Pierre à
l'école en 1953
|
|
la nouvelle cour
mitoyenne de l'école en
2007
|
En 1995, Pierre Léonard
tombe malade et le pneumologue diagnostique un
mésothéliome (cancer de l'amiante).
Dès lors, sa sur et son beau-frère
vont mener une enquête minutieuse acharnée
afin de comprendre le pourquoi de la chose et remonter au
responsable de la maladie. Cette enquête les
mène devant l'usine qui broyait de l'amiante
à peu de distance de leur domicile et de
l'école. Ce dossier a été ouvert en
1995 et l'est toujours aujourd'hui
La lettre écrite par la
sur de Pierre à la Mairie et à la
Préfecture pour savoir ce que faisait cette usine
CMMP et la motivation sur la recherche de la
vérité envers et contre tout pour
comprendre.
La mémoire revient aux anciens
du quartier que Nicole questionne et où habite la
victime qui décède en Juin 1996 : " l'usine
au bout de la rue, c'est le CMMP (Comptoir des
Minéraux et Matières Premières)
on l'appelait l'usine d'amiante ". Gérard
et Nicole se heurtent dès le début de leurs
recherches aux autorités lorsqu'ils demandent ce
que fabriquait l'usine. La Mairie, qui possède
pourtant un dossier sans équivoque, noie le
poisson " elle fabriquait du silice et de l'oxyde de fer
". La Préfecture, au dossier non moins
révélateur, prétendra que l'usine
n'a traité l'amiante bleu (le plus toxique)
qu'avant guerre et que cette production n'a pas
repris depuis. Le couple est persuadé qu'on ne lui
dit pas la vérité, il y a en mairie un plan
d'atelier d'amiante datant de 1968, vu par chance et avec
un peu de ruse, et une première consultation du
volumineux dossier en préfecture (interdiction de
photocopier les pièces) laisse entrevoir une
production d'amiante jusque dans les année 1970.
L'Inspection du Travail perd le dossier (il sera
retrouvé plus tard par la police judiciaire).
Nicole et Gérard persévèrent,
à deux la réflexion est plus
féconde, inventive et ils sont soutenus,
encouragés par Ban Asbestos France
(1) puis par l'Andéva
(2) qui se crée en 1996.
Forte de ces premières informations, la famille
porte plainte en justice, une
pré-enquête est ouverte en 1997. Le couple
poursuit ses recherches aux archives municipales et
départementales, puis en 2000, après 5
ans d'enquête, il obtient enfin l'autorisation
auprès de la CADA (3) de
consulter librement les dossiers, réunissant 350
photocopies et reconstituant toute l'affaire.
(1) Ban Asbestos France (bannir
l'amiante)
(2) Association Nationale de
Défense des Victimes de l'Amiante
(3)Commission d'Accès
aux Documents Administratifs
Le CMMP installe son usine de
broyage de minéraux à Aulnay, en plein
centre ville, en 1938. Cette usine est classée
" insalubre et dangereuse ". Pourtant les
autorités vont donner leur accord. Elles
savent le caractère mortifère de l'amiante
: dès 1906, la revue des inspecteurs du travail
relate l'hécatombe dans une usine de textile
amiante en Normandie qui fait 50 morts en 5 ans parmi les
ouvriers. Début des années 1930, la revue
des médecins du travail sort une étude
complète sur l'asbestose. Malgré cela,
malgré l'opposition des riverains (102
signatures lors de l'enquête publique) et
l'école de 600 élèves à 50
mètres de là, l'arrêté
d'ouverture sera accordé précisant
toutefois que " les ateliers devront être
parfaitement étanches de manière
à ce qu'aucune poussière ne puisse s'en
échapper, ni par les ouvertures, ni par les
interstices existant dans les murs ou toiture ". Ces
dispositions ne seront jamais respectées,
les bâtiments de tôles et de briques toujours
en place aujourd'hui n'ont jamais eu aucune
étanchéité, les poussières
s'en échapperont d'autant plus abondantes que les
conditions de travail à l'intérieur sont
moyennageuses : l'amiante est jeté dans les
trémis et récupéré en farine
dans des sacs ; toutes ces opérations sont
manuelles et réalisées sans aucune
protection par une main d'oeuvre nord-africaine d'autant
plus docile qu'on est en pleine guerre d'Algérie.
Le tournevers est important. Un témoin survivant
de cet enfer blanc parle : "à plus de 6
mètres on ne se reconnaissait pas entre
collègues tant le brouillard de poussière
était épais".
Elles ne cesseront qu'avec la
fermeture en 1991. Quelques exemples :
En 1955-56-57, l'inspecteur
municipal de salubrité rend des rapports
accablants " les poussières provenant de cette
usine se répandent sur les légumes du
maraîcher et le cimetière voisin ",
malgré ses interventions " les ateliers
travaillent constamment portes ouvertes ... "
En 1959, les élus locaux
qui sont très au fait des dangers de l'amiante,
multiplient les interventions en Préfecture sans
obtenir le moindre résultat malgré
l'enquête d'une commission d'hygiène
municipale dirigée par le médecin communal
qui fait état des poussières sur le
voisinage, commerces, jardins, etc ... et souligne les
risques d'asbestose pour la santé publique.
L'industriel poursuit sa pollution en toute
impunité.
En 1962, les bâtiments
sont éventrés à la suite d'un
important incendie mais la production n'est pas
interrompue pour autant. Un cercle vicieux s'instaure :
pollution = plaintes = contrôles sans suite =
pollution de plus belle = nouvelles plaintes, etc
...
En 1968 : " avis de
tolérance " de la Préfecture.
En 1970 : " le fonctionnement
de l'usine est acceptable ".
En 1971 : pétition des
parents d'élèves " retombées nocives
de poussières sur l'école, nombreux cas de
conjonctivites, laryngites, pharyngites chez les enfants
... "
En 1972-73-74 : les
pétitions continuent " poussières à
l'intérieur des maisons situées à
160 mètres, 3 millimètres de
poussière sur les tombes du cimetière
".
En 1977 : l'inspecteur au cours
d'un énième contrôle admet " une fine
poussière répandue sur les toitures des
pavillons environnants "
En 1986 : le CMMP manipule
toujours de l'amiante dans son usine d'Aulnay, ventant
ses produits dans l'annuaire de la chimie.
En
- la bataille devient collective
La plainte de la famille est
acceptée, un juge d'instruction est
nommé, les médias s'intéressent
à l'affaire (presse, télévision,
radio). Nicole et Gérard organisent avec ADDEVA 93
(Association Départementale de Défense des
Victimes de l'Amiante de Seine-Saint-Denis) une
réunion publique, persuadés qu'il y a
d'autres victimes. Nous espérions quelques
personnes autour d'une table mais c'est plus de 100
riverains qui se pressent dans la petite salle du
quartier. Les malades se font connaître et
témoignent d'exposition de 30-40, voire 50 ans
auparavant. Les questions fusent, l'émotion est
grande.
Premières permanences,
premiers dossiers en vue d'indemnisation et plaintes
en justice.
L'ancienne usine fermée
depuis 1991 n'a pas été
dépolluée et est ouverte aux quatre
vents, les enfants en ont fait leur terrain de
jeux.
La Préfecture qui nie le danger
depuis 1996 se décide à demander une
étude de recherche d'amiante.
Dès 1998, la famille
Voide/Léonard avait alerté le Ministre de
la Santé qui avait promis une étude de
prévalence des maladies autour de l'usine ; aucune
suite n'y a été donnée.
En 2000, elle remet un dossier
à la DGS (Direction Générale de la
Santé) qui ne parviendra jamais à la
DDASS (Direction Départementale d'Action Sanitaire
et Sociale).
En
- Création d'un collectif de riverains et
victimes du CMMP de 60 adhérents
Accompagné de responsables
d'ADDEVA 93, d'une victime et de la directrice de
l'école maternelle, entrevue en
Préfecture. Trois fiches techniques sont
remises demandant :
1. La fermeture du site
industriel, le colmatage des plaques d'amiante-ciment
de la toiture dégradées et menaçant
la cour de l'école maternelle désormais
mitoyenne.
2. les études
complémentaires de pollution, l'analyse des
poussières, le carottage du sous-sol à
l'emplacement des broyeurs, la recherche des anciennes
fosses, le plan de prévention de retrait
d'amiante, la déconstruction en toute
sécurité.
3. l'étude de
prévalence des maladies de l'amiante autour de
l'ancienne usine.
La famille découvre grâce
à des médecins locaux un taux anormal de
mésothéliomes dans le quartier, contact la
DDASS (Direction Départementale d'Action Sanitaire
et Sociale). Un groupe de travail est
prévu.
En
- le Collectif des Riverains et Victimes du CMMP
compte 70 adhérents
Le site industriel est enfin
clos mais pas d'étude de pollution et le
groupe de travail de la DDASS est mort-né.
Nouvelle réunion en Préfecture, houleuse,
très tendue. Les Associations sont priées
d'apporter la preuve du danger et des maladies alors que,
déjà, 30 cas sont
recensés.
En
- le Collectif des Riverains et Victimes du CMMP
compte 90 adhérents
La famille s'invite au CDH
(Comité Départemental d'Hygiène)
dans lequel le Préfet a convoqué le
pollueur mais pas les représentants des victimes.
L'arrêté préfectoral
reconnaît enfin la présence d'amiante dans
le site et la nécessité d'un
désamiantage et d'une démolition
contrôlée.
47 malades sont
recensés.
Discussion difficile avec la DDASS et
l'InVS (Institut National de Veille Sanitaire). 19
dossiers complets de malades leur sont remis. Une
pseudo-étude est envisagée, sans aller sur
le terrain. Les Associations refusent d'être
instrumentalisées.
En Juin, un permis de démolir
est déposé. Les Associations organisent
une nouvelle réunion publique. Le permis
sera gelé, le Maire s'engage devant 100
personnes à ne pas le signer sans consultation
préalable des Associations. Cette promesse ne sera
malheureusement pas tenue, le permis sera accordé
tacitement (une façon habile de l'accorder sans
signer) en Août 2006. Au cours de cette
réunion de riverains une motion réclame
à nouveau un plan de
désamiantage/déconstruction. Les parents
d'élèves ont récolté 300
signatures.
En
- Création d'un collectif regroupant 6
Associations :
Collectif des Riverains et Victimes du CMMP (150
adhérents) - Ban Asbestos France - Association
Départementale de Défense des Victimes de
l'Amiante du 93 - Parents d'élèves FCPE -
Parents d'élèves LIPE - Aulnay
Environnement
Le collectif organise une nouvelle
réunion publique car le Préfet a
refusé de transmettre l'importante étude de
recherche d'amiante sur le site avant démolition,
étude réalisée par le cabinet CDB,
à la demande du nouveau propriétaire, un
promoteur immobilier.
L'auteur de l'étude participe
à la réunion et explique :
- la poussière d'amiante est
partout
- elle provient avant tout de
l'ancienne activité de broyage
- La nécessité d'un
chantier de désamiantage sous confinement (bulle
autour des bâtiments)
- La nécessité de mesures
d'urgence dites " conservatoires " devant le danger que
représente notamment la chute de plaques du toit
dans la cour de l'école maternelle et la
libération des fibres d'amiante dans
l'atmosphère
- L'étude sera confirmée
par un deuxième expert.
Un troisième expert, contre
toute évidence, ne verra :
Nouvelle motion des Associations
réclamant au Préfet :
- Toute l'information
- L'ouverture de la
discussion
- La prise d'urgence des mesures
conservatoires contre le danger potentiel de chutes des
plaques du toit
- L'étude de prévalence
des maladies de l'amiante autour de l'usine.
On dénombre alors 50 malades
dont 27 décès.
Le Préfet met son véto
à la poursuite des discussions avec les
autorités sanitaires.
En fin d'année, le "
Comité Local de Surveillance " du site
présidé par le Maire (et
réclamé depuis 2003) est enfin en place. Il
permettra surtout aux Associations d'avoir
accès aux principales
informations.
25 plaintes sont
déposées en justice au pénal.
Cette procédure traîne depuis 10 ans. Si la
justice est quelquefois expéditive pour des faits
mineurs, il n'en est pas de même lorsqu'il s'agit
d'inquiéter les industriels de l'amiante
responsables d'une catastrophe sanitaire.
Les victimes ont le sentiment de deux
poids, deux mesures.
En
- Le Collectif des Riverains et Victimes du CMMP
compte 180 adhérents.
Les Associations organisent, le 16
Avril, une manifestation devant l'immobilisme de
la Préfecture. Un cortège digne,
silencieux, défile dans la ville : " l'amiante ne
doit plus tuer à Aulnay ", " désamianter
sans délai l'usine CMMP ", " plus jamais ça
", " la santé de nos enfants n'est pas à
vendre ", " justice pour les victimes ", " Monsieur le
Préfet réveillez-vous ", "le CMMP a
violé la loi protégeant les ouvriers des
poussières industrielles ", " le CMMP a
violé l'autorisation d'ouverture qui imposait le
travail dans des locux parfaitement étanches "
:
Les noms des victimes sont
égrenés un à un, leurs
prénoms accrochés à la grille de
l'usine :
Les parents
d'élèves ont recueilli 400 nouvelles
signatures réclamant notamment les mesures
conservatoires de protection d'urgence, les
bâtiments délabrés menaçant
les enfants des écoles mitoyennes.
Petite manuvre mesquine : la
Préfecture convoque une réunion 2 jours
avant la manifestation ; elle se déroulera sans
les associations tout à leurs
préparatifs.
Après la manifestation, le
dialogue avec les autorités est repris. Deux
réunions ont lieu en sous-Préfecture en Mai
et Juin.
La CIRE (Cellule Régionale
d'Epidémiologie) promet une véritable
étude, cette fois sur le terrain, de l'impact de
la pollution à l'amiante sur la population du
quartier cette fois sur le terrain.
L'ancien industriel doit produire une
étude de désamiantage-déconstruction
mais parallèlement introduit deux actions en
justice pour éviter de payer la facture
évaluée à 2 millions
d'euros.
La Préfecture refuse toutes
mesures d'urgence dites " conservatoires ".
Néanmoins, rendez-vous est pris pour la
rentrée ; il n'aura pas lieu et un long silence
s'installera.
En
- Organisation d'une réunion
publique/conférence de
presse/manifestation le 21 Janvier devant le
silence du Préfet.
Réunion en
préfecture fin Février où est
exposé le plan de l'ex-propriétaire de
l'usine, plan de démolition à ciel
ouvert après un simple dépoussiérage
partiel. Opération à haut risque ne
garantissant aucune sécurité pour la
population et les travailleurs. Il n'est pas prévu
de déménager les écoles mitoyennes.
Le pari est pris que tout sera réalisé
durant les vacances scolaires
d'été.
Les réponses aux objections des
Associations se perdent dans le flou. On est prié
de faire confiance au professionnalisme des intervenants
!
Pour se sortir de l'impasse, le
représentant du Préfet promet une
étude comparative entre le projet à ciel
ouvert de " COTEBA " maître d'uvre du CMMP,
et le chantier sous confinement étanche
extérieur " sous bulle " demandé par les
Associations.
Rendez-vous est pris début
Avril ; il n'aura pas lieu, le CMMP et son maître
d'uvre Coteba refuseront de faire cette
étude. Le Préfet ne les y contraindra
pas.
Le 16 Mars, les Associations tiennent
une conférence de presse avec le concourt du
Conseil Général du 93 exposant la
nécessité d'un chantier
confiné. Il y a assez de victimes (60 malades
recensés dont 30 morts) sans en rajouter de
nouvelles par une démolition à ciel ouvert
de murs, charpentes et toiture imbibés
d'amiante.
Le 21 Mars, les Associations
obtiennent de participer à l'expertise en
justice et apportent de nombreuses informations que
les experts ignorent. Ils tiennent leur informations
d'anciens documents du CMMP pollueur et des
autorités qui n'ont pratiquement plus de dossiers,
ceux-ci ayant été saisis par la police dans
le cadre de l'instruction en justice pénale
!
Seules, les Associations
possèdent un dossier presque complet,
résultat de 5 ans d'enquête personnelle
suite à la mort de Pierre Léonard. Aussi,
elles fourniront informations, plans et documents
à tous les services officiels : Préfecture,
Mairie, STIIIC, IT, DDASS, CRAMIF, BRGM, ADEME, InVS,
CIRE, (*) etc
(*) (1) STIIIC : Service Inter
Départemental d'Inspection des Installations
Classées)
(2) IT : Inspection du
Travail
(3) DDASS : Direction
Départementale d'Action Sanitaire et
Sociale
(4) CRAMIF : Caisse Régionale
d'Assurance Maladie d'Ile de France
(5) BRGM : Bureau de Recherche
Géologique et Minières
(6) ADEME : Agence de l'Environnement
et de la Maîtrise de l'Energie
(7) InVS : Institut National de Veille
Sanitaire
(8) CIRE : Cellule Inter
Régional d'Epidémiologie
Elles resteront à l'initiative
et vigilantes :
En Mai, des plaques
d'amiante-ciment tombent du toit ; par bonheur dans
la rue et non dans la cour de l'école
maternelle.
Les Associations interpellent les
autorités (Maire et
Préfet).
En Juin, elles prennent
49
photos édifiantes
sur l'état de désagrégation du
toit. Un exemple :
En Juillet et Août :
Préfet et Maire
décident dans la précipitation de
déménager les 2 écoles
mitoyennes de l'usine pour la rentrée sans aucune
concertation avec les parents d'élèves qui
la réclamaient depuis longtemps :
1) Première raison : ils
ne peuvent plus nier le danger, leur
responsabilité est engagée
2) Deuxième raison :
après un an d'étude, la CIRE confirme
officiellement le lien entre la pollution due à
l'usine et l'apparition de maladies dues à
l'amiante chez les personnes ayant habité ou
habitant toujours autour et les anciens travailleurs.
C'est une véritable catastrophe sanitaire à
retardement qui s'annonce. On dénombre 70 malades
dont 34 décès et 16
mésothéliomes
En Octobre : des matelas d'amiante
chrysotile contenant une bourre d'amiante amosite
(le plus toxique) sont découverts par Henri
Pezerat, notre toxicologue, en façade quasiment
à portée de mains. Aucune des 13 expertises
ne les avaient repérés auparavant !
