ACTUALITES 2016

DECEMBRE

Une étude épidémiologique qui vient de paraître révèle que l'âge moyen de décès parmi la population des fonctionnaires ayant travaillé dans l'enceinte du Tripode, est de six ans inférieur à celui d'une cohorte de fonctionnaires ayant travaillé dans d'autres locaux. Le bâtiment Tripode construit à Nantes en 1972 avec une quantité importante d'amiante a été détruit en 2005. 170 agents ont saisi la juridiction administrative pour obtenir réparation de leur préjudice d'anxiété compte tenu de leur exposition à cet agent cancérigène. http://www.humanite.fr/les-agents-du-tripode-meurent-six-ans-plus-tot-618219. Visualiser ici l'interview de François Lafforgue sur France 5 concernant leTripode.

 

Lors de L' assemblée générale qui s'est tenue vendredi 25 novembre dernier à Fontenay, les lanceurs d'alerte du collectif stop pollutions d'Imphy-Sauvigny les Bois sont venus relater la pollution monstrueuse qui sévit dans leurs villages du fait de la société Harsco qui traite des déchets polluants (DONT L'AMIANTE). Depuis, le collectif est devenu une des antennes de l'association Henri Pézerat. Ici le lien (https://www.facebook.com/pollutions58/?fref=ts) où vous pourrez découvrir ce scandale, d'autant que le dernier jugement du tribunal de police de novembre 2016 a dégagé toute responsabilité de cette multinationale. La société Harsco avait trouvé la solution juridique : fusion/absorption de sa société à effet rétroactif et naissance d'une nouvelle société qui continue allègrement la pollution avec l'aval des autorités. Le collectif a fait appel de la décision.

NOVEMBRE 
le jeudi 17 novembre 2016 à 17h sur France Culture ("LSD documentaire" remplaçant l'émission "Sur les Docks") rediffuse "La série documentaire" d'Inès Leraud sur "Henri Pézerat, l'homme de l'amiante" (écoutez sur http://www.asso-henri-pezerat.org/le-parcours-dhenri-pezerat-sur-france-culture/ les deux parties d'un portrait consacré, en 2014, au scientifique et lanceur d'alerte Henri Pézerat. Ci-après, le bulletin de nos amis Suisses sur le dossier Jussieu de Paris.

 

Un film rendant hommage aux lanceurs d'alerte des grands scandales sanitaires (dont l'amiante) : "LES SENTINELLES" de Pierre Pézerat (article paru dans le Télégramme de Brest). Entrer dans le site publicitaire du film pour visionner la banque annonce.

 OCTOBRE

Décision ministérielle d'octroi du permis d'exploration minière de Couflens (Ariège) pour chercher de l'or : Le 22 octobre, l'association Couflens Salau Demain a appris, comme tout le monde, par la presse, la décision ministérielle d'octroi du PERM de Couflens à Variscan Mines. Pourtant, tous leurs arguments pour alerter sur tous les risques (dont la présence d'amiante) et l'illégalité de ce projet d'exploration ont toujours été basés sur des faits avérés et des études scientifiques. L'association remercie sincèrement tous les opposants qui les ont soutenus depuis plusieurs mois et les 6000 signataires des pétitions papier et internet. Elle ne baisse pas les bras et tiendra informé de la suite des évènements. Le 9 octobre, un reportage a été diffusé sur Arté dans l'émission VOX POP (Une enquête sur les mines en France, et à Salau en particulier, intitulée "les mines de la colère" ) : ttps://www.change.org/p/ministre-de-l-economie-de-l-industrie-et-du-numérique-nous-vous-demandons-le-retrait-définitif-du-permis-exclusif-de-recherche-soumis-par-la-société-variscan-mines-et-de-sauver-l-avenir-de-la-commune-de-couflens-et-de-la-vallée-du-haut-salat/u/18117287?tk=nf6ePXpnRtDnvKTRzNKXctN5pVve8RbiawdVtoqX9RE&utm_source=petition_update&utm_medium=email

