était devenue littéralement insupportable et qu'il était devenu urgent de revenir sur ce qui avait été concédé sur le plan indemnitaire et surtout d'empêcher tout procès pénal. Ainsi, la parenthèse ouverte le 28 février 2002 par la Cour de Cassation redéfinissant à la fois l'obligation de sécurité de l'employeur envers ses salariés et la faute inexcusable de cet employeur se refermerait en 2015 ? L'audience de la Chambre Criminelle de la Cour de Cassation du 26 mars prochain sera déterminante car y seront évoqués les dossiers Valéo, Jussieu et Normed alors qu'Eternit est toujours en attente de règlement par les Juges d'Instruction.

Bateaux poubelles en Asie : Face au sabotage de la convention de rotterdam et aux crimes des armateurs européens, qui continuent d'envoyer leur bateaux poubelles en Asie, les associations "shipbreaking platform", Ban Asbestos France et l'association Henri Pézerat, adressent aux participants du séminaire de travail "Amiante à bord des navires" qui se tient les 19 et 20 mars 2015 à Brest la lettre ci-jointe.

Convention de Rotterdam - L'amiante chrysotile à l'ordre du jour de la 7e Conférence des Parties : Entre le 12 et 15 mai 2015, les membres de la Convention de Rotterdam (RC), réunis à Genève lors de la 7e Conférence des Parties (COP7), auront une fois de plus à examiner si l'amiante chrysotile doit être mis sur une liste de produits chimiques dangereux. L'inclusion d'une substance à l'annexe III de la Convention n'est pas une interdiction; c'est la première étape pour s'assurer que les pays importateurs reçoivent l'information dont ils ont besoin pour évaluer si leur état peut organiser en toute sécurité l'usage de cette substance ou des produits en contenant. La question du chrysotile n'a pas seulement absorbé beaucoup de temps de discussion lors de COP précédentes, au cours desquelles des progrès ont été bloqués à quatre reprises par le lobby de l'amiante, en premier lieu sous la houlette du Canada et maintenant de la Russie. Ce blocage menace aussi la viabilité d'une Convention des Nations Unies bien nécessaire, puisque conçue pour protéger la santé humaine et l'environnement. Lire l'article montrant "qui informe les agences onusiennes" (par Laurie Kazan Allen, coordinatrice du Secrétariat international Ban Asbestos IBAS) et un article "made in Chine" paru dans "l' Australian" de John Ferguson.

FEVRIER
Eternit: le procureur de Turin demande un nouveau procès contre Schmidheiny. Turin (awp/ats/ans) - Le procureur de Turin Raffaele Guariniello a demandé lundi le renvoi devant la justice de l'homme d'affaires suisse Stephan Schmidheiny. Il l'accuse d'homicide volontaire aggravé pour la mort de 258 personnes dans les régions où se trouvaient des usines d'amiante du groupe Eternit S.p.a. Gênes. Ces décès ont été enregistrés entre 1989 et 2014, a annoncé le magistrat piémontais en commentant les considérants du jugement rendu en novembre dernier par la Cour de cassation. Le milliardaire suisse avait été condamné en appel à 18 ans de prison pour la mort de près de 3000 personnes dans ses usines d'amiante en Italie. Mais la plus haute juridiction transalpine avait annulé ce verdict et acquitté l'accusé, jugeant les faits prescrits. M. Schmidheiny, ancien propriétaire d'Eternit Suisse et ancien actionnaire important d'Eternit Italie (de 1976 à 1986), avait été condamné notamment pour avoir provoqué volontairement une "catastrophe sanitaire et environnementale permanente" en lien avec les quatre usines italiennes du groupe Eternit S.p.a. Gênes (ats/ans/rp).  

Eternit à Terssac : le 5 février dernier, les militants de l'Addeva 81 se sont rassemblés devant la préfecture d'Albi pour remettre un communiqué et leur lettre ouverte à madame la ministre Christiane Taubira. Ils demandent la tenu d'un procès au pénal de l'amiante (voir leur lettre ouverte). 

Les verriers de Givors : report de jugement. Le Conseil des Prud'hommes de Lyon a suspendu ses audiences dans un mouvement de protestation contre le projet de loi Macron qui vise à réduire les pouvoirs de cette juridiction bicentenaire. Les 60 anciens verriers de Givors qui se sont pourvus devant cette juridiction pour demander : l'indemnisation du préjudice d'anxiété pour l'exposition à l'amiante, la remise des attestationsd'exposition aux produits cancérogènes (CMR) par O.I -Manufacturing et l'indemnisation du préjudice d'anxiété pour les expositions aux CMR, devront encore attendre. Après un premier report (à la demande d'O.I -Manufacturing qui "souhaite étudier les dossiers individuels") l'audience s'était déroulée le 2 septembre 2014 et le jugement qui devait être rendu le 20 janvier est prorogé au 23 mars 2015. Vous pouvez suivre leur actualité sur leur site www.verriers-givors.com. (lire l'article de presse de Sud-Ouest ici). 