:
A la suite, COTEBA, le maître
d'uvre, découvre un flocage d'amiante
amosite proche des matelas.
Les 30 et 31 Octobre, CMMP et
COTEBA décident le début des travaux, sans
attendre la fin des discussions et l'avis de l'Inspection
du Travail et de la CRAMIF.
L'intervention immédiate des
riverains fait arrêter le chantier par
l'Inspecteur du Travail et obligent à des sondages
dans le sol et des mesures d'empoussièrement dans
l'air qui révèlent dès les premiers
coups de pelle que le sol est truffé
d'amiante :
COTEBA avoue même sa surprise de
"retrouver de l'amiante sur et sous le sol de la cour
lessivée par la pluie depuis la fermeture il y a
25 ans".
C'en est trop ! Un réseau de
vigilance se met en place afin de surveiller le futur
chantier et mobiliser en cas d'alerte.
Le plan de retrait Amiante est
déposé, conforme au projet COTEBA le
maître d'uvre du CMMP.
Octobre/Décembre : deux
réunions avec l'Inspection du Travail et la CRAMIF
qui sont heureuses d'accueillir les documents qu'ils ne
possédaient pas dans leurs dossiers !.
Les Associations sont reconnues comme
" sachant ". On nous écoute attentivement mais le
dialogue n'a pas lieu : devoir de réserve oblige
!
Le 1er Décembre :
réunion en Préfecture, le projet COTEBA
de désamiantage partiel et démolition
à ciel ouvert est accepté par tous les
officiels avec la caution du Ministère de
l'Environnement !
-
-
Le dossier de la
décontamination-déconstruction de l'usine
dans les règles de l'art est toujours à
l'ordre du jour
Comme cela est relaté dans le
dossier, cette affaire révèle au moins 5
scandales :
- Les autorités ont
laissé s'installer une usine de broyage
d'amiante classée "insalubre et dangereuse" en
plein centre ville et à 50 mètres d'une
école, alors qu'elles connaissaient les dangers
mortels de ce matériau
- Le CMMP (Comptoir des
Minéraux et Matières Premières)
a violé la loi sur les poussières
industrielles et l'arrêté
d'ouverture qui lui faisait obligation de rendre
les ateliers parfaitement étanches (tous nos
documents et témoignages en font foi)
- Les autorités ont
laissé faire malgré les plaintes
incessantes des riverains, des parents
d'élèves et des élus locaux
- La Préfecture, en 1996,
prétendait que le broyage d'amiante n'avait pas
repris après la guerre alors qu'elle
possédait un dossier accablant qu'elle a
tenté d'empêcher de consulter
- La complaisance évidente
des autorités d'aujourd'hui
vis-à-vis d'un industriel qui fait tout pour
fuir ses responsabilités de pollueur et ne pas
payer le désamiantage des locaux dans les
conditions optimum de sécurité pour les
intervenants et les riverains
Tout ce qui a été obtenu
pour la sécurité des enfants des
écoles maternelle et primaire mitoyennes de
l'usine et des riverains a été possible
grâce à l'acharnement d'une famille et
à sa rencontre avec des scientifiques militants,
des associations de lutte contre l'amiante, des
associations locales, des élus locaux, des
élus du Conseil Général du 93, des
médias (presse, radios et TV), qui nous ont
soutenus ou ont manifesté leur soutien.
Sans cette lutte, l'usine aurait déjà
été démolie en polluant une fois
encore tout un quartier où aujourd'hui on
dénombre plus de 71 victimes de maladies dues
à l'amiante. Et les victimes ne sauraient pas qui
sont les responsables.
L'étude de la CIRE (Cellule
Inter-régionale d'Epidémiologie) obtenue de
haute lutte, confirmant officiellement la
pollution par l'amiante due à l'ancienne
production de l'usine CMMP, tarde à être
rendue publique. Pour les Associations, l'étude
n'est pas une fin en soi mais un début. Il
s'agit maintenant de diligenter une étude plus
vaste :
- Recherche active des personnes
contaminées
- Signalement des nouveaux cas par
les médecins
- Suivi médical des riverains
qui le souhaitent
- Information à la population
des risques pour la santé
L'expertise du site, par
décision de justice, est close. Les
Associations ont obtenu la reconnaissance :
- de la présence de
poussière d'amiante dans tous les
bâtiments et non pas dans le seul atelier
d'amiante (thèse officielle de
départ).
- de la présence de la
poussière en quantité dangereuse,
de 1 900 000 à 5 600 000 fibres par cm2 sur les
charpentes.
- de l'existence de tous les
types d'amiante sur le site, prouvant leur
origine dans l'ancienne activité de
broyage, ce que contestait le CMMP.
Mais, en contradiction avec la
réglementation, les experts acceptent les travaux
à ciel ouvert et le désamiantage partiel
à sec avec aspirateur !
L'ex-propriétaire CMMP, qui a
mandaté l'entreprise COTEBA comme maître
d'uvre pour défendre ses
intérêts, s'obstine, pour des raisons
financières évidentes, à
défendre l'idée d'un simple retrait
d'amiante non friable à sec, sans confinement
total du chantier et une démolition à ciel
ouvert ; les Associations réclament la simple
application de la réglementation qui est celle
concernant l'amiante friable. Comme si la
poussière n'était pas un matériau
friable (" susceptible d'émettre des fibres
d'amiante sous l'effet de chocs, vibrations ou mouvements
d'air ", article 1 de l'arrêté du 14 Mai
1996) !
Quant à la Préfecture et
aux pouvoirs publics, ils cherchent à faire appel
à toute une série d'institutions et
d'administrations pour tenter de justifier la position de
l'ex-propriétaire. Manifestement, sachant que
l'Etat aura à sa charge le désamiantage de
toute une série de " sites orphelins " sur des
friches industrielles, là où les
propriétaires ont disparu ou sont insolvables, ils
privilégient les solutions les moins
onéreuses au détriment de la santé
des intervenants et des riverains.
Le 20 Juin 2007, s'est tenue une
réunion publique des riverains du CMMP au
cours de laquelle a été votée une
motion adressée au Maire d'Aulnay-Sous-Bois et au
Préfet du 93 (ici).
Suite à cette réunion,
nous avons noté avec satisfaction le changement de
position de la Mairie qui, dans son voeu du Conseil
Municipal du 28 Juin 2007, demande maintenant :
"le respect de la loi et de
l'intégralité des textes régissant
la dépollution des sites amiantés congenant
de l'amiante friable ..."
Le jugement du Tribunal
Administratif de Cergy Pontoise rendu le 4 Juillet
2007 établit définitivement que le
désamiantage de la totalité du site est
à la charge de l'ancien industriel CMMP, la
démolition des bâtiments incombant au
nouveau propriétaire Kapa immobilier (voir le
communiqué de presse des Associations du 10
juillet 2007). Mais il approuve le plan Cotéba de
démolition à ciel ouvert.
Ce jugement laisse donc
entière la question de la méthodologie du
chantier de désamiantage
: il est impossible de
désamianter puis ensuite démolir. Il ne
peut s'agir dans le cas de ce site pollué que
d'une seule et même opération. En effet,
l'amiante est incrusté sur et à
l'intérieur des murs de brique, du sol et du
sous-sol. Toute démolition à ciel ouvert
libèrerait les fibres d'amiante sur les
écoles et les habitations
riveraines.
Les Associations demandent au
Préfet (lettre
du 15 Juin 2007) sans
l'accord duquel rien ne pourra se faire, qu'il exige
l'application de la réglementation en
matière de retrait d'amiante friable. Cette
réglementation précise entre autres la
"construction d'une enveloppe
étanche à l'air et à l'eau autour
des zones de construction à
traîter".
Pour la
protection de l'environnement et pour éviter de
nouveaux malades dans 20 ans et plus, appliquons la
loi, rien que la loi mais toute la loi :
- L'arrêté
préfectoral du 05/08/2004 concernant le
CMMP
- Le décret du
30/06/2006 relatif à la protection des
travaileurs contre les risque amiante
- L'arrêté
du 14/05/1996 relatif aux règles techniques
à respecter pour le retrait amiante
- L'arrêté
du 02/01/2002 relatif au repérage de l'amiante
avant démolition.
La réunion promise en Septembre
2007 s'est tenue en Octobre et les Associations ont sorti
un communiqué
de presse le 24
Octobre 2007. Enfin l'étude
de santé publique de
l'InVS (CIRE) autour de
cette ancienne usine de broyage d'amiante CMMP est sur la
toile confirmant les dires des Associations depuis le
début du dossier.
Un nouveau permis de démolir et
un nouveau plan retrait amiante doivent être
présentés après l'annulation par la
justice de ceux pour le seul bâtiment B (ancien
atelier d'amiante) mais auparavant un projet doit
être établi par les Ministères de la
Santé, du Travail et de l'Ecologie et qui sera
soumis à tous les protagonistes dont les
Associations (lettre
adressée aux
Ministères
le 31 Octobre 2007) ; ce projet ne verra jamais le
jour.
Le samedi 25 Novembre 2007,
FR3
a traité du dossier de ce site contaminé
(merci à Hervé Suaudeau du site
monaulnay.com pour les vidéos de l'émission
: introduction
-
partie
1 et
partie
2). Il en ressort
que la Préfecture devrait enfin exiger du CMMP
qu'il effectue les prélèvements exhaustifs
non encore réalisés sur le site alors que
la réglementation le stipule avant tous travaux de
déconstruction (depuis des années les
associations réclament ces
prélèvements).
Le 10 Décembre 2007,
nouvelle lettre adressée aux Ministères
plus précisément concernant les questions
techniques (ci-jointe).
Le
désamiantage-dépollution-démolition
sous bulle, enveloppant les bâtiments de l'ancienne
usine, est plus que jamais à l'ordre du
jour
Février
: la promesse de prélèvements
complémentaires du représentant de la
préfecture à FR3 reste sans suite
(lettre
du 25
Février).
Les associations
écrivent au
nouveau Maire d'Aulnay
argumentant sur la nécessité d'une action
commune en vue de réaliser le chantier sous bulle
car la situation n'a pas évolué depuis
fin
2007.
Avril :
Lettre de relance le 7 Avril aux
Ministères
(Santé/Travail/Ecologie) et le 11 Avril
communiqué
de
presse
appelant
à une réunion
publique le 16
Avril
à Aulnay. Les associations dénoncent
l'attentisme du Préfet qui attend le bon vouloir
du CMMP et des Ministères.
Alerte des riverains
sur de nouvelles chutes de tôles provenant de
l'ancienne usine tombées dans la cour de l'usine
et dans le cimetière mitoyen (lettre en urgence au
nouveau
Maire le
14 Avril).
La réunion
publique du 16 Avril à la salle Gainville a
réuni près d'une centaine de personnes. Le
nouveau Maire, Gérard Ségura et son
adjoint, Alain Amédro, sont présents. Mr
Ségura se prononce pour "une déconstruction
du site dans les meilleures conditions". Un
participant demande plus de précision et Mr
Amédro confirme alors que la ville est favorable
à "la déconstruction sous bulle
étanche du site" par un confinement, donc à
l'extérieur des bâtiments, et des mesures de
sécurité urgentes en attente de l'ouverture
du chantier. Deux
motions au
Préfet précisent cette position.
Mai
:
Dans le numéro
de Mai 2008 de son journal
local, la nouvelle
Municipalité indique se donner 18 mois pour
régler le problème, envisageant de
débloquer la situation par le rachat du terrain et
la réalisation des travaux.
L'Inspection du
Travail que les associations ont rencontrée
à plusieurs reprises, signifie clairement au
CMMP
et à l'agence
KAPA
propriétaire des lieux, la nécessité
d'appliquer pour ce chantier la réglementation sur
le retrait de l'amiante friable : "construction d'une
enveloppe étanche à l'air et à l'eau
autour des zones à traiter" donc à
l'extérieur autour des bâtiments à
démolir. La CRAMIF fera de même de son
côté. Ils sont les suls organismes
officiels à prendre position.
Juin :
Les Associations écrivent une
nouvelle fois le 2 Juin au Préfet
lui demandant de mettre en
demeure le CMMP d'engager les travaux. En
vain.
Grand reportage programmé
sur France 3 le 2 Juin à l'émission "la
santé polluée" présentée
par Marina Carrère d'Encausse et Michel
Cymes. Un
film, préparé plusieurs mois à
l'avance devait ouvrir l'émission. Il a
été déprogrammé quelques
heures seulement avant l'émission alors même
qu'une vidéo le présentait sur le site
Internet de France 3 la veille encore ! Et il ne sera
jamais reprogrammé. Y aurait-il eu des pressions ?
... Au regard des explications qui ont changé
à deux reprises, on peut le penser.
A visionner dans le
site monaulnay.com : une interview du 3 Juin sur
l'uranium
présent dans l'ancienne usine et sur la
mise
sous
bulle
demandée par l'Inspection du
Travail).
Septembre :
Les
associations ont rencontré,
en Mairie, le Secrétaire Général de
la Préfecture, Monsieur le Maire et son adjoint
à l'environnement. Elles réclament une fois
de plus la mise en demeur du CMMP par le Préfet
conformément au Code de l'Environnement (lettre au
Préfet
le 17 Septembre 2008
concernant le 7ème arrêté
préfectoral).
Le week-end des 27 et 28 Septembre
2008, les associations organisent une exposition sur
la
situation et la pollution
du CMMP, passent un film de 5 minutes en boucle (visible
sur le site de monaulnay.com à la date du 7
Octobre 2008). Une pétition
réclamant le
confinement des bâtiments recueille 552
signatures.
Octobre :
Le Préfet fait un autre
choix. Il accorde pour la xième fois, par
arrêté préfectoral (le 7ème !)
un délai supplémentaire (4 mois) aux
maîtres d'ouvrage.
Novembre :
La pétition de 552 signatures
est remise en délégation en
Préfecture par les associations et la nouvelle
Municipalité, associée. Elle demande l'
enveloppe étanche extérieure autour des
bâtiments pour :
- "prémunir les
riverains contre le risque de chutes
d'éléments des bâtiments fortement
dégradés et contre la pollution à
l'amiante et au zircon lors de forts vents ....
enveloppe demandée depuis 2004,par deux
experts."
- "assurer le confinement du
chantier lors de la démolition
conformément à la demande de
l'Inspection du Travail".
La délégation fournit
également au Préfet une évaluation
des travaux, montant : 2 233 396 euros comprenant
l'enveloppe étanche (lettre
du 25/10/2008
).
Le 18 Décembre 2008, le
Conseil Municipal de la ville d'Aulnay vote à
l'unanimité l'acquisition du site de l'ancienne
usine pour son désamiantage et sa
démolition.
Importante réunion en
Mairie le 19 Janvier 2009 à laquelle les
associations ont été invitées.
Monsieur Beckmann, architecte maître d'uvre
pour la Société d'Economie Mixte SEM-PACT
93, est spécialiste en démolition de gros
chantiers et en désamiantage. Il expose le projet
de l'opération
désamiantage-démolition-dépollution
dans ces grands lignes. Pour une fois les responsables
des associations ont le sourire, toutes les objections
formulées par Coteba (le maître d'uvre
du CMMP) comme des impossibilités techniques,
n'ont plus lieu d'être : le travail en hauteur = no
problème, le confinement extérieur = no
problème, le travail à l'humide = no
problème, l'emploi d'engins à
l'intérieur du confinement = no problème,
la mitoyenneté avec les pavillons voisins = no
problème, l'application stricte de la
réglementation = non problème, la
dépollution du sol et du sous-sol = non
problème, etc
LE PROJET :
Application de
l'arrêté du 2 Janvier 2002 relatif au
repérage de l'amiante avant démolition.
Malgré 22 études déjà
réalisées, il faut procéder à
un complément de 3 diagnostics :
a) Recherche
complémentaire dans les murs, au cur des
briques, dans les endroits inaccessibles où la
farine d'amiante s'est incrustée, en vue
d'évaluer l'empoussièrement attendu lors
de la démolition
b) Etude complémentaire de
la pollution radio-active dans les locaux et au sol.
Le laboratoire indépendant CRIIRAD,
proposé par les associations, est
retenu
c) Recherche d'autres polluants que
l'amiante et le zircon
Application de
l'arrêté du 14 Mai 1996 sur les
règles techniques pour un chantier de
désamiantage d'amiante friable :
Monsieur Beckmann est d'accord avec
les associations : les quantités d'amiante
à enlever sont certes inférieures au
retrait de flocages mais la finesse de la
poussière et son incrustation dans les locaux et
terrains nécessitent le confinement qui est
techniquement réalisable :
a) on procède à
la construction d'un échafaudage enveloppant
les bâtiments
b) une enveloppe constituée
de bâches thermo-soudées recouvre
l'ensemble et protège la structure contre les
agressions extérieures (vent,
intempéries)
c) une deuxième " peau " est
installée à l'intérieur pour
assurer l'étanchéité et elle sera
évacuée en décharge
classée en fin de chantier
d) une dépression
atmosphérique permanente à
l'intérieur, jusqu'à 20 PA, est
assurée par de puissants
déprimogènes munis de filtres absolus
afin d'empêcher tout fuite vers
l'extérieur. Le désamiantage et la
démolition sont donc réalisés
sous bulle en une seule et même opération
avec des moyens manuels et également par
micro-engins, brise roche hydraulique (tous les
engins, y compris les nacelles, sont à
motricité électrique)
e) les gravas évalués
à 1750 tonnes seront mis dans des sacs
hermétiques et décontaminés sous
tunnel avant d'être évacués en
décharge selon la procédure
réglementaire
f) le sol et le sous-sol seront
complètement
décontaminés
Le 23 Janvier 2009
:
Les grandes lignes du projet ont
été exposées lors de la
rencontre-débat organisée par
l'hebdomadaire municipal Oxygène au Conservatoire
de Musique (invitation).:
Un quartier général
s'établira dans l'école
désaffectée du Bourg2. Le sol des
terrains autour des bâtiments sera recouvert d'un
textile "GO bédim" (sorte de feutre épais)
afin de permettre la circulation des engins sans soulever
de poussière. Un contrôle par mesure
d'empoussièrement dans l'air complètera le
dispositif. L'entrée du chantier avec les
tunnels de décontamination est prévue
depuis la cour de l'école entre les
bâtiments B (ancien atelier d'amiante) et C1 (le
bâtiment haut). Les bâtiments seront
recouverts d'une enveloppe extérieure "bulle"
:
- une bulle recouvrant le
bâtiment B côté cour de
l'école maternelle
- une bulle recouvrant le
bâtiment C2 le long du
cimetière
- une bulle recouvrant le
bâtiment C1, le plus haut au fond.