SEPTEMBRE
Mardi 6 septembre 22h00 sur France 5 ne manquez pas le documentaire de Lamia Belhacene "Pollution, la France irrespirable" La problématique liée aux nuisances générées par la société HARSCO à Imphy et Sauvigny les bois sera traitée
AOUT
Une décision importante : Eternit a "délibérément commis une faute d'une particulière gravité". Elle fabriquait l'amiante et ne pouvait en ignorer les risques, même avant le décret de 1977. En ne prenant aucune mesure de protection de ses salariés, Eternit a délibérément commis une faute d'une particulière gravité qui l'empêche aujourd'hui de se retourner contre l'État. Avant 1977 et le premier décret limitant l'exposition à l'amiante, l'État était fautif de ne pas avoir pris de mesures pour éviter ou limiter les dangers de l'amiante, alors que sa nocivité et la gravité des maladies dues à son exposition étaient déjà connues. Partant de ce constat, le Conseil d'État a décidé en novembre dernier (Ce 9 nov. 2015, n° 342468) qu'un employeur, condamné pour "faute inexcusable" en raison des maladies professionnelles de ses salariés exposés à l’amiante, peut se retourner contre l'État et rechercher sa responsabilité – notamment sonnante et trébuchante – en raison de cette carence de la réglementation avant 1977. Dans l'affaire, qui concernait les CMN (constructions mécaniques de Normandie), un important chantier naval de Cherbourg utilisateur d'amiante, la haute juridiction avait ainsi jugé qu'avant 1977, la charge de la réparation du dommage devait être partagée entre l'entreprise et l'État, à raison de deux tiers pour l'entreprise et un tiers pour l'État. Admettant pour la première fois ce principe, les magistrats avaient tout de même posé une limite : un employeur qui a "délibérément commis une faute d'une particulière gravité" ne peut pas se retourner contre l'administration, même si celle-ci a commis une faute. Eternit demandait 170 000 euros à l'État. Un revirement de jurisprudence que la CAA (cour administrative d'appel) de Versailles vient de préciser, dans une décision du 10 mai 2016, posant les jalons de la définition de la "faute d'une particulière gravité". Eternit, producteur d'amiante-ciment, a été condamné pour faute inexcusable suite au décès d'un de ses salariés – un ouvrier préposé à l'usinage des pièces, mais aussi cariste et préposé aux broyeurs de déchets secs sur le site de Saint-Grégoire, en Ille-et-Vilaine, de 1974 jusqu'à son décès des suites d'un mésothéliome pleural malin, reconnu comme maladie professionnelle au titre du tableau 30D. La société fait valoir devant la justice que l'État doit partager avec elle cette responsabilité et donc la rembourser de la moitié de la somme qu'elle a versée à la caisse d’assurance maladie, pour l'indemnisation de la veuve du salarié. Eternit demandait aussi 10 000 euros pour le préjudice moral qu'elle estime avoir subi, du fait de l'atteinte à son image et à sa réputation. En première instance, le TA (tribunal administratif) de Versailles évacue cette seconde demande, mais reconnaît en revanche le partage de responsabilité et condamne l'État à verser près de 170 000 euros à Eternit (qui s'appelle désormais ECCF). Le ministre du Travail a fait appel du jugement, amenant l'affaire devant la CAA versaillaise.

Le TA avait bien relevé la carence fautive de l'État avant 1977. Il avait tout aussi bien relevé la défaillance d'Éternit pour cette même période, qui n'a pas pris les précautions nécessaires pour garantir la protection de son salarié alors qu'elle était contractuellement tenue d'assurer sa sécurité. Des fautes de nature à engager leur responsabilité, des deux côtés. Mais ce que le TA a oublié, c'est de rechercher "si la société avait commis une faute d'une particulière gravité qui aurait fait obstacle à ce qu'elle se prévale de la faute que l'administration avait elle-même commise". Produisant de l'amiante-ciment – et non simple utilisatrice comme le chantier naval de Cherbourg –, Eternit faisait partie des entreprises, qui, bien avant le décret de 1977, "connaissaient ou auraient dû connaître les dangers liés à l'utilisation de l'amiante", écrivent les juges de la cour d'appel.