Scandaleux non lieu, de la cour d'appel de Paris, pour Claude CHOPIN le dernier PDG de l'usine AMISOL à Clermont Ferrand (communiqué de presse du CAPER 63). Encore un coup porté à l'ensemble des associations qui se battent pour que la justice soit rendue. Mais les forces qui protègent les grands industriels ont décidé d'effacer les crimes industriels de la carte judiciaire. Jean Paul TEISSONIERE a tout de suite réagi pour dire que les "AMISOLS" iront en cassation . On comprend mieux pourquoi l'audience du 3 février ou devaient comparaitre "Normed", "Jussieu" a été repoussée au 9 mars 2015. Communiqué de presse du 7 février 2015 de Ban Asbestos France.

Communiqué de presse du 5 février 2015 concernant la décision que doit rendre cet après-midi la cour d'appel de Paris dans l'affaire Amisol, le bagne blanc de l'amiante, à Clermont-Ferrand : il s'agit de savoir si le dernier PDG de l'usine, Claude Chopin, sera renvoyé ou pas devant le tribunal correctionnel.

 JANVIER

La santé au travail est une question de santé publique. Or chaque semaine qui passe voit se multiplier les attaques du patronat et du gouvernement contre les droits sociaux, notamment en matière de santé au travail. Pourtant, la situation est alarmante : au nom d’une soi-disant "rationalisation" des coûts, les logiques organisationnelles aujourd’hui à l’œuvre au sein des entreprises, dans l'industrie comme dans les services, dans le secteur privé comme dans le public, contribuent à aggraver l'exploitation des corps et à dégrader de manière profonde la santé de nombreux travailleurs. Résumer la situation actuelle à une crise de l'emploi revient à dissimuler ces autres dérives de notre système productif. Mais certaines des mesures récemment adoptées, comme plusieurs de celles qu’envisagent aujourd’hui le gouvernement ou les organisations patronales vont plus loin : un à un, les différents acteurs de la chaîne de prévention voient leurs prérogatives ou leur marge d’action se réduire et, avec elles, ce sont les instruments de la prévention des risques et de la protection des salariés qui se trouvent remis en cause. .... Nous sommes tous concernés! Merci de signer la pétition en ligne : http://pourneplusperdresaviealagagner.wesign.it/fr 

Cancer : du mauvais usage des statistiques contre la santé publique (d'Annie Thébaud-Mony). En ces premiers jours de 2015, les médias ont diffusé le message selon lequel le cancerserait essentiellement le fruit du hasard. Une aubaine pour les industriels de l'amiante, de la chimie, des pesticides, du nécléaire, du pétrole et j'en passe .... (lire la suite). Lire également l'article paru dans le journal Le Monde du 7 janvier.

Commentaire de Josette Roudaire (ancienne ouvrière d'Amisol) : Euréka ! Le cancer : c'est le hasard, la faute à pas de chance. Le 02 janvier, France Info tous les quarts d'heure, tous les médias déchainés nous ont bassinés avec cette révélation publiée dans " science " (prononcez saîance svp) : le cancer, son origine, c'est comme le loto! Alors que nous, nous expliquons depuis des décennies que les chercheurs…cherchent, voilà que d'autres découvrent, qu'en fait, il n'y a rien à chercher. C'est la loterie ! Il faudra penser à décorer, que dis-je, à béatifier les découvreurs de cette trouvaille. C'est donc le loto, et comme les ouvriers sont très doués pour les jeux de hasard, qu'ils grattent beaucoup, ils gagnent souvent. C'est donc l'explication de la différence d'espérance de vie (10 ans) entre un cadre et un ouvrier entre autre. C'est grave, très grave, mais ce qui l'est le plus, peut-être, c'est que les médias par journalistes interposés répètent, rabâchent, nous gavent avec de telles inepties qu'ils osent qualifier de scientifiques. Certes, des scientifiques l'ont écrit, " sciences " l'a publié, mais qui donc finance ces scientifiques ? Annie Thébaud Mony y répond dans un article éclairant (ci-dessus). Il y en a qui, forcément, se frottent les mains et qui ont du arroser la nouvelle année deux fois : les patrons pollueurs et leurs soutiens. Ils peuvent jubiler. Bon Dieu ! mais c'est bien sur ! c'est le hasard, et comme le hasard fait bien les choses, il cancérise d'abord et d'avantages les ouvriers. Il faut donc s'en prendre au hasard et laisser les patrons tranquilles (Josette Roudaire, ancienne ouvrière d'Amisol).