Comme nous le disions, ce confinement
extérieur sera tout à fait solide et sera
amarré par un système de poids. Un
modèle similaire a résisté à
la tempête de 1999 !... Un système
d'alarme et un gardiennage assureront toute la
sécurité et, pour couronner le tout, des
capteurs répartis autour du chantier à
l'extérieur, vérifieront dans des
conditions optimum de bon déroulement l'absence de
fibres d'amiante dans l'air.
Compte-rendu
de cette rencontre-débat sur le site aulnaysien
monaulnay.com. La facture est évaluée
à 5 millions d'euros. A ce jour l'on ne sait pas
quelle sera la part du CMMP mais au regard de la loi,
elle lui revient en totalité au nom du principe
pollueur/payeur inscrit dans le Code de l'Environnement.
D'autres réunions sont prévus avec les
Associations qui attendent les documents pour examen :
évaluation des risques, plan de retrait amiante,
rapport sur la radio-activité du site, etc
Après 14 années de lutte sans répit,
les Associations se considèrent mandatées
par les riverains et les familles de victimes et elles
resteront vigilantes jusqu'à la fin du
chantier..
Le 4 Mars 2009 :
De nouvelles découvertes ont
été faites lors des recherches
complémentaires effectuées du 16 au 20
Février :
1. L'amiante se met en suspension dans
l'air dès qu'un visiteur pénètre
dans le site. Le capteur qui a suivi les "
diagnostiqueurs " a enregistré 8 fibres par litre
d'air dans l'atmosphère (soit au dessus de la
norme officielle de 5 fibres par litre d'air, norme
contestée -trop élevée- depuis
longtemps par l'association). Il s'agit de crocidolite
(amiante bleu le plus toxique)
2. De nouveaux sacs d'amiante
crocidolite ont été repérés
entre les murs du CMMP et celui du cimetière
3. Plus grave : des touffes
de crocidolite
(transportées par les
oiseaux) se sont échappées du toit
détérioré de l'ancien logement du
gardien et jonchaient le sol du trottoir rue de Mitry
(photos page 2). Le trottoir a été
immédiatement nettoyé, la circulation
interrompue durant l'opération et la brèche
colmatée. Depuis des années, les
associations signalaient la détérioration
de cette planche pourrie longeant le toit. Le
maître d'uvre envisage un aménagement
de la circulation pour éloigner de cette zone les
passants
Les " diagnostiqueurs " qui sont
intervenus ont déclaré que les
équipements EPI qui leur ont été
fournis étaient pleinement justifiés.
Désormais, plus aucune personne ne doit
pénétrer sur ce site sans EPI (Equipement
de Protection Individuelle), combinaison, capuche et
masque MP3. Quand on pense que le site est resté
ouvert aux quatre vents durant 10 ans et que les enfants
du quartier en avaient fait leur terrain de jeux !
...
Ces évènements
confirment une fois de plus qu' il y a bien de
l'amiante partout sur le site et le bien fondé
de la demande des associations dès 2004 : la
construction d'une enveloppe étanche
extérieure autour des bâtiments comme
mesure de protection " conservatoire " et pour le
chantier de
désamiantage-déconstruction.
D'autres résultats sont
attendus prochainement concernant le sol et les
bâtiments sur le diagnostic plomb, le diagnostic
amiante et le diagnostic sur la
radio-activité.
Le 26 Mars 2009
:
L'Association Aulnay Santé a
invité nos associations à une
réunion publique à la salle Gainville
à Aulnay afin de discuter avec le corps
médical d'Aulnay et une
conférencière du Ministère de
l'Environnement. Mais ce débat n'a pas eu
lieu car il nous a été interdit
de parler de l'amiante et du
CMMP. Les représentants
de nos associations ont donc quitté la salle
dès cet ultimatum.Ce n'est pas la première
fois que des pressions s'exercent par rapport au dossier
de cette ancienne usine de broyage d'amiante (voir notre
rubrique du 2 Juin 2008) un reportage sur le CMMP qui
était programmé à 20 Heures 50 dans
l'émission "Santé Polluée" a
été annulé quelques heures avant sa
diffusion et n'a jamais été
reprogrammé.
Le 22 Avril 2009
:
Premier
journal de chantier pour le
site CMMP d'Aulnay. La Municipalité a
inauguré le chantier de
dépollution/déconstruction sous confinement
étanche de l'ancienne usine d'amiante. La
parole a été donné aux Associations
et Annie Thébaud-Mony représentait le
Collectif des Riverains et Victimes du CMMP et Ban
Asbestos France
(voir également
l'article
et les photos du site
monaulnay.com)
Le 4 Mai 2009
:
Enterrement de Maurice Passat,
l'ancien chauffeur-livreur du CMMP. Cumulant silicose et
asbestose, Mr Passat devait rester sous oxygène 20
heures sur 24. Le décès serait du
à un cancer du foie ? qui nous ramène une
fois de plus à la question des maladies dues
à la radio-activité du zircon. Le
Ministère de la Santé reste toujours
silencieux concernant notre demande de recherche
également de ces maladies : cancers du foie, de la
moëlle ossuse, de la tyroïde ...
Le 6 Mai 2009
:
L'ouverture du chantier du CMMP est
évoqué dans Le Magazine de la Santé
sur la 5.
Le 14 Mai 2009 :
Les diagnostics complémentaires
confirment :
- la présence
d'amiante
- la présence d'une
radio-activité jusqu'à 1500
coups/seconde
- la présence de
plomb
et ils exigent, s'il fallait encore le
prouver, la nécessité de la
démolition-dépollution sous confinement
absolu et la nécessité des
équipements de protection individuelle totale avec
adduction d'air pour les intervenants et le
renouvellement d'air en zone avec filtres absolus
à raison de 6 volumes par heure.
Le plan de retrait a été
officiellement déposé le 7 Mai à
l'Inspection du Travail. Les associations en
attendent copie comme convenu.
2000 tonnes de matériaux
amiantés seront envoyés en décharge
classée.
Le 25 Mai 2009, mise en place
prévue des premières machineries,
barraques, tunnel de décontamination et
début du montage des
échaufaudages.
Un bungalow d'information
côté école, entrée du "Saule",
sera installé et le public pourra s'y informer sur
tous les aspects du chantier en cours.
A ce jour, on ne connaît
toujours pas la position du Préfet sur le
confinement extérieur.
Le 18 Mai 2009
:
La chaîne de
télévision tnt CAP 24 parle du dossier de
l'amiante avec projection d'un reportage
sur le CMMP d'Aulnay et
interview du maître d'oeuvre du chantier
(relayé par monaulnay.com ).
Le 10 Juin 2009
:
Le Collectif des Riverains et Victimes
du CMMP adresse une
lettre d'informations aux
riverains de l'usine, suite à l'ouverture du
chantier. En effet, les premiers ouvriers sont en place
et commencent les travaux d'installation des sas de
décontamination, extracteurs de retrait des
gravats contaminés, etc ... C'est un
désamiantage exemplaire que les associations ont
obtenu mais elles resteront vigilantes jusqu'à la
fin du chantier qui devrait se terminer en cours
d'année 2010.
21
Septembre 2009 :
Le chantier de
désamiantage est entré dans sa phase
décisive. La première tranche
(recouvrement du bâtiment C2 longeant l'ancien
cimetière) est en pleine
réalisation. L'échaffaudage est en
place, lesté par de gros blocs de béton -
pas d'encrage au sol pollué - et recouvert de la
bâche de protection de recouvrement ainsi que la
"double peau" thermo soudé assurant
l'étanchéité. Les tunnels de
décontamination sont en place.
La
réalisation du chantier est une très grande
victoire qu'il faut apprécier à sa juste
valeur. C'est la démonstration que lorsque les
citoyens se regroupent, aidés des
spécialistes, scientifiques, associations,
élus, etc
, la victoire est possible. Ce que
nous avons obtenu, c'est l'application de la loi. Pas
moins de 4 ans d'interventions acharnées
auprès de Préfet, Maire (l'ancien) et les
organismes officiels tels STIIIC, ADEME, BRGM,
Ministères, Inspection du Travail, CRAMIF. Tous,
sauf l'Inspection du Travail et la CRAMIF que nous avons
réussi à convaincre, acceptaient le
chantier à ciel ouvert. Ce chantier aurait
été une véritable catastrophe
engendrant les nouveaux malades des prochaines
décennies.
N'est-ce pas un
comble que de se battre pour faire appliquer la loi
auprès d'organismes qui sont là justement
pour la faire appliquer ! " L'enveloppe totale et
étanche à l'air et à l'eau et sous
dépression atmosphérique autour des
bâtiments à démolir ", telle
qu'aucune fibre ne puisse s'échapper n'est que
l'application des règles techniques pour le
retrait d'amiante (arrêté du 14 Mai
1996).
Jusqu'au mois
de Juillet, les associations craignaient la remise en
cause de cette enveloppe. Le chantier ne pouvait
réellement commencer dans sa phase retrait
d'amiante qu'avec l'accord du CMMP, l'ancien industriel
pollueur à qui revient, au regard de la loi, la
responsabilité de dépolluer. Cet accord a
été signé en Juillet avec la
bénédiction de la Préfecture mais la
deuxième partie de la loi " pollueur-payeur " est
bafouée. Le CMMP ne payera, semble-t-il, que 5 %
de la facture alors qu'elle lui revient
entièrement selon le code de l'environnement : "
remettre les lieux en l'état, tel qu'aucun danger
s'y manifeste " ! Si cette situation reste en
l'état, ce sont les contribuables qui paieront.
Les victimes, elles, subiront la double peine :
après avoir payé dans leur chair, voire de
leur vie, la pollution, elles paieront, elles ou leurs
familles, la dépollution !
Ajoutons que
:
- le niveau de
pollution du sol et du sous-sol reste à ce jour
encore une grande inconnue qui pourrait venir s'ajouter
au coût prévisionnel sans changer la facture
du pollueur
- que le CMMP
n'a toujours pas remis les résultats des 70
prélèvements dans le sol pris lors de
l'arrêt de chantier de Novembre 2006 à la
suite de l'intervention de riverains et les
associations
- que
l'existence de fosses enterrant les broyeurs n'a pas
été élucidée
Le CMMP
pollueur a menti (sa
lettre du 21/12/1995),
la préfecture a relayé le mensonge
(sa
lettre du 07/03/1996)
; ils ont ensuite minimisé la pollution. Ce sont
les études demandées par les associations
qui ont révélé jusqu'à 5 600
000 fibres par centimètre carré
déposées sur les charpentes.
Lorsque l'on
voit les mesures de sécurité prises
aujourd'hui sur le chantier par les professionnels, on
mesure l'étendue du mensonge et
l'irresponsabilité des autorités
:
- de 1991
à 2001, le site était ouvert aux 4 vents,
des enfants en avaient fait leur terrain de jeux. C'est
l'intervention des associations qui a réussi
à le faire clôturer.
- En 2004, le "
diagnostiqueur " amiante alertait Préfet et ancien
Maire sur l'imminence du danger ; aucune mesure de
protection provisoire n'a été
prise
Il a fallu la
chute d'éléments dégradés du
toit dans la rue du Trianon (cette chute aurait
très bien pu se produire dans la cour de
l'école maternelle) pour que l'école soit
enfin évacuée, après nos lettres
recommandées au Préfet et à l'ancien
Maire en 2006.
Dans cette
affaire, les associations se sont heurtées
à beaucoup de mauvaise foi, d'où la
satisfaction de voir se réaliser un chantier
modèle où tout ce qui n'était
techniquement pas possible en réunion en
Préfecture le devient. C'était le cas des
soi-disant fragilité de l'enveloppe et obstacle
des pavillons mitoyens, impossibilité d'utiliser
des engins à moteur thermique, de travailler au
mouillé, d'utiliser l'adduction d'air pour les
scaphandres et de travailler en hauteur, etc
Devant ce
chantier, notre pensée va vers les victimes
recensées par les associations (83 malades dont 52
décès) - aucune par les autorités.
Combien d'autres ? C'est notre prochaine lutte : obtenir
du Ministère de la Santé la recherche des
victimes passées, présentes et à
venir. Monsieur le Maire nous a promis l'aide de la
ville.
|
|
enlèvement des tôles
métalliques sur le bâtiment
C1
|
fabrication au sol de l'échafaudage
toiture du bâtiment C2
|
|
|
installation de la peau extérieure
toiture du bâtiment C2
|
installation de la peau autour des murs du
bâtiment C2
|
|
|
confinement total du bâtiment
C2
|
fabrication de l'échaffaudage sur le
bâtiment B
|
|
|
bulle sur le bât B et devant au sol
enveloppe toiture du bât C1
|
bâtiment C2 démoli (photos
monaulnay.com)
|
29
septembre
à
18 H 40
dans le journal
régional Ile de France de
FR3 : reportage
avec interview de Gérard Voide sur le dossier du
CMMP d'Aulnay-Sous-Bois (lien réalisé vers
le site monaulnay.com)
26 novembre
2009 :
Une
réunion publique à l'invitation des
associations s'est tenue salle Gainville en
présence du Maire et de ses adjoints à la
santé et à l'urbanisme. Tout le monde a
apprécié l'avancée du chantier de
désamiantage-démolition qui se
déroule avec satisfaction. La
démolition du bâtiment C2 (côté
cimetière) a commencé. Il est
constaté une fois de plus que l'enveloppe
extérieure de protection étanche autour des
bâtiments n'est pas un luxe contrairement aux
affirmations des 2 experts du Tribunal Administratif de
Cergy Pontoise (qui n'avaient pas la qualité
amiante) et au rapport du STIIIC (service techique
inter-départemental d'inspection des installations
classées) cf.rapport du 02/07/2005.
3 incidents parmi
d'autres démontrent que le site est truffé
d'amiante, de zircon et sans doute d'autres produits
toxiques :
- Ce
printemps, les professionnels trouvaient de l'amiante
crocidolite s'échappant du toit,
côté rue de Mitry, venue joncher le
trottoir.
- La veille de
la Toussaint, un capteur situé dans le
cimetière enregistrait 8 fibres par litre d'air
d'amiante amosite (la norme est à 5 fibres et
Ban Asbestos préconise 0,5 fibre par litre
d'air tel que le propose d'ailleurs la mission de
l'Assemblée Nationale.
- Mi novembre,
les professionnels trouvaient un paquet d'amiante
crocidolite incrusté à la jonction du
toit et du mur démontrant, s'il le fallait
encore, que non seulement les bâtiments du CMMP
n'ont jamais été étanches (en
infraction avec la loi) mais que l'amiante a
été broyé dans tous les
bâtiments et pas seulement dans l'atelier
prévu à cette fonction.
Ceci n'est pas
étonnant lorsque l'on sait que la production
d'amiante dans les années 1950 était de 500
à 800 tonnes par an générant dans
les ateliers jusqu'à 600 000 fibres par litre
d'air (cf. CIRE), ce qui fit dire aux ouvriers survivants
"à 6 mètres, on ne se reconnaissait pas
tant il y avait de poussière dans l'air des
ateliers".
A la demande des
associations, Monsieur le Maire a promis :
- de
transmettre les documents de chantiers PPSPS sur les
méthodologies des travaux, les annexes du
protocole SEMPAC/CMMP, les résultats des 70
prélèvements dans le sol datant de
2006
- le
rapprochement entre nos avocats
- l'ouverture
du bungalow destiné au public et aux riverains
le samedi et son équipement audio-visuel
permettant de suivre les travaux sous la bulle, de
même que l'installation de l'exposition
retraçant la lutte citoyenne qui a permis ce
chantier.
Le bilan de la
catastrophe sanitaire provoquée par cette usine
qui a répandu de la poussière de 1938
à 1991 reste à faire. Les
associations, seulesl ont recensé à ce jour
85 malades dont 53 sont décédés
à ce jour. La moitié de ces malades
l'a été parce qu'ils habitaient le quartier
et pour certains fréquentaient l'école
à 60 mètres, 30 % parce qu'ils
travaillaient dans l'usine. Ces chiffres ne sont que
la face visible de l'ice berg. Le Préfet avait
promis en 2002 une recherche officielle des victimes
passées, présentes et à venir si une
preuve établissait la relation entre cette
pollution et les malades ; la preuve a été
apportée officiellement en 2007 par la CIRE (InVS)
mais depuis rien ne bouge du côté de la
préfecture ni des ministères, malgré
nos lettres des 18 février et 4 novembre
2009.
Une
motion
au Préfet
a donc été adoptée à
l'unanimité par l'assemblée y compris les
élus présents. Monsieur le Maire, de
son côté, crée un comité de
pilotage sur cette recherche auquel les associations sont
invitées. Les participants ont la ferme intention
de se manifester si la Préfecture continue
à faire la source oreille.
Voir d'autres
compte-rendus sur le site de monaulnay.com
9
décembre 2009
: Article sur l'avancée des travaux de
l'ancienne usine d'amiante (Oxygène
n° 63)
|
|
montage de l'échauffaudage
bâtiment C1
|
montage de l'échauffaudage
bâtiment C1 (côté impasse du
Trianon)
|
Janvier
:
Le chantier de
désamiantage-dépollution-démolition
se déroule comme prévu et selon la
réglementation telle que demandée par les
associations. L'Inspection du travail et les
ingénieurs de la CRAMIF suivent de près son
déroulement (multiples interventions) ainsi que
les associations. Alain BOBBIO représentant les 6
associations est rentré deux fois en zone
confinée :
- cet automne
dans le bâtiment C2 (celui longeant le
cimetière) lors des tests de fumée et de
vérification de l'étanchéité
et du système de dépression
atmosphérique.