Les juges rappellent aussi qu'en 1894 déjà, un décret concernant l'hygiène et la sécurité des travailleurs dans les établissements industriels imposait l'évacuation des poussières. Or Eternit n'a pas "pris la moindre mesure particulière de protection individuelle et collective de ses salariés exposés avant 1977 […], par des installations efficaces, contrôlées, surveillées et entretenues de limitation et d'évacuation des poussières". Elle ne signe qu'en 1980 le programme de branche "amiante-ciment" qu'elle met pourtant en avant devant la justice, et si elle établit bien un "plan poussière" en 1976, les premiers investissements prévus dans ce cadre ne sont que pour 1977. Des manquements qui ont bien le caractère d'une "faute d'une particulière gravité délibérément commise", tranchent les magistrats. Eternit ne peut donc se retourner contre l'État.

Et après le fameux décret du 17 août 1977 ? Il est entré en vigueur, pour certaines de ses dispositions, le 20 octobre 1977, et pour d'autres, le 1er mars 1978. Il imposait notamment, lorsque le personnel était exposé à l’inhalation de poussières d’amiante à l’état libre dans l’atmosphère, que les travaux soient effectués soit par voie humide, soit dans des appareils capotés et mis en dépression, à moins qu'un salarié ne respire jamais plus de 2 fibres d'amiante par centimètre cube d’air inhalé durant sa journée de travail, ce qui imposait également le contrôle régulier de l'atmosphère des lieux de travail. Les EPI étaient obligatoires en cas d'impossibilité technique, pour les travaux occasionnels et de courte durée. Qu'a fait Eternit lorsque cette réglementation est entrée en vigueur ? "La société se borne à faire valoir qu'elle a parfaitement appliqué la réglementation" et qu'"elle respectait les seuils d'empoussièrement fixés", indique la cour d'appel.

Pourtant, l'instruction montre que "ces seuils ont pu être dépassés sur certains postes de travail du site de Saint-Grégoire entre 1978 et l’année 1981". Rien ne prouve non plus que l'entreprise ait mis en place un "système d’aspiration efficace garantissant la protection des salariés chargés comme [le salarié décédé] du nettoyage et du broyage des déchets avant 1995". Eternit attend 1990 pour fournir des masques de protection sur le site de Rennes. Rien ne prouve non plus qu'elle ait informé ses salariés des risques pour leur santé. En somme, même si l'État a attendu le 24 décembre 1996 pour interdire l'amiante, et que les mesures qu'il a prises à partir de 1977 restaient insuffisantes pour éliminer le risque de maladie professionnelle, Eternit ne peut, même après 1977, se dédouaner derrière une "quelconque carence fautive de l'État". Ainsi, en plus de l'avoir condamnée pour "faute inexcusable", les juges imputent à Eternit une "faute d'une particulière gravité délibérément commise".

JUIN

AMISOL. Une nouvelle importante : la cour de cassation a rendu le 7 juin 2016 un arrêt ré-ouvrant la voie à un procès pénal d'un PDG de l'amiante. Ci-joint les deux communiqués, l'un des premiers concernés (CAPER Clermont-Ferrand) et l'autre des associations Ban Asbestos France et Henri Pézerat.

MAI
Amiante, le problème ne fait que commencer - revue de mai de Sciences et Vie.

Var et Corse : condamnation en cours d'appel du groupe Vinci qui intervient en terrain amiantifère dans des conditions dangereuses tant pour les travailleurs que pour la population. A lire sur http://www.corsematin.com/article/ville-di-pietrabugno/amiante-une-societe-du-groupe-vinci-a-nouveau-condamnee-en-appel.1944762.html

CMMP d'Aulnay-sous-Bois : les associations, avec la participation du centre d'information et d'accompagnement des personnes exposées à l'amiante du CMMP (ci3a) ont tenu une réunion publique d'information sur les suites des actions menées depuis 20 ans concernant les conséquences sanitaires de cette ancienne usine de broyage d'amiante implantée au coeur d'Aulnay-sous-Bois. Actuellement, une recherche-action est en cours, fondée sur un partenariat citoyens-institutions pour le suivi des exposés. Une quarantaine de personnes étaient présentes et ont activement participé au débat. A retrouver sur www.monaulnay.com/2016/05/usine-damiante-daulnay-ce-nest-pas-fini.html#comments http://www.monaulnay.com/2016/05/usine-damiante-daulnay-ce-nest-pas-fini.html#comments

Eternit. La justice passe plus vite dans un sens que dans l'autre : Alors que les plaintes de salariés victimes de l'amiante contre ce géant de l'amiante n'ont toujours pas débouché sur un procès pénal à ce jour, que la clôture de l'instruction qui devait avoir lieu début 2016 a été repoussée d'un an suite à une nouvelle demande d'expertise par les juges du pôle de santé publique de Paris, une juge d'instruction de Versailles a convoqué début avril six anciens salariés du site Eternit de Vitry-en-Charollais (Saône et Loire) en vue de leur examen, suite à une plainte d'Eternit pour des faits survenus en 2011. Cette année là, les salariés en lutte pour les salaires et contre l'installation d'une décharge d'amiante dans leur usine -annulée par la justice administrative par la suite- avaient organisé un rassemblement devant le siège de la société à Vernouillet en région parisienne ; la direction leur reproche des dégradations à l'intérieur des locaux alors que l'action s'était déroulée dans le calme ; parmi les six, cinq étaient en 2011 élus CGT de l'usine de Vitry ou de Thiant (Nord), le sixième est un ancien élu du site également, mais à l'époque des faits il était président du CAPER engagé dans la bataille contre l'installation de la décharge. La convocation initialement prévue pour le 14 avril a été reportée au 25 mai prochain.

Verriers de Givors : le Conseil des Prud'hommes de Lyon a rendu le 28 avril dernier son jugement en départage (formation composée de quatre conseillers prud'hommes et d'un juge professionnel). Les 60 anciens verriers de Givors (Rhône) sont déboutés de leurs demandes de délivrances d'attestations d'expositions à l'amiante et aux produits toxiques utilisés dans la fabrication du verre et d'indemnisation du préjudice d'anxiété. A la lecture des attendus du jugement, il apparait évident que seule la voix de la multinationale O.I.Manufacturing a été entendue. Aucun des éléments factuels de l'exposition à l'amiante et aux produits chimiques n'ont été pris en compte. Il est même affirmé qu'ils n'ont pas été fournis, contrairement aux dossiers déposés et à la plaidoirie de Me François Lafforgue, avocat des verriers. Lire la suite du communiqué.

L'amiante dans le sous-sol : la mine de tungstène en Ariège. La demande de permis de recherche déposéee par la société Variscan-Mines continue d'alimenter la controverse, sachant qu'une consultation publique par voie électronique a été ouverte par le ministère de l'industrie entre le 1er et le 15 avril 2016. Plusieurs associations mènent solidairement un travail d'information auprès des pouvoirs publics et de la population. Une rencontre avec le cabinet du ministre de l'environnement est prévue courant juin. Voir le site de l' association Henri Pézerat.

AVRIL

Pétition de la Ligue contre le Cancer adressée au Président de la République pour la fin des prix exorbitants des médicaments contre le cancer ! Demain, pourrons-nous tous être soignés ? Personnes malades, citoyens, professionnels de santé, leaders d'opinion... : le prix des médicaments en cancérologie est l'affaire de tous! (https://www.change.org/p/pour-la-fin-des-prix-exorbitants-des-m%C3%A9dicaments-en-canc%C3%A9rologie?lang=fr).