- ce mois de
janvier dans le bâtiment B (ancien atelier
d'amiante) où il a vu le
démantèlement de la structure
métallique.
Le
bâtiment C2 a été
entièrement démoli et les entreprises
s'apprètent à démonter
l'échaufaudage (photos ci-dessus de monaulnay.com)
La première tranche des travaux est
achevée.
Le
bâtiment B, mitoyen de l'école, est en
cours de démolition. La toiture en
fibro-ciment a été enlevée et les
ouvriers procèdent au découpage des
structures métalliques, ceci sous confinement bien
entendu.
Le
bâtiment C1, le plus haut situé
côté rue de l'Industrie, est en cours de
montage de l'échaffaudage des murs.
L'opération est nettement plus délicate en
raison de la taille du bâtiment et de sa hauteur et
également parce qu'il est le plus pollué.
Curieusement, en effet, les experts ont trouvé
plus d'amiante dans ce bâtiment que dans l'ancien
atelier d'amiante ! En Novembre dernier, un
dépôt de poussière accumulée
est constaté entre le mur de la façade de
l'impasse du Trianon et le toit et l'analyse
révèlera qu'il s'agit de crocidolite
(amiante bleu le plus toxique).
La
première evacuation des déchets à
teneur radio-active, en big-bag, s'est effectuée
à la décharge de Villeparisis, après
contrôle du laboratoire indépendant CRIIIRAD
proposé par les associations à Monsieur le
Maire. D'autres big-bags restent encore stockés
avant contrôle de la CRIIIRAD.
Les associations
ont obtenu les documents en vue du suivi du chantier :
les comptes-rendus hebdomadaires, le plan de retrait de
l'amiante, du zircon et de démolition des
bâtiments, la méthodoligie de l'installation
des échaffaudages, des bâchages et des
enveloppes étanches pour le bâtiment C2 (la
méthodologie pour les autres bâtiments a
été demandée au maître
d'ouvrage).
Février
:
Deuxième
réunion du Comité de pilotage prévue
le 10 février. Ce Comité a pour but la
recherche des victimes passées, présentes
et à venir de cette véritable catastrophe
sanitaire provoquée par la pollution de l'ancienne
usine du CMMP. Il s'est constitué le
décembre dernier avec la participation des
associations et de l'auteur de l'étude de la CIRE
(cellule inter-régionale
d'épidémiologie d'Ile de France). Le
docteur HALLOUCH est mandaté par Monsieur le
Maire. Y participent également les adjointes
au Maire à la santé et à
l'activité scolaire, le médecin du service
municipal d'hygiène et santé ; d'autres
personnes peuvent être associées.
Il est
prévu d'interpeller les autorités et
particulièrement Monsieur le
Préfet.
|
|
enveloppe autour du bâtiment B
(ancien atelier d'amiante)
|
échafaudage autour du bât
C1 et début du bâchage
intérieur (vue côté
cimetière)
|
Mars
L'état
d'avancement du chantier au 10 mars est le suivant
:
bâtiment
B - dépose des bâches terminée
suivi de la dépose et de l'évacuation de
l'échafaudage
bâtiment
C - structure métallique et pose des
bâches externes terminées, pose du
thermosoudé en cours
côté
rue de l'Industrie - enlèvement des fibros
ciment y compris la toiture du bâtiment D et
désamiantage du bâtiment F terminés,
sondage sur le socle en béton et dessouchage en
cours. Les travaux s'effectuent dans cette zone
accompagnés de façon constante par un
contrôle des niveaux de
radioactivité.
Des
dépôts de poussières constatés
sous toiture sur la façade du bâtiment C1,
côté rue du Trianon, ont été
analysés et les résultats ont
indiqué la présence d'amiante de type
crocidolite. Il a donc été mis en place une
protection verticale constituée de polyane pour
protéger les opérateurs chargés de
la pose.
Sur les 44
prélèvements de terre du bâtiment B,
4 sont positifs côté rue de Mitry et les
zones sont donc refermées par du ciment et
repérées pour un traitement
ultérieur sous confinement mobile. Des
prélèvements de terre, sous confinement
actuel dans le bâtiment C1, sont envisagés
afin de connaître les niveaux de
pollution.
Les travaux pour
permettre la réouverture de l'école
à la rentrée de septembre 2010 doivent
débuter au plus tard fin mai.
Avril
Le mardi 6 avril
lors du démantèlement de la dalle du
bâtiment B, les démolisseurs ont mis
à jour des quantités importantes de
crocidolite accrochées au béton sur la face
sous dalle. (voir l'article
paru
page 3 dans le journal municipal). L'amiante est sur
toute la surface du bâtiment à une
profondeur d'environ 80 cm. Les travaux ont
été immédiatement interrompus sur
cette partie du chantier. L'inspecteur du travail et
l'ingénieur de la CRAMIF se sont rendus sur place
le 7 avril au matin. Un constat d'huissier a
été établi.
Cette
découverte n'a pas étonné les
associations qui ont toujours dit que le sous-sol du site
du CMMP était truffé d'amiante. Comment
croire le contraire lorsque l'on sait que des milliers de
tonnes d'amiante ont été broyés sans
aucune étanchéïté des
bâtiments (en violation de l'arrêté
préfectoral) et les portes ouvertes !... Elles
avaient alerté dès 2001 le
Préfet et le Maire de l'époque. 3
fiches techniques demandaient des études
complémentaires dont l'une, la numéro
2, réclamait des carottages en dessous de chacun
des 11 broyeurs connus, à une profondeur de 8
à 10 m, sachant que des fosses enterrées
subsistaient. A l'époque, rien n'a
été fait sinon quelques sondages se soldant
par "quelques traces d'amiante" ! Une deuxième
raison appuyait cette demande : un ancien ouvrier
assurait que l'atelier était en terre battue.
C'est donc délibérément que le CMMP
a comblé sur un lit de sable une dalle de grande
épaisseur par dessus la terre amiantée et
il s'est bien gardé de le dire. Aussi, les
professionnels ont, malgré toutes les
précautions prises, pensé pouvoir
démanteler cette dalle à ciel ouvert. Sans
leur vigilance, les ouvriers et l'environnemrent auraient
pu être encore pollués.
Cette
découverte n'est pas sans conséquences.
Elle peut remettre en cause la rentrée des classes
de l'école du Bourg 2n bousculant le calendrier
des travaux : un curage des terres (100 à 200
tonnes) sous un nouveau confinement va sans doute
être réalisé. Sans compter qu'une
même mauvaise surprise peut se poser dans le
dernier bâtiment C1 actuellement en cours de
démolition sous confinement. Un surcoût
important est à prévoir qui doit être
à la charge du pollueur ayant dissimulé
cette pollutio du sous-sol. La direction du CMMP ne
pouvait pas ne pas savoir, s'agissat d'une PME familiale
dirigée de mères en filles.
Les
associations écrivent au Maire
et
au maître d'ouvrage pour leur demander de
réclamer ces sommes au CMMP pollueur. En Mars
2001, le Collectif des Riverains et Victimes du CMMP et
l'Addeva93 transmettaient à la Préfecture
3
fiches de propositions sur la
pollution
de l'usine qui se confirme donc aujourd'hui.
Etat
d'avancement des travaux au 21/4/10 :
Bâtiment
B : Dallage en cours de dépose, les travaux de
dépose reprendront après accord sur le plan
de retrait. La protection mise en place a
été renforcée
Bâtiment
C1 : Dépose du bâtiment effectué
à 90%, restent les massifs et les murs en
béton en cours de sciage, le reste a
été démoli et évacué,
sondage sous dallage effectué.
Travaux
coté rue de l' Industrie : Vidange du " socle
" et dessouchage terminés, évacuation des
déchets végétaux à
poursuivre.
Reprise de
l'activité en configuration " amiante " pour mise
en big bag des déchets " hors sol "
Les travaux
s'effectuent dans cette zone accompagnée de
façon constante par un contrôle des niveaux
de radioactivité et un étiquetage des big-
bags présentant une radioactivité
supérieure à 150c/s.
M A I
le bâtiment B a disparu et ne
reste que le bâtiment
C1.......................
sacs big-bags de produits amiantés pour la
décharge
Les associations ont visité le
chantier le 5 mai après-midi ainsi que deux
anciens ouvriers (rescapés mais malades). Forts de
la découverte de l'amiante sous la dalle du
bâtiment B (ancien atelier d'amiante), les
professionnels ont pris la précaution de sonder la
dalle du bâtiment C1 (démoli mais
encore
sous confinement).
Ce bâtiment était censé ne pas avoir
traité l'amiante (dixit le CMMP) mais il a
été faite la même découverte
que sous le bâtiment B : de la crocidolite
dissimulée sous la dalle à 60-70 cm de
profondeur. Le démantèlement et le curage
des terres polluées vont occasionner un
2ème surcoût. De plus, l' Inspecteur du
Travail a trouvé, le 22 avril dernier, deux
touffes de crocidolite dans la cour côté rue
de l'Industrie.
Ces découvertes
révèlent un sol et un sous-sol
pollués en profondeur, dépassant largement
la couche de 20 cm de terre à enlever comme cela
est prévu dans le contrat, ce qui occasionnera
donc un 3ème surcoût. Les risques
d'un 4ème surcoût pour cause de
retard dans les travaux, imposant une nouvelle
rentrée dans les locaux provisoires de Sevran,
n'est pas à exclure (montant connu : 1 million
d'euros). Les professionnels ont toujours l'objectif de
tenir le calendrier mais le pourront-ils ?
Les parents d'élèves,
les riverains et les associations sont
préoccupés par le risque d'une
dépollution incomplète des terres
polluées. La tentation peut être
grande, pressée par les délais des travaux
à réaliser avant la rentrée scolaire
de Septembre. HPC Envirotec est chargé de la
recherche de la pollution du sous-sol, tous toxiques,
toutes profondeurs. Le résultat de cette
étude ne sera ne sera connu, au mieux, qu'à
la mi juin ce qui laissera peu de temps pour
l'achèvement des travaux. Une nappe
phréatique est en exploitation à 17
mètres de profondeur ! Et l'on sait que les
toxiques utilisés ne manquent pas : vernis du
temps de la fabrique de meuble (avant le CMMP) ; fuel,
pyrolène, toxique liquide décapant de
peinture Décapex ; amiante tous types ;
déchets de minerais d'amiante
évacués dans les eaux usées ; zircon
trop radioactif dont le CMMP s'est
débarrassé dans la terre ...
Pas plus que sous la dalle du
bâtiment B, le CMMP n'a déclaré
l'amiante dans le bâtiment C1, ni le
dépôt de zircon. Tout a été
dissimulé aux professionnels du chantier. Les
aveux ne se font qu'au fur et à mesure des
découvertes !
Tous ces faits sont de nature à
remettre en cause le protocole d'accord signé
en Préfecture en 2009 qui bloque la
participation financière du CMMP pour les frais de
dépollutilon a à peine 5 % du montant des
travaux (hors surcoûts évidemment).
Déjà ce protocole baffoue la loi (pollueur
= payeur) mais avec les surcoûts à venir,
c'est un véritable scandale ! Les
contribuables d'Aulnay sont priés pour l'instant
de payer l'addition et les victimes subiront la double
peine.
Trop, c'est trop ! la coupe
déborde, d'autant que le code de l'environnement
donnait pouvoir au Préfet, devant la mauvaise
volonté du pollueur, de saisir les sommes sur le
compte de ce dernier et de faire réaliser les
travaux. Tous ces surcoûts considérables
auraient pu être évités si la
Préfecture avait bien voulu écouter les
associations.
Devant les carences des
autorités de tutelle, la Mairie s'est
trouvée contrainte de réaliser la
décontamination-démolition du chantier
(selon la loi sous confinement) sous peine de continuer
à payer encore des millions d'euros pour le
transfert de l'école à Sevran.
Les surcoûts doivent être
payés par le CMMP pollueur qui a dissimulé
la pollution ! Toutes les associations s'y emploieront.
INQUIETUDES
:
Suite aux
inquiétudes légitimes des riverains et
parents d'élèves et les photos de chantier
prises le 3 mai, Monsieur Hamache (chef de chantier) a
donné les explications suivantes :
- Il s'agit de
travaux de mise en big-bag des terres superficielles
côté rue de l'Industrie. La teneur en
amiante ne se trouve qu'au niveau de traces ne justifiant
pas de confinement ou même de brunissage.
L'équipement en combinaison et masque MP3 simple
(sans ventilation assistée) est une mesure de
prévention prise systématiquement lors de
ce type de travaux même si les intervenants ne sont
pas directement en situation en cas
d'exposition
- Les capteurs
autour du chantier ne révèlent pas de
teneur en amiante dans l'atmosphère ; la gestion
(emplacements et analyses) est assurée par un
laboratoire indépendant (les résultats
négatifs des prélèvements d'air sont
consultables au bungalow d'information rue de
Mitry)
- Les zones
délimitées vers les sacs plastiques devant
le silo sont les emplacements ou le zircon radioactif a
été découvert mais la
radioactivité n'est pas telle qu'elle puisse
rayonner alentours ; c'est seulement lorsque l'on respire
directement de la poussière radioactive qu'il y a
danger. Cette découverte du zircon et sa gestion
sont assurées en collaboration avec la CRIIRAD
(laboratoire indépendant que les associations
ont réussi à imposer)
Lettre
adressée au
Préfet de
Seine Saint Denis le 21 Mai 2010 suite aux
récentes découvertes d'amiante et de zircon
et qui vont occasionner des surcoûts qui doivent
être à la charge du CMMP.
Etat d'avancement des travaux au 26
mai 2010 :
bâtiment B : la
dépose du dallage a été
stoppée à la suite de la découverte
d'amiante sous la dalle et un plan de retrait est en
cours d'instruction ; la protection mise en place a
été renforcée.
bâtiment C1 : les
protections des zônes sondées au sol ont
été renforcées ; dépose des
structures d'échafaudage en cours.
Rue de l'Industrie : le
dessouchage est terminé sauf sur les zônes
polluées ; l'évacuation des déchets
"hors sol" est en cours ; reprise de l'activité en
configuration "amiante" pour la mise en big bag des
déchets "hors sol" considérés comme
amianté (les travaux s'effectuent dans cette
zône accompagnée de façon constante
par un contrôle des niveaux de radioactivité
et un étiquetage des big-bags présentant
une radioactivité supérieure à
150c/s ; démolition du bâtiment D
terminée.
Etat d'avancement des travaux au 9
juin 2010 : Démolition
du bâtiment D terminée. Les dallages restent
en place. Le silo est démoli, reste
l'évacuation des gravats (non radioactifs et non
amiantés).
Rappel des procédures en
cours : Un plan de retrait
concernant le traitement des terres du bâtiment B
(extrapolable aux autres zones de terres polluées
en cours de détermination) a fait l'objet de
remarques de la part de l'inspection du travail. Afin de
compléter les sondages effectués par HPC
envirotec et pour mieux préciser l'impact sur les
terres concernant les pollutions à l'amiante et au
zircon, des carottages supplémentaires vont
être effectués. Les
prélèvements supplémentaires seront
analysés la semaine du 28 juin au 3 juillet et les
résultats obtenus courant de la semaine suivante.
Sur les bases de ce rapport et de sa cartographie, la
quantité de terres à traiter sera
déterminée (la semaine du 19 juillet) par
SETEC et CMS.
Travaux en cours : Après
accord sur le plan de retrait des terres sous le
bâtiment B, afin de traiter les zones de dallages
cassés ou la présence d'amiante crocidolite
est avérée, la dépollution sous
confinement en cours de montage peut se dérouler.
Il en est de même sous les dallages du
Bâtiment C1 ou de la " crocidolite " a
été diagnostiquée..
Mesures environnementales :
Tant que les travaux sur le site se dérouleront,
les mesures environnementales seront poursuivies à
proximité des zones de travaux tous les jours
ouvrés.
Deux courriers adressés au
Maire d'Aulnay-Sous-Bois sur la suite du chantier de
décontamination (le 28
juin et le
30
juin 2010).
OCTOBRE
IL FAUT TERMINER LE
CHANTIER DE DESAMIANTAGE-DEPOLLUTION DE L'ANCIENNE USINE
D'AMIANTE DU VIEUX PAYS D'AULNAY S/ BOIS.
C'est par ces
mots que le Collectif des Riverains et Victimes du CMMP
d'Aulnay commence son courrier aux riverains de
l'ancienne usine :
"Le
désamiantage-déconstruction des
bâtiments est terminé. Le chantier s'est
déroulé sous confinement extérieur
global étanche à l'air et à l'eau,
comme le veut la loi et en dépit des obstacles et
objections officielles. 5 ans de batailles et de
pressions auprès des Ministères,
Préfecture, Inspection du travail
pour
obtenir la simple application de la loi. Ainsi les
ouvriers du chantier et les riverains ont
été protégés.
Ce n'était
pas du luxe. Rappelons que :
- l'ensemble des
bâtiments était truffé d'amiante
(jusqu'à 5 684 000 fibres par centimètres
carré sur les charpentes (étude
Véritas de 2006)
- la
découverte d'amiante en duvet dans le grenier du
bâtiment côté sur de Mitry,
transporté par les oiseaux et jonchant le sol du
trottoir
- la
découverte d'amiante en poussière
compressée sous la toiture du bâtiment
côté impasse du Trianon
- la
découverte d'amiante sous les dalles des ateliers,
pourtant signalé de longue date par les
associations. Cette dernière découverte en
mai 2010 a déclenché une nouvelle
procédure en justice de la part de la
Municipalité (maître d'ouvrage) afin de
faire payer le coût du chantier au CMMP pollueur
qui a dissimulé cette pollution. Les associations
viennent d'être acceptées dans cette
procédure et participeront aux opérations
d'expertise ; elles répondront à la
convocation de l'experte sur le site le 19 octobre
2010.