CMMP d'Aulnay - REUNION PUBLIQUE - l'ensemble des associations organise une réunion publique le vendredi 13 mai 2016 à 19 heures afin d'informer de l'état d'avancement du mouvement citoyen (invitation ici).

 Les oubliés des Maladies professionnelles : l'article du 19 avril de Bastamag concernant les intérimaires et les sous-traitants de l'amiante.

"LES SENTINELLES" Un film-hommage aux lanceurs d'alerte sur les grands scandales sanitaires et un hommage à Henri Pézerat (directeur de recherche au CNRS, diplômé de l'Ecole de chimie de Lyon et toxicologue). Décédé en 2009, Henri était avant tout un lanceur d'alerte qui a étudié l'amiante et les causes de son caractère cancérogène. Il disait que les travailleurs sont "les sentinelles du risque toxicologique, professionnel ou environnemental". C'est dans l'association qui porte le nom de son père (http://www.asso-henri-pezerat.org) que Pierre Pézerat, le réalisateur du film, a rencontré les principaux personnages de son film : Josette Roudaire (Amisol à Clermont Ferrand), Jean-Marie Birbès (Eternit dans le Tarn) qui étaient des ouvriers au contact avec l'amiante, Paul François (agriculteur) qui a, lui, été intoxiqué par un pesticide de Monsanto et les ouvriers agricoles de la coopérative de Nutréa Triskalia, Annie Thébaud-Mony ... Chacun d'eux racontent, des années 1970 à 2015, les combats menés, l'interdiction de l'amiante, l'attaque de Paul contre Monsanto, avec à chaque fois le rôle décisif joué par Henri Pézerat. D'autres, faute de longueur de film, n'ont pu être évoqués tant la liste est longue, tels ceux d'Adisséo à Commentry, de Jussieu, du CHU de Caen, du CMMP d'Aulnay, etc ...). A Aulnay, Henri était présent dès la première réunion publique en novembre 2000 où se sont révélés les premiers malades victimes du CMMP et dès 2001 il nous aidait, avec maître Lafforgue, à constituer les dossiers d'indemnisation. Dès à présent, prochaine projection à Gaillac (Tarn) le 17 avril 2016 (lire l'article de La Dépêche) et le 19 avril 2016 à l'Utopia de Toulouse. "Les Sentinelles" est pour l'instant projeté en dehors de tout circuit commercial mais Pierre Pézerat est actuellement à la recherche d'un distributeur et travaille également sur une déclinaison de son documentaire pour la télévision.

 

Exposition Santé et EnvironnementDans le cadre du Forum Santé organisé par la ville d'Aulnay-sous-Bois (93) de 10 à 18 heures, SAMEDI 9 AVRIL à la salle Chanteloup au 1 avenue de Nonneville (RER B arrêt gare d'Aulnay-sous-Bois, sortie place du Général de Gaulle puis bus 613 jusqu'à l'arrêt "Chanteloup"), le Ci3a (Centre d'information et d'accompagnement des personnes exposées à l'amiante à Aulnay dont le Collectif des Riverains et Victimes de l'amiante du CMMP d'Aulnay et Ban Asbestos France font partie) un stand (le numéro 18) sera tenu par les militants du mouvement associatif sur le thème "le point sur l'amiante à Aulnay".

 

La santé des travailleurs : un droit fondamental. Eric Ben Brik, enseignant chercheur et MCU-PH en santé au travail, et Annie Thébaud-Mony (directrice de recherche honoraire INSERM en Santé publique (IRIS/GISCOP 93) demandent le retrait du projet de loi El Khomri et l'abrogation du décret du 9 février 2016. « En tant que médecin universitaire et chercheure en santé publique, nous tenons à exprimer notre très grande inquiétude face à la mise en danger de toutes les institutions garantes du droit à la santé des travailleurs dans le travail, en particulier la médecine du travail, et face aux menaces contre le droit à la réparation des accidents du travail et maladies professionnelles. » . Lire cette tribune sur : https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/280316/la-sante-des-travailleurs-un-droit-fondamental / Nous, militants, professionnels de la recherche et de la santé, au nom du droit à la santé des travailleurs, nous demandons le retrait du projet et de ce décret. Merci à tous ceux et celles qui le peuvent d’adresser ce texte de professionnels de la recherche et de la santé publique avec vos propres commentaires aux sénateurs et députés pour lesquels vous avez voté en leur demandant de ne pas donner une légitimité législative à cette entreprise de destruction.

FEVRIER
Intervention de Ban Asbestos auprès de la Direction Générale du Travail (DGT) concernant l'abaissement de la valeur limite d'exposition professionnelle (VLEP) aux poussières d'amiante : compte-rendu de la réunion du 14 septembre 2015 et instruction DGT du 10 octobre 2015.
 

JANVIER

CMMP d'Aulnay : lire le dernier article du journal Le Parisien du 25 janvier 2016.

Droit de réponse d'Annie Thébaud-Mony dans la Dépêche du Midi suite à l'article paru précédemment dans ce même journal sur la mine de Salau en Ariège et article dans le Canard Enchaîné du 20 janvier 2016.

Le mardi 26 janvier 2016, tous à vos téléviseurs : dans le cadre de l'émission " Le Monde en Face ", France 5 diffuse à 20h40 " Perdre sa vie à la gagner ", un documentaire de 52 mn de Liza Fanjeaux, qui pointe du doigt les dysfonctionnements du système de prévention et de reconnaissance des maladies professionnelles en France. C'est l'histoire de ces travailleurs qui continuent, malgré le scandale de l'amiante, à mourir de leur travail, du combat quotidien de salariés, de syndicats et d'associations pour dénoncer cette épidémie invisible. Cette diffusion sera suivie d'un débat.

Lettre adressée aux membres du Collectif des Riverains et Victimes du CMMP d'Aulnay au sujet du projet d'étude PICRI.

 Un arrêt de la cour d'appel qui "fera date" selon les victimes de l'amiante : Mercredi dernier, la cour d'appel de Bastia a condamné une société du groupe Vinci et l'un de ses cadres à des peines d'amende pour non-respect des règles de prévention des risques d'exposition à l'amiante de neuf de leurs salariés sur un chantier situé à Ville-di-Pietrabugno mais aussi pour mise en danger d'autrui, infirmant ainsi le jugement de première instance qui n'avait pas retenu cette qualification. Monique Nowak, présidente de l'Association régionale de défense des victimes de l'amiante (Ardeva) du Sud-Est, qui était partie civile, a dit sa "satisfaction" : "Ces infractions au code du travail sont enfin reconnues par la justice de la République. La mise en danger des salariés et de la population environnementale a aussi été reconnue, c'est une très belle victoire pour les victimes de l'amiante. Désormais, les employeurs et les élus devront tenir compte de cette sanction", conclut la présidente de l'Ardeva Sud-Est, qui a salué l'investissement d'une inspectrice du travail dans ce dossier et qui se dit prête "à engager d'autres procès de cette envergure. La célèbre expression : Le pot de terre contre le pot de fer peut désormais s'inverser".

Lettre ouverte d'Annie Thébaud-Mony à l'attention du rédacteur en chef de La Dépêche suite à son article concernant le projet de ré-ouverture de la mine de Salau (Ariège) paru sur le site du journal le 30 décembre 2015. Cet article sème le doute sur les connaissances scientifiques sur laquelle Annie Thébaud-Mony s'appuie pour alerter sur un tel danger de réouverture. Ci-après un rappel sur la question parue dans nos informations de Décembre 2015 : Alerte sur les dangers que représenterait pour les ouvriers et les riverains une éventuelle remise en exploration de la mine de Salau en Ariège compte-tenu de la composition du minerai qui contient -entre autres toxiques - l'amiante, la silice cristaline et l'arsenic, substances strictement réglementées (lire la lettre d'Annie Thébaud-Mony à la Préfète, sa préface, son rapport concernant les risques sanitaires de cette ancienne mine, le rapport d'Henri Pézerat de 1985 sur les risques liés à la présence d'amiante à la mine de Salau et l'article de Fabrice Nicolino dans Charlie Hebdo du 23 décembre 2015). SIGNEZ LA PETITION. contre la réouverture. 