Dernier
problème, et de taille, la pollution du site en
sous-sol :
La
procédure en justice a bloqué le chantier
déclenchant la nomination d'une nouvelle expertise
(la 26ème !). Les associations ont suivi le
chantier tout au long de son déroulement. Des
rapports de bonne collaboration se sont noués avec
le maître d'uvre. Il n'en a pas
été de même avec les maîtres
d'ouvrage réticents à nous communiquer les
documents pourtant seuls moyens d'un réel
contrôle. L'étude de la pollution du
sous-sol a néanmoins été remise aux
associations le 17 septembre 2010. Elle confirme que
:
1. le sol est
truffé d'amiante sur la totalité de la
surface du site (6140 m2) et ce jusqu'à 3
mètres de profondeur. Question : peut-être
plus ?
2. La
poussière de zircon radioactif est présente
en surface comme le confirme le laboratoire
indépendant CRIIRAD que nous avions proposé
dès le départ. Curieusement, il n'a pas
été recherché le zircon en
profondeur. Question : pour quelle raison ?
3. D'autres
polluants (prévisibles nous l'avions dit) sont
également présents dans le sol en
profondeur
a. des
hydrocarbures (dans 6 échantillons sur 8)
côté rue de Mitry comme rue de l'Industrie
à 1,5 et 2,5 mètres de
profondeur
b. des PCB
(polychlorobiphényles) côté rue de
Mitry à 50 cm dans le sol
c. des ETM
(éléments traces métaux) plomb,
cuivre, nickel, zinc, mercure, cadmium, jusqu'à
1,40 mètre de profondeur côté rue de
Mitry et à 3 mètres côté rue
de l'Industrie.
Quelle solution
retenir pour la dépollution du sous-sol
?
1.
l'enlèvement des terres polluées, soit 3
mètres de profondeur sur 6 140 m2 de surface
générerait des tonnes à mettre en
décharge classée ; les professionnels
avancent un coût financier démesuré.
Question : aurions-nous la certitude d'une absence de
pollution au-delà des 3 mètres de
profondeur ?
2. Solution
envisagée par les professionnels : mise à
niveau du sol à la même altitude
(différentes hauteurs actuellement),
enlèvement de 30 cm de profondeur de terre
seulement et pose d'un " géotextile ",
matériau censé faire bouclier et rôle
de grillage d'alerte, et apport de terre propre (à
priori pas de construction mais si édification
d'un immeuble pas de fondations en sous-sol mais sur
pilotis). Questions : quelle garantie d'efficacité
de ce " bouclier ", quelle intégrité dans
le temps ? le coût moindre évoqué ne
peut être un critère de choix, même si
dans l'état actuel, ce sont bien les Aulnaysiens
qui paieront l'addition ! l'étude, nous
l'apprenons, est basée sur un projet municipal de
" plateau multisports associé au groupe scolaire
Bourg ".
3. Les
associations ont demandé :
a. De
chiffrer l'enlèvement des terres
polluées
b.
D'envisager, faute de mieux, et de chiffrer une
solution " sarcophage " qui emprisonnerait
définitivement la pollution du sous-sol avec :
une surveillance des gazs et mouvements des eaux
souterraines, une mémorisation sur documents
officiels de la pollution emprisonnée, une
information claire et visible au public sur le site
même et une restriction de l'utilisation du
site
c. De sonder
le sous-sol de la cour de l'école. Quelle que
soit la solution de réhabilitation
employée (dalle béton ou autre), les
parents d'élèves et les enseignants
doivent savoir ce qu'il y a sous leurs pieds
d.
D'établir une procédure pour
sécuriser les personnels fossoyeurs et le
public du cimetière mitoyen lors d'ouverture
des tombes, le sous-sol du cimetière qui n' a
pas été sondé est à coup
sur pollué (8 fibres d'amiante par litre d'air
ont été enregistrées par un
capteur à la Toussaint 2009). Des
précautions s'imposent (des anciens
travailleurs du cimetière sont parmi les
victimes).
Sur toutes ces
questions, nous n'avons toujours pas de
réponses.
Dans tous les
cas, les solutions à trouver doivent faire l'objet
d'un consensus le plus large possible entre les
élus, les professionnels, les associations, les
parents d'élèves, les enseignants et la
population, après concertation et débat.
Le temps presse :
l'école provisoire fatigue tout le monde et les
bâches posées sur le sol du CMMP ne peuvent
constituer une sécurité durable.
Le comité
de pilotage : La Municipalité a pris la
décision de cette création à
laquelle se sont jointes les associations, en vue de
rechercher les victimes, assurer un suivi médical
des populations exposées et entreprendre un devoir
de mémoire.
Les associations
s'inquiètent déjà :
- La rencontre
Maire/Préfet en juin dernier n'a rien
donné
-
L'Académie refuse de donner la liste des
élèves de l'école du Bourg qui
permettrait un travail de recensement
Les bonnes
volontés ne manquent pas côté Mairie,
associations, professionnels de santé ; même
la Haute Autorité de Santé préconise
ce recensement.
Mais il faut des
moyens : payer un chercheur, ouvrir les archives, etc ...
Les élus,
professionnels, associations, sont convenus de rencontrer
ensemble l'Agence Régionale de la Santé qui
détient les clefs du problème. La
décision est politique. La liste des victimes
s'allonge.
Les associations
recensent 93 malades (54 sont
décédés) la moitié
contaminée pour avoir habité dans le
quartier. 23 sont des malades du
mésothéliome (cancer très rare de la
plèvre provoqué par l'amiante), d'autres
sont des maladies provoquées par des radiations
nucléaires (cancers des os, du foie, des ovaires,
de la prostate, de la tyroïde, des sinus) avec pour
cause le zircon ?
Combien faut-il
de malades et de morts pour décider les officiels
?
La lutte
continue, nous comptons sur vous.
Vous pouvez nous
adresser vos suggestions, vos soutiens par mails, fax ou
téléphone. Egalement vos dons à
l'ordre de Ban Asbestos France, ou des timbres, à
adresser à N. Voide, 21 rue du Commerce, esc. 5,
94310 Orly.
Nous sommes
à la disposition des victimes et personnes
exposées pour une aide administrative et
judiciaire. Déjà 50 familles sont
indemnisées ou en cours de l'être.Contactez
nous."
NOVEMBRE
Participation des
associations au Comité de Pilotage le 10 novembre,
à une réunion en Mairie le même jour,
à une première réunion d'expertise
sur la pollution sous la dalle du bâtiment B et
dans le sous-sol le 15 novembre 2010.
Point de la
situation
1. recensement
des victimes : les Associations ont rappelé
leurs demandes à l'ARS (Agence Régionale de
la Santé dépendante du Ministère de
la Santé) de la nécessité d'un
budget de 85 000 euros correspondant à deux
années de travail de chercheur en sociologie de la
santé en vue de recenser les victimes de la
pollution de cette usine (passées,
présentes et à venir) et le suivi
médical gratuit des populations exposées.
Un budget de 60 000 euros au titre de 2010 semble pouvoir
se dégager à l'ARS. Nous demandons qu'une
convention soit signée entre l'ARS et le
Groupement de Scientifiques de l'Université de
Bobigny spécialiste en sociologie de santé
publique et professionnelle. Nous suivons de près.
Les associations ont, par ailleurs, écrit à
Monsieur EVIN, Directeur Général de l'ARS,
afin de solliciter un entretien. En effet, en dehors des
questions budgétaires se pose l'intervention
officielle pour débloquer le véto de
l'Académie qui refuse de transmettre les listes
des élèves des écoles du Bourg du
temps de la pollution et l'autorisation de croiser ces
listes avec le fichier de la Sécurité
Sociale avec l'accord de la CNIL. Rappel : les
associations réclament ce recensement depuis 2001
et avaient obtenu la promesse du préfet en 2002
!...
2. Situation
du chantier : l'expertise en cours doit
déterminer s'il y a eu dissimulation de la
pollution par le CMMP. Pour nous, il n'y a pas
l'ombre d'un doute, outre la découverte de
l'amiante sous la dalle du bâtiment B (ancien
atelier d'amiante), la même dissimulation a eu lieu
sous la dalle du bâtiment C1 où le CMMP
prétendait ne jamais avoir traité
l'amiante. Les associations ont demandé
à la Mairie de prévoir une extension de la
plainte à ce bâtiment C1. De même, le
dépôt sauvage enterré de zircon
radioactif côté rue de l'Industrie. Tout
cela, le CMMP s'est bien gardé de le signaler dans
le protocole signé le 2 juillet 2009 sous la
houlette du Préfet, dans lequel ne figurent pas
également les résultats des 70
prélèvements dans le sol effectués
en 2006 et qu'il a dissimulés également au
Juge du Tribunal Administratif de Cergy Pontoise en 2007.
Après 30 sondages dans le sol, dont 50 %
contiennent de l'amiante du site et certains
jusqu'à 3 mètres de profondeur, des
recherches par excavations par bandes de plusieurs
dizaines de mètres et par couches successives sont
prévues pour évaluer le degré de
pollution du sous-sol.
Il est donc trop
tôt pour que l'experte se prononce sur les
différentes méthodes de dépollution
des terres, ce qui conditionne le retour des
élèves de l'école du Bourg et les
destinations possibles du terrain du site. Prochaine
réunion d'expertise le 11 janvier 2011
(réunion reportée
à une date ultérieure non connue à
ce jour)
Janvier
Une extension de
l'expertise a été demandée afin de
l'étendre sous la dalle du bâtiment C1, en
plus du bâtiment B. Les travaux de recherche de
pollution dans le sol, qui avaient commencé, ont
donc été interrompus par l'experte qui
devrait rendre son rapport normalement le 15 juillet
2011. Cette extension a été acceptée
par le Tribunal et les travaux de recherche vont donc
redémarrer. Mais la rentrée des classes
2011-2012 est très compromise. Les parents
d'élèves sont très mécontents
d'autant que l'école provisoire se
dégrade.
Le 8
janvier a eu lieu une deuxième rencontre entre
Ban Asbestos France et une délégation
japonaise composée d'un
épidémiologiste environnementaliste, d'un
philosophe, d'un médecin et d'un géologue,
très intéressés par notre
expérience sur le chantier du CMMP. Nous leur
avons exposé l'affaire en détail,
l'historique des luttes menées depuis 16 ans et
nos amis nous ont posé de nombreuses questions,
nos problèmes se rejoignant avec leur propre
combat contre l'amiante au Japon.
le 19 janvier
s'est tenue la réunion du Comité de
Pilotage avec la présence du professeur Marc
Mathieu (chef du service pneumologie à
l'hôpital Robert Ballanger) qui a
déjà soigné de nombreuses victimes
du CMMP. Nous venons d'obtenir une grande
victoire, résultat de 12 années de
lutte depuis notre première demande au Ministre de
la santé, MonsieurKouchner, en date du 20/10/1998
!... : LA RECHERCHE DES VICTIMES DU CMMP passées,
présentes et à venir et le SUIVI MEDICAL
des populations exposées sont
lancés. Une convention a été
signée entre l'ARS (agence régionale de la
santé représentant le ministère pour
l'Ile de France) et le groupement scientifique de
l'université de Paris 13 (GISCOP) à
Bobigny. Un budget de 60 000 euros a été
débloqué, un recrutement démarre
pour réaliser une "étude de
faisabilité", première étape vers 2
à 3 ans de "recherche active".
Le 27
janvier s'est tenue une réunion publique
organisée par Deltaville, le maître
d'ouvrage missionné par la Commune d'Aulnay, afin
de faire le point sur la situation du chantier et ses
actions judiciaires en cours pour faire payer les
responsables de la pollution environnementale, le CMMP
pollueur et les pouvoirs publics qui ont laissé
faire. Les différents avocats (dont celui des
associations) ont pris la parole à tour de
rôle. Vous pouvez visionner la vidéo
réalisée par Deltaville qui a
été passée à cette occasion
ICI.
Nous avons, pour notre part, résumé les 16
ans de lutte des associations ayant permis d'envisager
l'aboutissement d'aujourd'hui :
5 ans de bataille
pour obtenir le dossier CMMP et déjouer le
mensonge de l'industriel relayé par la
préfecture.
5 ans de bataille
pour obtenir l'étude de l'InVS prouvant la
responsabilité de la pollution de l'usine dans les
maladies de l'amiante à Aulnay.
5 ans de bataille
à tenir tête aux officiels et aux experts
qui voulaient faire une démolition à ciel
ouvert qui aurait contaminé une fois de plus tout
le quartier.
Reste à
faire payer le pollueur qui, avec la complaisance des
autorités, n'a déboursé à ce
jour que 400 000 euros sur une facture de 10 millions,
voire 12 millions d'euros.
Restera à
trouver un consensus le plus large possible entre les
officiels, les professionnels et la population, afin de
dépolluer ce terrain truffé d'amiante, de
zircon radioactif, de PCB, d'hydrocarbures et autres
métaux toxiques.
février
2011
REUNION
D'EXPERTISE DU 8 FEVRIER SUR LE SITE CMMP
D'AULNAY-SOUS-BOIS : Les opérations n'avancent pas
vite, il devient évident pour tous que la
rentrée scolaire 2011-2012 ne se fera pas à
l'école du Bourg II. Le rendu du rapport de
l'experte interviendra au mieux le 15 juillet si toutes
les opérations techniques se déroulent en
temps et en heures sans contestation, puisqu'il s'ait
d'une procédure
contradictoire.
Restera à intervenir le jugement et ensuite les
travaux de dépollution dont personne aujourd'hui
ne peut en connaître l'ampleur. Des
prélèvements ont été
réalisés par le laboratoire
indépendant CRIIRAD, en attente de
résultats. Une deuxième entreprise est
retenue pour évaluer le " coût/avantage " de
l'enlèvement du zircon. Après discussion
serrée, 2 études seront
réalisées :
Une
étude " coût/avantage " selon la
destination prévue du terrain : voie
d'accès, circulation dépose minute pour
l'accès à l'école, plus
square.
Une
étude " coût/avantage " pour une
destination immeuble ou lotissement d'habitations.
C'est-à-dire l'option maximum demandée
par les associations qui considèrent qu'il j'y
a pas pour la commune à accepter une
restriction pour cause de pollution du sol
Une étude
de la configuration du terrain sur sa totalité
avec " relevé altimétrique " (les
bâtiments B et C1 étaient également
en surélévation) est prévue
également.
Résultats
des prélèvements sur excavation
réalisés le 21 janvier 2011
:
Dans un premier
carré de 1 mètre sur 1 mètre
1ère
couche à 20 cm : prélèvement
n° 1 = crocidolite (amiante bleu) ;
prélèvement n° 2 = chrysotile et
crocidolite ; prélèvement n° 3
= pas d'amiante.
2ème
couche 20/40 cm : Prélèvement n° 4
= pas d'amiante ; Prélèvement n° 5
= crocidolite ; Prélèvement
n° 6 = crocidolite.
3ème
couche 40/60 cm : Prélèvement n° 7
= pas d'amiante.
Dans un
deuxième carré de 1 mètre sur 1
mètre
1ère
couche 20 cm : Prélèvement n° 8 =
pas d'amiante ; Prélèvement n° 9 =
crocidolite
2ème
couche 20/40 cm : Prélèvement n° 10
= amiante/ciment. Arrêt suite à un
problème technique.
Conclusion
: au moins 5 prélèvements sur 10
contiennent de l'amiante confirmant les
prélèvements carottages de cet
été, soit 50 % des sondages qui en
contiennent. Deux autres sondages sont prévus pour
dépasser la couche béton à certains
endroits et atteindre vers 1 mètre la terre
naturelle. Les résultats proviennent du
laboratoire BJL. Restent à venir les mêmes
analyses provenant des prélèvements (pris
en double) par le laboratoire d'ITGA. Toutes ces
études doivent parvenir aux parties avant la
prochaine réunion prévue sur site fin
mars.
mars
2011
REUNION DU
COMITE DE PILOTAGE LE 30 MARS. Actualisation du bilan
des victimes du CMMP recensées par les
associations.
108 malades de
l'amiante dont 62 décédés : 59
contaminés par exposition environnementale, 26
contaminés qui travaillaient dans l'usine, 14
contaminés par un membre de la famille travaillant
dans l'usine, 9 ont subi de multiples pollutions par le
CMMP et ailleurs.
Maladies :
13 cancers bronco-pulmonaires, 18 asbestos, 45 plaques
pleurales, 26 mésothéliomes (cancer
très rare de la plèvre). Une famille,
à elle seule, cumule 13 victimes. 13
pathologies probablement dues au zircon radioactif
(leucémies, myélomes, cancers du foie, des
ovaires, de la prostate, de la thyroïde, des sinus
...). Certaines victimes cumulent plusieurs
maladies.
Ce sombre bilan
suscite la colère contre ce qu'il faut bien
appeler la délinquance des industriels et la
complaisance des autorités à leur
égard.
Seule
satisfaction : l'étude de
"faisabilité" (première étape
d'une grande étude d'envergure pour assurer un
suivi médical des populations exposées
à la pollution de cette usine du CMMP, rechercher
les victimes passées, présentes et à
venir ...) est lancée depuis le 15 mars. Les
associations suivront de près les
différentes étapes de cette étude
dont les conclusions sont prévues pour la fin de
l'année. Le Comité de pilotage doit se
préoccuper dès maintenant du financement de
la suite.
Rappel :
les personnes souhaitant des renseignements sur les
expositions à cette pollution peuvent nous
contacter à l'adresse mail suivante :
voide@aliceadsl.fr
avril
2011
A la demande de
GISCOP 93 de Bobigny (groupement scientifique de
l'université de Paris 13), les associations onts
fourni la liste (anonyme) de 108 cas recensés
actualisés le 30 mars. Cette liste va permettre
entre autre à localiser (par une croix) sur une
carte les domiciles des malades autour de l'usine
CMMP.
mai
2011
Le 16 mai a eu
lieu une nouvelle rencontre de Ban Asbestos France avec
une délégation japonnaise. Il
s'agissait cette fois de deux personnes atteintes d'une
maladie pulmonaire causée par la poussière
d'amiante d'une usine située en face de leur
domicile. Usine cinq fois plus grande que celle du
CMMP et qui fabriquait des tuyauteries en
amiante-ciment. Un autre militant, investi dans le
social et la santé, les accompagnait. Environ 300
malades ont été recensés autour de
cette usine au Japon : 1/3 atteints de
mésothéliome, 1/3 atteints d'un cancer
bronco-pulmonaire et 1/3 atteints d'asbestos. Une visite
a été organisée à Aulnay sans
entrer sur le site CMMP dont l'accès est interdit
tant que l'expertise judiciaire en cours n'est pas
achevée. Nous avons pu néanmoins
expliquer les 16 années de lutte et tourner autour
du site visible depuis la rue de Mitry, le
cimetière et la rue de l'Industrie. Une
discussion s'est par ailleurs engagée avec des
riverains qui restent vigilants.