 

Bonnes nouvelles pour Les verriers de Givors : la Cour d'appel de Lyon a confirmé le jugement du TASS de Lyon concernant la reconnaissance en maladie professionnelle de Christian Cervantes. La CPAM de Lyon et l'entreprise O.I.Manufacturing sont ainsi déboutées de leur demande. L'entreprise sera poursuivie pour faute inexcusable. " C'est une bonne nouvelle pour la famille, mais aussi pour les verriers dont soixante dossiers sont actuellement instruits aux prud'hommes et sont audiencés en "départage" pour le 2 févier 2016. Mais également pour le classement du site "amiante" devant le Tribunal administratif de Lyon, dont la date d'audience n'est pas connue". D'autre part, après avoir été reçus en délégation par le directeur adjoint de la CPAM de Lyon, ils ont obtenu la réouverture de 32 dossiers de demandes de suivis médicaux post-professionnels bloqués pour diverses raisons - notamment la non prise en compte des expositions aux produits toxiques hydrocarbures, solvants et CMR - et que l'association soit partie prenante dans l'accompagnement des demandeurs auprès de la CPAM. Par ailleurs, les actes du colloque qu'ils ont organisé en octobre dernier sont désormais en ligne : " Ils ne retracent qu'imparfaitement la richesse des échanges de neuf heures d'interventions diverses, mais ils permettent cependant un éclairage suffisamment large pour mesurer la dimension des enjeux posés par les risques professionnels auxquels sont confrontés les salariés et la nécessité de rassembler les énergies, bien au-delà du monde du travail, pour améliorer la prévention sur les lieux de travail et la prise en charge - dans tous les sens du terme - des maladies d'origine professionnelles. La première condition, fortement mise en évidence, c'est de "rendre visible l'invisible", comme le recherchait déjà Arthur Rimbaud. "

L'ex-usine CMMP d'Aulnay-Sous-Bois (l'historique du dossier ici) - les articles de monaulnay.com - la chronologie ci-jointe

2016
Novembre :

A lire ici le compte-rendu intégral de la réunion publique du 13 mai 2016.

Mai :

Les associations, avec la participation du centre d'information et d'accompagnement des personnes exposées à l'amiante du CMMP (ci3a) ont tenu une réunion publique d'information sur les suites des actions menées depuis 20 ans concernant les conséquences sanitaires de cette ancienne usine de broyage d'amiante implantée au coeur d'Aulnay-sous-Bois. Actuellement, une recherche-action est en cours, fondée sur un partenariat citoyens-institutions pour le suivi des exposés. Une quarantaine de personnes étaient présentes et ont activement participé au débat. A retrouver sur www.monaulnay.com/2016/05/usine-damiante-daulnay-ce-nest-pas-fini.html#comments http://www.monaulnay.com/2016/05/usine-damiante-daulnay-ce-nest-pas-fini.html#comments

Avril :

CMMP d'Aulnay - REUNION PUBLIQUE - l'ensemble des associations organise une réunion publique le vendredi 13 mai 2016 à 19 heures afin d'informer de l'état d'avancement du mouvement citoyen (invitation ici).