L'expertise du
site CMMP en cours :
Aucune nouvelle
à ce jour pourtant prévue fin
mars. Néanmoins, nos 3 associations ont
demontré, preuves à l'appui, que
:
- la pollution du
sous-sol est consécutive à
l'empoussièrement massif lors de la production de
1937 à 1990.
- la pollution
à l'amiante dans le sol (de 0 à 3
mètres) s'explique aisément par les
conditions d'exploitation que nous avons pu
reconstituer.
- le CMMP a
minimisé l'ampleur de la pollution du sol, voire
l'a dissimulée.
Nous insistons
pour :
Que soit
recherchée la pollution au zircon (radio-actif)
en profondeur.
Que soit
étudiées toutes les hypothèses
d'utilisation futures du terrain.
Que la
présence d'eau en sous-sol ne justifie pas une
restriction d'usage, les techniques de constructions
actuelles permettant de construire en
sous-sol.
Que le code de
l'environnement s'applique y compris pour le sol :
"obligation à l'industriel pollueur de remettre
les lieux en l'état tel qu'aucun danger s'y
manifeste".
Que les
opérations de dépollution des terres se
déroulent hors de la présence des
élèves du Bourg II et garantissent
contre l'envol de toute poussière vers
l'extérieur.
juin 2011
Le 9 juin
s'est déroulée une réunion
d'expertise sur le site CMMP. Il en ressort que le
sous-sol de cette ancienne usine d'amiante ne sera pas
dépollué. L'experte travaille
désormais sur la base du projet municipal à
savoir l' agrandissement du groupe scolaire y compris sur
le parking existant et la construction d'un jardin
d'enfants. Ainsi la zone du site CMMP côté
rue de Mitry serait destinée à
l'aménagement d'un parking et d'une circulation
"dépose minute" pour l'école. La zone
côté rue de l'Industrie serait
réservée au mieux en espace vert mais plus
vraisemblablement à la construction de maisons de
ville. De fait, la Municipalité s'engagerait
à ne pas construire côté rue de
Mitry, la pollution restant sous une couche de macadam,
et demande l'étude d'une couche de béton
côté rue de l'Industrie sur laquelle
reposeraient des maisons de ville.
Les associations
avaient demandé la dépollution totale et
l'étude "coût-avantage" de toutes les
hypothèses d'utilisation du terrain, incluant
jusqu'à la construction de bâtiments avec
sous-sol (techniquement réalisable même en
terrain avec circulation d'eau souterraine ce qui est le
cas). Ce ne sera donc pas examiné.
La
Municipalité accepte la restriction d'emploi sur
ce terrain, ce que nous voulions éviter
:
- pour ne pas
hypothéquer l'avenir urbain du quartier
- pour respecter
le Code de l'Environnement : "remettre en l'état
tel qu'aucun danger s'y manifeste"
- pour faire
payer la dépollution au CMMP au nom du principe
pollueur/pollueur.
Au nom de la
real-politique, rien de tout cela ne sera
réalisé et nous avons même de bonnes
raisons de douter, en dépit des procédures
en justice, de voir le CMMP payer la
dépollution.
Néanmoins,
les associations resteront vigilantes jusqu'à
l'échèvement de l'expertise prévue
en septembre prochain.
Ce qui est
envisagé :
Le terrain sera
nettoyé en surface, une couche de 30, 40
centimètres, voire 1 mètre pour le
nivellement, sera enlevée. La zone de
dépotoire de zircon sera enlevée, quant
à elle, sur un carré de 5 mètres sur
5 et à la profondeur nécessaire pour
retrouver la radioactivité normale "bruit de
fond". Autrement dit, service minimum ! La
rentrée à l'école du Bourg
s'envisage raisonnablement pour septembre 2012 mais l'on
n'est pas à l'abri de surprises lors des travaux
d'autant que personne n'a jamais voulu prendre en compte
de l'existence de fosses et autres volumes creux maintes
fois signalée par les associations.
février
L'experte près la cour
d'appel de Paris vient de rendre son rapport
définitif sur la pollution du sol ; nous en
étudions actuellement la teneur. Les associations
ont appris le 7 janvier 2012 à la réunion
publique convoquée par Monsieur le Maire en
direction des parents d'élèves, que
dès la fin janvier les travaux de
dépollution devraient démarrer et
être réalisés par l'entreprise CMS.
Les associations, par lettre
au Maire le 18 janvier
demandent cette étude CMS qui ne figure pas dans
les compte-rendus d'expertise, à être
consultées, de même faire l'objet d'une
réunion publique.
Le projet municipal d'utilisation du
site a été arrêté par le
Conseil Municipal du 7 juillet 2011. Il
prévoit une voie de liaison entre la rue de Mitry
et la rue de l'Industrie et du Trianon, la
création d'un parking et d' une
dépose-minute pour l'école du Bourg I, la
création d'une aire de jeux pour enfants et d'un
jardin paysagé au centre du site, la construction
de deux pavillons côté rue de
l'Industrie.
Pour toutes ces raisons, les
associations souhaitent connaître le degré
de dépollution qui sera retenu. Le code de
l'environnement (circulaire du 08/02/2007) n'exige plus
désormais la dépollution
systématique (voir l' information
diffusée en juin
par le collectif des riverains). Ainsi, qu'en
sera-t-il du retrait des tâches d'hydrocarbure, du
PCB, des métaux, de la couche de terre
retirée : 0.70 m ? plus ? moins ? Quel
écran en couverture ? Quelle surveillance dans la
nappe phréatique ? Quel écran dans la cour
de l'école maternelle ? Quel contrôle de la
radioactivité ?
mars
L'expertise
déclenchée par Deltaville est close depuis
le 31 janvier 2012. Sans attendre le résultat du
jugement au tribunal, la Mairie a décidé
que les travaux reprendront début avril, le plande
retrait étant adopté et validé par
l'inspection du travail. Une importante réunion
s'est tenue en mairie le 19 mars en présence du
Maire, des représentants de Deltaville, le
maître d'oeuvre, et les associations. La
lettre
du 20 mars à
l'inspection du travail, envoyée par les
associations, résume nos préoccupations sur
ce chantier. Nous attendons une réponse et
les observations de l'inspection du travail faites
à la suite de sa visite le 21 mars sur le
site.
avril
Communiqué
du Collectif des
riverains sur la dépollution du sol du site CMMP
à Aulnay.
juin
reportage
d'Anaïs Gerbaud sur l'ancienne usine CMMP
d'Aulnay-sous-Bois, sur le site de
terraeco.
septembre
La dépollution du
sol s'avère plus importante que ce que
prévoyaient maître d'oeuvre et maître
d'ouvrage. Ce n'est pas faute pourtant de l'avoir dit,
redit et réécrit mais les associations sont
perçues comme "excessives" voire
"extrémistes". Pourtant les études HPC
Envirotec et Tauw l'avaient bien confirmée. Mais
évidemment une véritable dépollution
coûte cher et l'option de faire payer le pollueur
n'a pas été retenue .... L'amiante
crocidolite et amosite remonte des terres
nettoyées aussi bien côté rue de
l'Industrie que rue de Mitry, ce qui confirme une fois de
plus, comme nous le disions, que l'amiante est partout.
Le dépotoir à zircon est plus important que
prévu, des zones de radioactivité
persistent. A certains endroits, dans l'ancien atelier
d'amiante, il faut descendre jusqu'à 1.40 m pour
retrouver le terrain originel. Ces faits ont
décidé l'Inspection du Travail et les
ingénieurs CRAMIF de modifier le plan de retrait
en cours de travaux en renforçant le confinement
lourd sur toutes les zones.
Les conséquences : la
rentrée dans les anciens locaux de l'école
du Bourg est différée une fois de plus, le
géotextile séparant les couches
polluées de la surface n'offre aucune garantie
durable contre les remontées de pollution
(amiante, radioactivité, gaz hydrocarbures). Dans
ces conditions, le projet municipal d'espace vert et de
jeux d'enfants doit être
abandonné.
La fin des travaux est prévue
en novembre.
décembre
Nos demandes sur la
dépollution du sous-sol ont finalement
été entendues. Le 8 décembre, le
Maire convoquait une réunion publique à
l'école du Bourg. En fait, cette réunion
s'est transformée en discussions informelles avec
les élus et les professionnels sur le chantier de
dépollution des terres et le nouveau projet
municipal d'aménagement du site. Les choses
semblent avoir très nettement
évoluées dans le sens souhaité par
les associations :
- enlèvement de la couche de
terre de surface plus importante
- barrage physique pour contenir toute
remontée de pollution tel que nous le demandions
au travers d'une dalle en béton armé sur
toute la surface du site
- projet municipal du site
modifié par un parking et un espace vert avec jeux
d'enfants comportant des plantations sur terre
végétale rapportée par-dessus la
dalle en béton
- abandon du projet d'habitations
côté rue de l'Industrie
- abandon de la voirie de circulation
transformée en simple liaison
piétonnière entre les rues du Trianon, de
l'Industrie et de Mitry.
Les associations, par lettre
du 14 décembre
2012, demandent au Maire
la confirmation de ces points et la mémorisation
de la pollution du site comme de la catastrophe sanitaire
provoquée par cette ancienne usine.
Pour le financement du chantier de
dépollution du site, se reporter à notre
information d'avril 2012 chapitre "le pollueur n'est pas
le payeur".
Recherche des victimes : les
associations attendent avec impatience l'étude de
l'ARS (Agence Régionale d'Ile de France
dépendant du Ministère de la santé)
pour, enfin, entreprendre une étude-action sur les
populations ayant été fortement
exposées par la pollution (20 000 à 30 000
habitants) de cette usine CMMP de broyage d'amiante et de
zircon (radio-actif). Que sont devenus les anciens
élèves des écoles qui ont
respiré ces poussières mortelles ? Il ne se
passe pas un mois sans que de nouvelles victimes ne se
déclarent. Le comité de pilotage
initié par la municipalité dirigé
par le docteur ALLOUCH, les associations, les
élus, entendent participer à une structure
d'accueil et de suivi médical des personnes
exposées, en collaboration avec les professionnels
de santé, médecins, sociologues et
psychologues. Pour cela, il faudra de l'argent et, cette
mission, elle incombe bien aux pouvoirs publics qui n'ont
pas protégé la santé des habitants
et des travailleurs de l'usine en laissant faire cette
pollution.
janvier
LE SITE DE L'ANCIENNE
USINE D'AMIANTE CMMP DU VIEUX PAYS D'AULNAY-SOUS-BOIS
SERA SECURISE MAIS LA POLLUTION DES TERRES EN SOUS-SOL
DEMEURE :
Il est erroné
d'écrire comme l'affirme la revue " Oxygène
" du 24 décembre 2012 en page 5 que : " le
terrain, entièrement dépollué, ne
comporte plus de trace d'amiante "
" c'est donc un
terrain totalement sécurisé et
dépollué "
Erroné également
d'écrire page 7 " qu'il n'y a plus de
présence d'amiante sur la totalité du
terrain
".
Enfin, il est pour le moins abusif
de me faire dire " je suis entièrement satisfait
de la façon dont le terrain a été
dépollué ".
Les riverains et victimes savent
depuis nos informations publiques de 2011 et 2012 qu'au
contraire nous regrettons que la dépollution des
terres ne soit que partielle, ceci en toute
légalité puisque le Ministère de
l'Environnement le permet depuis sa circulaire du
08/02/2007 en contradiction avec le Code de
l'Environnement qui exige " la remise en l'état
tel qu'aucun danger s'y manifeste ".
Les déclarations, lors de la
rencontre du 8 décembre organisée par la
Municipalité, nous ont surpris en bien, mais
surpris quand même puisque les compte rendus
hebdomadaires de chantier ne les évoquaient pas.
Ces déclarations, si elles se confirment,
répondent aux demandes
réitérées des associations, à
savoir :
- Enlèvement d'une couche de
terre moyenne de 70 centimètres au moins et non 33
comme prévus initialement
- Enlèvement des terres
polluées en hydrocarbures jusqu'à 2
mètres en certains endroits
- Barrière physique sur la
totalité du site par une dalle en béton
armé empêchant toute remontée des
pollutions résiduelles
- Enlèvement dans les
règles du big bag de terres polluées
à l'uranium (voir
notre mail du 18 décembre
2012)
D'où notre satisfaction
exprimée. Néanmoins, les informations
données le 8 décembre 2012 demandent des
précisions et c'est la raison pour laquelle les
associations ont écrit le 14 décembre 2012
au Maire d'Aulnay lui demandant confirmation sur six
points importants (voir
lettre
ci-jointe).
RECHERCHE DES VICTIMES
:
Les associations, après 14
ans de lutte, attendent avec impatience l'étude de
l'ARS (Agence Régionale de la Santé
dépendant du Ministère de la Santé)
pour, enfin, entreprendre une étude-action sur les
populations ayant été fortement
exposées par la pollution (20 000 à 30 000
habitants) de cette usine CMMP de broyage d'amiante et de
zircon (radio actif). Que sont devenus les anciens
élèves des écoles qui ont
respiré ces poussières mortelles ? Il ne se
passe pas un mois sans que de nouvelles victimes ne se
déclarent ; à cette heure, deux personnes
se battent contre leur mésothéliome (cancer
de la plèvre typique de l'amiante) s'ajoutant aux
30 autres déjà recensées. Les
associations poursuivront leurs actions au sein du
comité de pilotage dirigé par le docteur
Allouch et initié par la Municipalité, en
vue de réaliser une structure d'accueil et de
suivi médical des personnes exposées, en
collaboration avec les professionnels de santé,
médecins, sociologues et psychologues. Pour cela,
il faudra de l'argent et, cette mission, elle incombe
bien aux pouvoirs publics qui n'ont pas
protégé la santé des habitants et
des travailleurs de l'usine en laissant perdurer cette
pollution criminelle.
POLLUEUR / PAYEUR :
Les associations poursuivent
également leur combat en justice, avec la
Municipalité, pour demander au CMMP le
remboursement de 15 millions d'euros du chantier et de
ses incidences.
fevrier
Enfin ! L'étude pour une
recherche-action en vue de rechercher les populations
exposées (30 000 personnes) et les malades de la
pollution du CMMP est achevée. La demande
auprès des autorités date de 1998 !
(lettre
au Ministère de la
Santé du
20/10/1998).
le 8 février 2013, le
groupement scientifique GISCOP93 présentait aux
associations cette étude dans les locaux de l'ARS
(Agence Régionale de Santé) à
Bobigny, en présence du docteur Marc Mathieu du
service pneumologie de l'hôpital Robert Ballanger
d'Aulnay, du docteur Maurice Allouch du Comité de
pilotage initié par la ville d'Aulnay, du docteur
Giraux du service hygiène de la ville d'Aulnay et
de la secrétaire du Maire Gérard
Ségura. Tous les participants ont
été unanimes pour saluer la qualité
de cette étude qui se trouve être la
première du genre de portée nationale et
internationale.
Cette étude démontre
qu'il est possible de retrouver les personnes
contaminées et d'assurer leur suivi
post-exposition dans le cadre d'une structure
appropriée pluridisciplinaire assurant un accueil
spécifique à Aulnay. Les associations sont
disponibles pour participer à ce travail. Ce sont
déjà elles qui ont fourni les 30 cas des
malades de la première étude de la
CIRE/InVs et elles également les 100 cas pour
cette deuxième étude (lire le
communiqué
de presse du 25 février
2013 et
l'article
paru dans Le Parisien du 26
février).
Après la
révélation de la pollution du CMMP, la
gestion des dossiers des victimes pour faire valoir leur
droit à réparation, la
démolition-dépollution du site (en voie
d'achèvement), c'est une nouvelle étape qui
s'ouvre. Il n'aura pas fallu moins de 14 ans pour
l'aboutissement de notre demande. Rien n'aurait
été possible sans ce vaste mouvement de
citoyens indignés et mobilisés.
Nous réclamons maintenant la
mise en oeuvre des préconisations de
l'étude GISCOP93, les moyens nécessaires et
le financement à répercuter sur le pollueur
(lire le commentaire
de Ban Asbestos France
distribué à la réunion du 8
février à l'ARS et le communiqué
de presse du 25 février
2013). Une ombre au
tableau : les registres de l'école maternelle
auraient été détruits par les
services municipaux (lettre
au Maire du 3 février
2013).
mars 2013
Le comité de pilotage demande
par lettre
du 4 mars 2013 à
rencontrer le Directeur de l'ARS (Agence Régionale
de Santé) d'Ile de France, en vue de mettre en
place la structure de recherche et de suivi
post-exposition des populations exposées à
la pollution du CMMP et des malades. Il demande
également que l'étude Giscop 93 soit
consultable sur internet. Ban Asbestos a remis un projet
"SECA" (suivi sanitaire des exposées CMMP
d'Aulnay) au comité de pilotage du 27 mars en vue
de cette rencontre. Les parents
d'élèves FCPE demandent à participer
au comité de pilotage (lettre
du 25 mars 2013) et les
associations les soutiennent car les parents
d'élèves participent activement depuis 2011
au mouvement et ont donc toute leur place.
avril
2013
Le comité de pilotage a
relancé le directeur de l'ARS en vue d'une
rencontre (lettre
du 25 avril 2013). Aucune
réponse du Maire à la lettre des
associations au sujet de la dépollution du
sous-sol du site CMMP malgré une relance en
février.
mai 2013
(3 mai 2013) Décharge
sauvage sur le site de l'ancienne usine CMMP. Nous
apprenons que le samedi matin 6 avril, la fermeture du
portail du site a été fracturée et
découpée au chalumeau. Des camions ont
déversé des centaines de tonnes de terre
polluées -sinon pourquoi une telle
opération clandestine- sur le blocage de gravier
concassé prêt à recevoir la dalle de
béton armé que nous avons
réclamée comme bouclier contre la pollution
du sous-sol. Un véritable balai de camions
(plusieurs 38 tonnes et d'autres plus petits, ont
déversé en quelques heures
-vraisemblablement entre 5 heures et du matin- à
l'insu de tous profitant de la surprise, une
quantité incroyable de terres destinées
à la décharge classée sur les 2/3 de
la surface de la zone côté rue de
Mitry. Le site, malheureusement non gardé, et
c'est bien regrettable, a favorisé ce scandaleux
forfait. Une plainte a été
déposée par la Ville. Les
conséquences sont graves :
- risques de contamination des
élèves et enseignants de l'école du
Bourg
- retard du chantier
d'aménagement qui devait s'enchaîner sur
celui de la
"démolition-dépollution"
- coût des analyses des terres
de provenances différentes
- coût du ramassage des terres
pour mise en décharge classée
- coût du constat
d'huissier
- coût de frais de
justice
- désormais des reliquats de
terres polluées resteront juste sous la future
dalle alors que la pollution restait contenue, à
défaut de mieux, sous 80 centimètres de
gravier compacté et sous un géotextile
d'étanchéïté.