"LES SENTINELLES" Un film-hommage aux lanceurs d'alerte sur les grands scandales sanitaires et un hommage à Henri Pézerat (directeur de recherche au CNRS, diplômé de l'Ecole de chimie de Lyon et toxicologue). Décédé en 2009, Henri était avant tout un lanceur d'alerte qui a étudié l'amiante et les causes de son caractère cancérogène. Il disait que les travailleurs sont "les sentinelles du risque toxicologique, professionnel ou environnemental". C'est dans l'association qui porte le nom de son père (http://www.asso-henri-pezerat.org) que Pierre Pézerat, le réalisateur du film, a rencontré les principaux personnages de son film : Josette Roudaire (Amisol à Clermont Ferrand), Jean-Marie Birbès (Eternit dans le Tarn) qui étaient des ouvriers au contact avec l'amiante, Paul François (agriculteur) qui a, lui, été intoxiqué par un pesticide de Monsanto et les ouvriers agricoles de la coopérative de Nutréa Triskalia, Annie Thébaud-Mony ... Chacun d'eux racontent, des années 1970 à 2015, les combats menés, l'interdiction de l'amiante, l'attaque de Paul contre Monsanto, avec à chaque fois le rôle décisif joué par Henri Pézerat. D'autres, faute de longueur de film, n'ont pu être évoqués tant la liste est longue, tels ceux d'Adisséo à Commentry, de Jussieu, du CHU de Caen, du CMMP d'Aulnay, etc ...). A Aulnay, Henri était présent dès la première réunion publique en novembre 2000 où se sont révélés les premiers malades victimes du CMMP et dès 2001 il nous aidait, avec maître Lafforgue, à constituer les dossiers d'indemnisation. Dès à présent, prochaine projection à Gaillac (Tarn) le 17 avril 2016 (lire l'article de La Dépêche) et le 19 avril 2016 à l'Utopia de Toulouse. "Les Sentinelles" est pour l'instant projeté en dehors de tout circuit commercial mais Pierre Pézerat est actuellement à la recherche d'un distributeur et travaille également sur une déclinaison de son documentaire pour la télévision.

 Janvier :

Bonne nouvelle concernant le projet PICRI (partenariats institutions-citoyens pour la recherche et l'innovation) : la demande des associations et du Ci3a (centre d'information et d'accompagnement des personnes exposées à un risque lié à l'amiante d'Aulnay) a été acceptée par le Conseil Régional d'Ile de France. Il s'agit d'une étude scientifique conjointe citoyens-institutions pour le recensement, le suivi sanitaire et l'accès aux droits à indemnisation des personnes exposées et/ou atteintes de maladies liées à la pollution de l'ancienne usine d'amiante Comptoir des Minéraux et Matières Premières (CMMP). Le mouvement citoyen autour de cette ancienne usine de broyage d'amiante rentre, qui rentre dans son 21ème anniversaire, a obtenu, non sans s'être heurté aux réticences des autorités durant toutes ces années, 3 études scientifiques officielles uniques en France, en Europe, voire dans le monde :

1. L'étude Invs de 2007 (en étroite collaboration avec les associations) prouvant que la pollution de l'usine est responsable des maladies des riverains recensés par les associations

2. L'étude GISCOP93 de 2012 (en étroite collaboration avec les associations) démontrant que 40 000 personnes ont été fortement exposées aux poussières d'amiante et de zircon et qu'il était possible d'en retrouver un certain nombre

3. La recherche toujours en cours par l'ARS (Agence Régionale de la Santé d'Ile de France) des anciens élèves des écoles voisines de l'usine en vue de les informer de leur exposition passée

Cette nouvelle étude PICRI, également unique en France, est donc la 4ème. Elle va se dérouler conjointement avec des professionnels de santé, les associations et notamment l'expérience pilote des permanences du Ci3a qui accueille, accompagne et aide les personnes en collaboration avec le service " pneumologie " de l'hôpital Robert Ballanger. L'objectif est également de rendre visible cette catastrophe sanitaire et de promouvoir une nouvelle stratégie de veille et de démocratie sanitaire qui serviront à l'avenir et devraient faire école. Le prochain comité de pilotage du 21 janvier 2016 discutera des grandes lignes de cette quatrième étude (ci-joint la lettre adressée aux membres du Collectif des riverains et victimes du CMMP d'Aulnay).

Lire le dernier article du journal Le Parisien du 25 janvier 2016.