Nous avons lancé un appel
à témoin : toute personne pouvant donner
une indication, même un détail infime,
photos des camions, immatriculations, marques, couleurs,
etc .... sont les bienvenues (contacter par mail :
voide@aliceadsl.fr ou par téléphone/fax
0148533145). Il apparait évident, même
si c'est un peu tard, que les maîtres d'ouvrage
mettent enfin un gardiennage en place.
(6 mai 2013) Nous avons recueilli
cinq témoignages de riverains témoins du
déchargement :
1) A 5 heures du matin le samedi 6
avril, le témoin est réveillé par
des bruits de camions, bruit qu'il attribue tout d'abord
au ramassage des poubelles ou encombrants. A 7-8 heures,
le bruit continuant, il réalise que des camions
déversent de la terre sur le site CMMP, prend des
photos
avec son portable, voit distinctement 2 camions de 38
tonnes et des camions plus petits (une benne verte avec
cabine blanche et un camion bleu). Cette personne
est prête à témoigner.
2) Un autre riverain voit à 10
heures le même jour des camions entrer et sortir du
site et une file de 10 à 12 camions chargés
attendent leur tour (plusieurs camions 38 tonnes, vieux
et beiges avec une immatriculation autre que le 93) ; ces
camions proviennent vraisemblablement de l'autoroute
remontant la rue Jean Charcot et Jules Princet ; le site
est déjà à moitié plein
à 10 heures. La personne est prête à
témoigner également.
3) Le 6 avril, un riverain croise 3 ou
4 camions bennes vers 11 heures 30/midi en direction de
la rue Jean Charcot et constate un va et vient de camions
devant l'entrée du site CMMP ; les chauffeurs
semblaient tous assez pressés.
4) Une quatrième personne, qui
souhaite rester anonyme, a vu trois camions bennes dont
un jaune et un blanc déchargeant de la
terre.
5) Un parent d'élève
comptabilise 19 tas de terre sur 9 rangées (soit
171 tas) correspondant à un déversement de
100 à 200 décharges (camions bennes 38
tonnes et camions plus petits) ; on peut supposer une
rotation de 5 à 6 camions, voir une dizaine
(2ème témoin) en rotations de 10 à
15 minutes ce qui laisse penser que la provenance des
terres polluées se situe proche
d'Aulnay.
6) Une personne fréquantant le
cimetière nous avait alertés en avril sur
un dépôt de terre insolite sur le site en
nous envoyant une photo et nous avions alors
questionné les adjoints au Maire lors du
Comité de Pilotage du 24 avril et ceux-ci
n'étaient pas au courant et considéraient
la situation comme normale dans le cadre du
chantier.
juin
2013
Mise en place d'un dispositif
de recherche active autour du site du CMMP : par
courrier du 17 avril 2013, l'ARS (Agence Régionale
Santé) a répondu positivement à la
demande du comité de pilotage de mettre en oeuvre
cette action de santé publique et des propositions
concrêtes doivent être faites à la
rentrée. Accord également pour la mise en
ligne sur le site internet de l'ARS Ile de France du
rapport définitif concernant l'étude de
faisabilité d'un dispositif de santé
publique élaboré par le GISCOP93 (nous nous
sentons donc autorisés à mettre cette
étude
en ligne ici avec
ses
annexes)
Lettre
du 3 juin des associations
adressée au Maire d'Aulnay-sous-Bois.
juillet
2013
Chantier CMMP d'Aulnay :
"terminer le chantier et rechercher les 40 000 personnes
exposées à l'amiante" (lire
la suite)
Des riverains nous
alertent sur le fait
qu'à plusieurs reprises les portes du chantier du
site CMMP sont restées ouvertes toute la
journée sans travaux aucuns, risquant de nouvelles
intrusions comme celle du déversement sauvage de
terres souillées de chantiers voisins. Mairie
et Police municipale ont été
alertées. Nous avons quelques doutes sur un
réel gardiennage à cette
période.
CMMP
d'Aulnay-sous-Bois :
rapport final de la "faisabilité de la mise
en place d'un dispositif de santé publique autour
d'un ancien site industriel de broyage d'amiante" de
décembre 2012 sur le site
internet de l'ARS Ile de
France.
Depuis un certain temps, l'ARS a fait
disparaître le rapport en question ainsi que les
informations sur son dispositif. L'étude de
faisabilité est lisible néanmoins ci-dessus
dans juin 2013. Ne reste en ligne sur le site de l'ARS
que le page suivante : https://www.iledefrance.ars.sante.fr/comptoir-des-mineraux-et-des-matieres-premieres-cmmp
Justice pénale
- NON LIEU pour les 120
victimes de la pollution du CMMP le 3 juillet 2013.
Rappel des faits : en 1997, maître Jean-Paul
Teissonnière, avocat à la Cour de Paris,
déposait une plainte contre X pour la famille de
Pierre Léonrd décédé d'un
mésothèliome en 1996. Une enquête
préliminaire était
diligentée. La famille enquêtant de son
côté fournissait des éléments
de preuves de la pollution environnementale de cette
usine de broyage d'amiante et de preuves de la violation
des règles les plus élémentaires
édictées pourtant dans
l'arrêté d'autorisation d'ouverture. En
juillet 2000, la plainte était acceptée et
un juge d'instruction nommé à
Bobigny. La famille remettait à la police
judiciaire un dossier accablant tiré des archives
municipales, départementales et de la
préfecture. En 2001 s'ajoutaient 5 nouvelles
plaintes, puis 16 en 2004 et une dernière en 2008,
soit 23 plaintes présentées par le
collectif des riverains et victimes du CMMP et
l'Addéva93. Le 3 juillet 2013 était rendu
une ordonnance de non lieu, rude coup pour les plaignants
et l'ensemble des victimes. Un sentiment
d'incompréhension et d'impunité
règne parmi nous. Néanmoins,
l'instruction et l'ordonnance confirment "le non
respect de la règlementation jusqu'en 1976 alors
que les dirigeants du CMMP, les préfets et les
chefs de services de l'époque avaient une parfaite
conscience du danger". Ce non lieu intervient devant
l'impossibilité de poursuivre ces personnes car
toutes sont décédées et de
même de poursuivre le CMMP en tant que personne
morale (société) parce que la
règlementation ne permettant cette mise en cause
ne date que de 1994 et n'est pas rétroactive.
Cependant, des perspectives nouvelles s'ouvrent pour les
victimes et le combat se poursuit ; la recherche de
nouvelles victimes (qui, elles, pourront agir) va
s'engager avec l'ARS (Agence Régionale de
Santé dépendant du Ministère de la
Santé) pour peu que les associations ne soient pas
réduites au rôle de figurants (voir rubrique
d'octobre) : les actions récursoires du FIVA pour
récupérer les sommes versées aux
plus de 50 victimes indemnisées deviennent
possibles pour un peu que l'on presse le FIVA -qui se
fait tirer l'orrielle d'une façon
générale- d'entreprendre ces
démarches. Les dirigeants du CMMP ont donc
encore du souci à se faire : l'instruction note
qu'après 1976, la manipulation de l'amiante au
CMMP d'Aulnay s'est poursuivi ; même si elle se
serait faite avec des sacs et non en vrac, elle
était importante jusqu'à 16 à 29
tonnes par an !... Un cadre atteste que les sacs,
étanches mais non hermétiques, pouvaient
dégager de la poussière. Ajoutons à
cela, qu'avec nos avocats, il a été
compté dans une étude Véritas -et ce
après un soi-disant dépoussiérage
des locaux- jusqu'à 3 900 000 fibres d'amiante par
centimètre carré sur les charpentes des
ateliers.
août
Création d'un comité
local de suivi médical des personnes
exposées à
l'amiante de l'ancienne usine CMMP
d'Aulnay. Monsieur Claude Evrin, Directeur
général de l'Agence Régionale de la
Santé convoque les associations le 26 septembre
2013 pour la mise en plae de ce comité
(page
1 et page
2 de sa
lettre).
septembre
Des riverains ont alerté les
associations sur un surcreusement du
sol en vue d'agrandir les
espaces prévus pour installer les fosses devant
recevoir les eaux de pluie. Le problème est
que, pour ce faire, les engins ont creusé
allègrement au-delà du grillage d'alerte
servant justement à indiquer le niveau de la
couche de terre encore polluée (en dessous des 80
cms de gravier servant de bouclier). Les associations ont
donc écrit au Maire et alerté l'Inspection
du travail et deux de leurs représentants se sont
rendus sur place le 10 septembre. Manifestement, le
maître d'ouvrage Deltaville minimise le danger
invoquant la pluie qui a retenu les poussières des
terres polluées !... Nous avons rappelé que
cette pratique est dangereuse et en infraction avec le
Code du travail et de la santé. Ce fait
démontre, encore une fois, les limites de la
dépollution partielle des friches
industrielles. Le chantier n'est pas encore
terminé que l'on baffoue déjà les
règles. On peut douter de l'efficacité
de la mémorisation de la pollution
résiduelle sans limite de temps qui devrait
être actée en mairie et au bureau des
hypothèques. Deltaville a reconnu le
"déficit" d'information aux associations et aux
riverains. Nous avons demandé comptes-rendus
de chantier et documents. De son côté, la
Mairie reconnait une erreur ...
Comité de pilotage du 18
septembre : un débat a
eu lieu sur le chantier CMMP (voir ci-dessous), la
préparation de la réunion avec l'ARS et la
"disparition" des registres de l'école maternelle
du Bourg2. Sur ce dernier point, nous nous sommes
inquiétés qu'aucune enquête n'ait
été diligentée malgré une
demande au Maire le 3 février 2013, du rappel de
la question à chaque comité de pilotage qui
a suivi et de la relance faite par courriels aux
adjointes à la santé et aux scolaires.
Cette situation a pour conséquence de
pénaliser les victimes de la pollution du CMMP
dans leurs démarches pour une indemnisation
puisqu'elles doivent apporter la preuve de leur
exposition à proximité de l'usine. Il
nous a été enfin promis d'investiguer ....
Il est en effet impensable que de tels registres, outils
de base de toute directrice, se soient
évaporés.
Réunion du 26 septembre au
siège de l'ARS : le
comité de pilotage de la ville avec toutes ses
composantes (associations, médecins, élus)
a proposé d'être acteurs à part
entière en s'implicant dans les opérations
de recherches et d'accueil, à Aulnay, des
personnes exposées et/ou malades de la pollution
du CMMP. Pour ce faire, il a proposé à
l'ARS de se constituer en SCIC (société
coopérative d'intérêt collectif)
meilleure forme juridique pour unevéritable
collaboration où tous les partenaires
(scientifiques, médecins, élus et
bénévoles d'associations) travailleraint et
décideraient en commun des actions à
entreprendre. Il nous a été opposée
une fin de non recevoir : les opérations sont
bouclées, les appels d'offre seront
diffusés début octobre, les candidatures
seront arrêtées avant la fin de
l'année, les opérations de recherche
débuteront dès janvier 2014 pour s'achever
en décembre 2014, les membres du comité de
pilotage seront convoqués à des
réunions trimestrielles (de fait donc en situation
de figurants), il n'y a rien à négocier car
le projet est ficelé ! Sacré écart
entre cette réalité et les
déclarations de l'ARS "la démocratie
sanitaire est un axe stratégique de l'ARS Ile de
France qui l'a positionnée comme l'une de ses
principales priorités politiques" (sic) ! Voir
www.ars.iledefrance.sante.fr/Democratie-sanitaire.81526.html).
Voir également en matière de santé
environnementale :
www.ars.iledefrance.sante.fr/fileadmin/ILE-DE-FRANCE/ARS/Actualités/2011/Environnement/prse2011.pdf). Le
plus grave est le refus d'une équipe
pluridisciplinaire locale pourtant recommandée
dans l'étude de faisabilité GISCOP93 de
2012 approuvée par l'ARS. Nous nous sommes
étonnés que 15 ans d'attentisme des
autorités de santé publique se concluent
par une opération, pour le moins
précipitée, refusant de consulter ceux qui,
seuls sur le terrain depuis 18 ans, recherchent,
accueillent, écoutent, soutiennent, aident
à l'indemnisation les 120 victimes
retrouvées. Peut-on être plus
méprisant ?
octobre
Chantier
: la dalle vient d'être
coulée (voir
photo)
novembre
Situation du chantier au
07/11/2013 : le chantier a pris du retard à
cause des terres polluées qui restaient à
évacuer avec les précautions d'usage,
s'agissant de terres provenant du surcreusement en
dessous du grillage d'alerte. Des consignes ont
été rappelées afin de ne pas
recommencer les erreurs passées. Restent environ 1
600 m2 de dalle en béton armé à
couler pour recouvrir la totalité du site et
conserver les piézomètres chargés de
surveiller dans le temps la pollution des eaux
souterraines. On peut espérer cette fin de
chantier "réalisation de la dalle d'encoffrement"
d'ici la fin du mois. A suivre ...
Dispositif ARS de recherche et de
suivi des personnes exposées à l'amiante
autour du CMMP : les associations n'appréciant
pas d'être mises sur la touche, elles ont
écrit à l'ARS
le 16 octobre 2013. En
effet, l'ARS considère, à priori, qu'elle
aura rempli sa mission lorsqu'elle aura informé
les personnes de leur exposition à l'amiante du
CMMP et conseillé de se rapprocher des
médecins. Elle n'a pas retenu les
"recommandations" des deux études, pourtant
officielles, CIRE/inVS et GISCOP93, indiquant l'
importance de faire participer les associations aux
recherches et au suivi et la mise en place d'une
équipe pluridisciplinaire dans un local à
Aulnay (psychologues, médecins, assistantes
sociales) afin de recevoir, conseiller et aider les
personnes exposées et les malades. Non
seulement cet accueil relève de la simple
démarche humanitaire envers des personnes
contaminées ou malades dont le seul tort est
d'avoir habité à côté de
l'usine poison, mais les pouvoirs publics devraient
prendre conscience de leur dette envers eux car ils ont
failli à leur tâche de protéger aussi
bien la santé au travail à
l'intérieur de l'usine du CMMP qu'à
protéger la santé publique autour de
l'usine. Mieux, ils sont coupables, comme le
confirme le jugement du tribunal de Paris du 3 juillet
2013. Le non lieu qui a été rendu ne
l' a été que parce que les responsables
(PDG, préfets, responsables des services) ne
peuvent plus être poursuivis car
décédés ; s' ils étaient
encore vivants, ils auraient tous été mis
en examen. Les autorités sont bel et bien
coupables de complaisance envers une entreprise qui
travaillait pour l'Etat. Le CMMP a
bénéficié véritablement d'une
véritable complaisance, le dossier est accablant
à ce sujet. L'annexe 3 de l'étude
CIRE/inVS de décembre 2007 le démontre, qui
décrit pas moins de 101 contrôles et
interventions de l'Etat en 54 ans d'exploitation.
Rarement une entreprise classée "insalubre et
dangereuse" n'aura autant été
contrôlée ; interventions par ailleurs
totalement inefficaces, en pure perte, et ce
malgré les plaintes incessantes des riverains (49)
tout au long de l'exploitation de l'usine. Aussi,
n'est-ce pas la charité qui est demandée
à l'ARS mais une simple réparation bien
légitime. A-t-on idée, en haut lieu, des
souffrances des malades,des angoisses,désarrois
à l'annonce d'un mésothéliome, d'une
asbestose, d'un cancer des poumons, de bouleversements
dans la vie des victimes et de leur famille ; de
même pour les personnes non malades mais se sachant
exposées. Encore une fois, la mise en place de ce
lieu d'accueil et d'aide professionnel à Aulnay
n'est que justice envers les victimes. Depuis 18 ans,ce
travail, ce sont les associations qui l'assurent seules
avec leurs petits moyens, rejointes depuis 2009 par le
Comité de pilotage de la villd et les permanences
bénévoles du docteur Allouch ; seules pour
rechercher, accueillir, écouter, aider aux soins
et à l'indemnisation des victimes (le bilan : 120
malades recensés dont 32
mésothéliomes et plus de 50 familles ont pu
être indemnisées ; s'ajoute, à ce
jour, une liste de 50 personnes exposées
auxquelles il convient d'assurer un suivi médical,
voire psychologique). Va-t-on nous laisser seuls encore
longtemps ?
Février :
Information
du Collectif des
Victimes et Riverains du CMMP sur la
proposition, remise par
le comité de pilotage lors de la dernière
réunion à l'ARS, pour le suivi des
personnes potentiellement exposées à
l'amiante en lien avec le CMMP
d'Aulnay-sous-Bois.
Avril :
Les associations demandent par
courrier
du 9 avril 2014
à rencontrer la nouvelle municipalité
à la suite de la lettre
du 8 mars 2014 du
candidat, Monsieur Bruno BESCHIZZA.
Mai :
le 6 mai a eu lieu la
réunion du comité de pilotage de la ville.
Le nouveau maire, Monsieur Beschizza, a tenu à
nous saluer et a déclaré "qu'il respectait
notre combat, que la mairie doit prendre sa part et qu'il
va falloir sans doute frapper aux portes des
autorités, peut-être voir le
préfet". Le comité de pilotage est
reconduit. Le 28 mai, nouvelle réunion du
comité de pilotage en présence du docteur
Delmont-Koropoulis, nouvelle adjointe à la
santé, et Madame Claire Dumas, directrice
générale administrative. Il est
proposé que le suivi post-exposition local des
personnes qui ont été exposées se
déroule dans les locaux du centre médical
municipal CMES Louis Pasteur, que les appels
téléphoniques convergent à cet
endroit ainsi que l'accueil, que les locaux seront
aménagés en conséquence (un bureau
pour le président du Comité de pilotage, le
docteur Allouch ; un bureau pour les associations,
permettant d'assurer les permanences ; le bureau de la
responsable du service hygiène et santé de
la ville sera voisin), que l'adresse et le numéro
de téléphone du CMES figurent dans le
courrier ARS (Agence régionale de santé)
aux personnes retrouvées.
Juin :
Le 5 juin, importante
réunion de l'ARS faisant le point de la mise en
place de son dispositif. Les photographies des pages
des registres des élèves des trois
écoles du Bourg et Ormeteau sont faites. Deux
agents de la CPAM (caisse primaire assurance maladie)
travaillent à la recherche des adresses actuelles
des personnes identifiées dans les registres des
écoles. Un premier test portant sur 279 noms
des registres des élèves donne le
résultat de 200 personnes retrouvées avec
une majorité en région Ile de France, soit
71 % de personnes retrouvées. Cette recherche se
fait sur le RNIAM (répertoire national
interrégimes des bénéficiaires de
l'assurance maladie). Les premiers courriers seront
envoyés en septembre prochain. Nous avons
demandé de lancer un test sur un nombre
limité d'envois afin d'en évaluer les
réponses. Un courrier sera envoyé
également aux médecins traîtants des
personnes concernées pour les informer,
anonymement, qu'ils ont des patients qui ont
été exposés à l'amiante du
CMMP d'Aulnay. Une collaboration s'instaurera avec les
services de l'hôpital intercommunal Robert
Ballanger. Nous avons demandé
l'établissement d'une convention écrite
entre l'ARS, le CMES et l'hôpital Robert Ballanger
de manière à préciser qui fait
quoi. Plusieurs points négatifs cependant.
Tout d'abord, divergences entre l'ARS et le comité
de pilotage, l'ARS se contentant d'avertir les gens, de
leur donner une information générale puis
de les renvoyer ensuite vers leurs médecins
traîtants ; le comité de pilotage
réclame, comme prévu dans les
recommandations de l'étude de faisabilité
GISCOP 93 de 2012, d'assurer dans la durée un
suivi des personnes en un lieu unique (CMES) où
elles trouveront aide médicale, contact humain,
soutien psychologique, aide administrative
(indemnisation), aide sociale ; malheureusement, ne sera
indiqué sur le courrier ARS uniquement que
l'adresse et le téléphone du CMES qui ne
recevra, en revanche, aucune information de la part de
l'ARS sur les envois et les réponses. Ensuite,
nous avons souligné que la recherche actuelle des
personnes ne concerne que les anciens
élèves des écoles (11 000 personnes)
comme prévu mais qu'il restera à rechercher
les 29 000 autres (40 000 personnes exposées au
total). Il reste également à
rechercher les anciens travailleurs du CMMP et leurs
familles soit environ 1 400 personnes. Réponse de
l'ARS : d'autres recherches ne sont pas
envisagées, le taux de réussite (10 %)
étant évalué trop faible ; sans nier
ces difficultés, il faut reconnaître qu'il
s'agit néanmoins de 2 900 personnes qui pourraient
être retrouvées. En ce qui concerne la
recherche des anciens travailleurs du CMMP, l'ARS botte
en touche, considérant que c'est au
ministère du travail de s'en
occuper.
Le 27 juin, le comité de
pilotage a été annulé la veille sans
que son président ne soit mis au courant. Les
associations ont donc écrit au Maire
(lettre
ci-jointe).
Juillet
:
Des membres du Comité de
pilotage, considérant la gravité des
divergences avec l'ARS et l'urgence, ont envoyé
une lettre, le 11 juillet 2014, à la Ministre de
la santé lui demandant un entretien
(ci-jointe).
Sans réaction de la municipalité
après l'annulation de la séance du
Comité de pilotage du 26 juin, les associations
ainsi que le docteur Allouch, écrivent à
nouveau à Monsieur le Maire (lettre
ci-jointe).
Août :
Le comité de pilotage de
la ville s'est concerté le 13 août par
conférence téléphonique en vue de
préparer la rentrée sur l'accueil au centre
médical municipal CMES Louis Pasteur et les
échanges avec l'ARS prévus par deux
réunions les 18 septembre et 9 octobre à
Bobigny. Une lettre
de relance à la Ministre de la
santé est partie le 27
août.
Septembre :
le 17 septembre les associations
reçoivent la
réponse du Maire
qui confirme l'engagement de la municipalité
à poursuivre l'action du comité de pilotage
et d'assurer, par le centre médical municipal
CMES, le suivi DANS LA DUREE des personnes
exposées. Monsieur le Maire appuie
également les démarches des associations
auprès de la Ministre de la santé pour
conserver les adresses des personnes retrouvées,
adresses sans lesquelles il n'est pas possible d'assurer
un suivi dans le temps. Elles attendent toujours une
réponse de la Ministre de la santé suite
à son accusé
réception du 29
juillet 2014. Ce n'est pas l'entrevue du 18 septembre
à l'ARS qui est propice à rassurer car
l'ARS s'appuie sur la CNIL (commission nationale
informatique des libertés) pour la destruction fin
novembre de ces données. C'est un véritable
sabotage et un gaspillage de l'argent public ; si la CNIL
a recommandé la destruction des fichiers, c'est
parce que l'ARS ne lui a pas indiqué qu'il s'agit
d'assurer un suivi post-exposition dans la durée.
Les premiers envois aux personnes exposées sont
prévus fin septembre.
octobre :
le torchon brule entre les
associations et l'ARS (lire les lettres à
Claude
EVIN et Marisol
TOURAINE qui persiste dans sa
lettre
du 9 octobre dans son refus de
discuter). Les explications de la Ministre ne tiennent
pas face à la réalité des faits.
Tout d'abord, se retrancher derrière la
décision de la CNIL (commission nationale
informatique et libertés) est une imposture ; en
effet, alors que l'ARS présente son dispositif
comme une recherche et un suivi des personnes
exposées, elle n'assure pas ce suivi puisqu'elle
clot sa mission dès l'envoi de son unique courrier
aux personnes. Comment la CNIL aurait-elle pu prendre une
autre décision que la destruction des fichiers
d'adresses puisqu'aucun suivi dans la durée n'est
prévu dans son dispositif ? Ensuite,
évoquer le secret médical nous apparait
comme une deuxième imposture puisqu'il ne s'agit
que, d'une part, de transmettre les adresses actuelles
des personnes exposées et non leur dossier
médical, et, d'autre part, d'un dispositif de
santé public (ARS) vers le centre médical
municipal (CMES) d'Aulnay où le secret
médical n'existe pas entre médecins. Par
ailleurs, l'ARS pouvait demander dans son courrier aux
personnes qu'elles se positionnent sur la transmission ou
non de leur adresse au CMES d'Aulnay mais cette demande,
que nous avons également formulée, a
été refusée par l'ARS.
Novembre :
Le 13 novembre, un échange
fructueux s'est déroulé entre chercheurs,
le collectif des riverains et victimes du CMMP et Ban
Asbestos France. Ce groupe de travail "risques de
société" étudient, entre autres, le
fonctionnement des relations entre les autorités
et la société civile face aux affaires de
pollutions de plus en plus récurentes et comment
arriver à un dialogue face aux crispations
sociales, polémiques, controverses entre experts
et citoyens, malgré des comités de suivi en
principe prévus par la réglementation.
Aussi, nous avons pu développer les 20 ans de
lutte citoyenne sur les conséquences de la
pollution du CMMP et comment nous nous sommes
retrouvés le plus souvent en opposition frontale
avec la préfecture et récemment l'ARS.
Blocages qui tranchent avec une véritable
collaboration qui a été pourtant possible
entre associations et organismes officiels lors des
études CIRE/INVS de 2007 et GISCOP93 de 2012 (deux
exemples qui semblent exceptionnels). La conclusion
s'impose : les autorités en général
perçoivent les associations comme adversaires,
voire ennemis, plutôt que partenaires. La
démocratie est un long chemin ...
Réponse de Monsieur Evin
(sa
lettre du 27 octobre) :
une rencontre nous est enfin proposée ;
néanmoins, il persiste à refuser un
quelconque suivi des personnes exposées à
la pollution du CMMP, renvoyant cette tâche au
médecin traitant de chacune. Ce dispositif ARS,
purement informatif, n'est pas point qualifié par
Monsieur Evin de novateur ... Deux associations tenant
leur assemblée générale le 28
novembre, date indiquée par Monsieur Evin, il lui
est proposé, par lettre du 4 novembre, de choisir
une autre date. Au 14 novembre, ni le comité de
pilotage, ni les associations n'ont été
informés de l'envoi ou non des courriers de l'ARS
aux personnes exposées ; il faut pourtant bien que
le dispositif local d'accueil du centre médical
municipal CMES s'organise. Un exemple de plus, s'il le
fallait, de l'absence totale de collaboration de l'ARS. A
suivre ....
Article
du Parisien national paru
dimanche 23 novembre 2014 et l'article
du 26 novembre de
"aujourd'hui, en France".
Décembre :
Entrevue avec Monsieur Claude Evin
(directeur général de l'ARS - Agence
Régionale de Santé d'Ile de France) le 9
décembre 2014. Les associations lui ont remis
un texte
résumant leurs
demandes. Les
réponses sont négatives sur toute la ligne
à quelques minuscules concessions prêt
:
- la destruction à grands frais
des adresses des personnes retrouvées est
maintenu, elle n'est que différé sans que
l'on sache jusqu'à quand ; néanmoins,
l'opération est loin d'être terminée
car seulement 2000 lettres sont parties sur un potentiel
de 14 000 anciens élèves ;
- l'extension à d'autres
écoles sera examinée (nous n'avons pas
senti un grand enthousiasme !) ;
- l'extension du dispositif aux
anciens travailleurs du CMMP ; on est prié de
s'adresser à la direction de l'entreprise et
à la justice (sans rire !) ;
- l'extension au reste de la
population riveraine est jugée impossible
;
- un suivi post-exposition avec
reconvocation périodique des périodes
exposées : c'est non !
- la gratuité des examens
médicaux : c'est non !
- un soutien au centre d'information
et d'accompagnement des personnes exposées
à un risque lié à l'amiante,
à Aulnay-sous-Bois : c'est non !
Monsieur Evin (il nous l'a dit !) est
chargé de l'application de la politique de la
santé. Comme la politique de santé ne
prévoit rien, il n'y aura donc rien d'autre
!
Nous avons déploré les
réponses du plateau téléphonique mis
en place par l'ARS aux 600 appels recensés. Aux
dires des échos que nous en avons eus, ces
réponses sont désespérantes de
banalité et d'imprécision et confirme
l'incapacité de l'entreprise privée,
retenue par l'ARS, à répondre à la
simple question : "suis-je dans le
périmètre pollué ou non ?". Pourtant
l'ARS possède tous les outils (études
CIRE/Invs et GISCOP93) mais elle refuse la proposition
des associations de rencontrer le personnel du plateau
téléphonique.
Ainsi va la démocratie pour
l'ARS ...... Il ne reste plus aux associations, rejointes
par deux bénévoles professionnels, que de
s'organiser dans les locaux prêtés par la
Municipalité d'Aulnay et de mettre en place au
plus vite le "centre d'information et d'accompagnement
des personnes exposées à un risque
lié à l'amiante" qui n'est pas encore
opérationnel à ce jour 15 décembre.
Face à l'afflux des centaines d'appels
reçus, un courrier va être adressé
accompagné d'un questionnaire à retourner
au centre. Le Maire d'Aulnay soutient les associations
dans cette démarche et l'a écrit à
la Ministre de la Santé et au directeur de l'ARS
Ile de France.
Janvier :
Le centre d'information et
d'accompagnement des personnes exposées à
un risque lié à l'amiante à Aulnay
(ci3a) est désormais opérationnel. Il
se situe dans les locaux du centre de santé
municipal CMES - 8/10 avenue Coullemont - Aulnay sous
Bois (proche du RER B). Une permanence est
organisée (sur rendez-vous au 01 48 79 41 00) tous
les jeudis après-midi. Le centre adresse un
courrier à toutes les personnes qui laisseront
leurs coordonnées, leur proposant de remplir un
questionnaire et de demander à leur médecin
traitant de leur prescrire un scanner pulmonaire
(à technique haute définition sans
injection de produit de contraste). Ce scanner servira de
référence pour un suivi post-exposition
médical tout au long de leur vie. Les
personnes résidant en région parisienne
pourront, si elles le souhaitent, consulter le docteur
VIRALLY au centre hospitalier intercommunal Robert
Ballanger (service pneumologie) Boulevard Robert
Ballanger 93600 Aulnay-sous-Bois (01 49 36 71
45).
Dans un documentaire du 20 janvier sur
la 5 "pollution des sols, le scandale caché" le
combat sur la pollution du CMMP est évoquée
(à 16'15'') et vous pouvez le visionner sur :
https://www.youtube.com/watch?v=D8gWG-TM7PI.
Mars :
Le centre d'information et
d'accompagnement des personnes exposées à
un risque lié à l'amiante à Aulnay
(ci3a) poursuit ses permanences d'accueil au CMES tous
les jeudis après-midi sur rendez-vous (01 58 03 92
89). Il diffuse actuellement en collaboration avec
les associations une information "brève
histoire de l'amiante de l'usine du
CMMP" résumant
l'histoire de la pollution de l'ancienne usine (Comptoir
des Minéraux et Matières Premières)
et celle du mouvement citoyen qui a pris naissance
dès 1995 et se poursuit toujours aujourd'hui. Le
bilan provisoire, recensé par les seules
associations et arrêté à fin 2014,
est le suivant :
138 malades dont 136
pathologies liées à l'amiante (certaines
victimes en ont plusieurs) : 38 % de plaques pleurales, 7
% d'asbestose, 6 % d'apaississement pleural , 31 % de
mésothéliomes et 18 % de cancer
broncho-pulmonaire. Autres pathologies (dont le zircon
radio-actif est soupçonné) : 3 silicoses, 1
myélome, 3 leucémies, 1 cancer du foie, 1
cancer des os, 1 cancer des reins, 1 cancer de la
tyroïde, 5 cancers du sein dont 1 masculin, 1 cancer
des ovaires, 1 cancer de l'oesophage, 1 maladie de
Vasquez, 1 cancer gastrique, 1 cancer des testicules, 1
cancer de la prostate, 1 cancer des sinus, 1
oedème pulmonaire, etc ...
71 dècès (moyenne
d'âge 67 ans) dont les expositions étaient
les suivantes : 58 % environnementales, 17 % anciens
travailleurs du CMMP, 10 % d'expositions mixtes (à
Aulnay et ailleurs), 15 % d'exposition intra-familiale
(au moins un membre de la famille travaillait au CMMP et
revenait au foyer avec ses bleus de travail
contaminés).
71 dossiers au FIVA ont
été indemnisés ou sont en cours
d'indemnisation.
Les autorités, alertées
depuis 1995, ont commencé une recherche seulement
fin 2014 (recherche ARS - Agence Régionale de
Santé).
Avril :
Les associations ont été
invitées à un colloque au Sénat le
13 avril, organisé par Aline Archimbaud,
sénatrice de Seine Saint Denis et
Présidente du comité de suivi Amiante. A
cette occasion, Gérard Voide est intervenu pour le
Collectif des riverains et victimes du CMMP d'Aulnay
(audition
ci-jointe). Les
élus ont bien noté nos 3 propositions,
à savoir : disposition de suivi post-exposition
pour les personnes exposées environnementalement
(avec dépistage et soins gratuits), articulation
entre le dispositif ARS et le dispositif local mis en
place par le ci3a (centre d'information et
d'accompagnement des personnes exposées à
l'amiante à Aulnay-sous-Bois), intervention
auprès de la Ministre de la
santé.
Annie Thébaud-Mony et
Francis
Judas de Ban Asbestos
France sont également intervenus dans les domaines
de l'international et de la fonction publique. Ils
ont demandé la création d'un fonds pour les
victimes alimenté par les entreprises qui ont
manipulé l'amiante et dont les coordonnées
sont facilement repérables dans la liste
officielle pour l'ACAATA.
Mai :
Aulnay-sous-Bois. 60 ans
après, Alain découvre qu'il a
été contaminé à l'amiante
(lire
l'article du Parisien
12/05/2015).
Le 19 mai, les associations ont
été auditionnées par le "groupe
étude amiante" de l'Assemblée Nationale
présidé par le docteur Christian HUTIN,
député du Nord. Gérard Voide a lu
l'intervention qu'il avait faite au colloque du 13 avril
dernier au Sénat (ci-dessus en Avril),
Marie-Françoise Rofort a fait part de l'important
travail bénévole du ci3a sous sa
responsabilité depuis décembre 2014 au CMES
d'Aulnay-sous-Bois :
338 appels enregistrés
- 345 questionnaires envoyés aux personnes
exposées à la pollution du CMMP dont 128
retours concernant des personnes âgées de
50 à 69 ans principalement (la
répartition hommes/femmes est sensiblement
égale) et où 58 % habitent actuellement
en province (44 personnes ont joint un scanner) et
parmi elles 11 sont malades de l'amiante et 8 dossiers
sont en cours d'indemnisation par nos avocats.
Les permanences ont reçu une
vingtaine de personnes en entretien direct à
Aulnay. La démarche est fortement
appréciée car les gens attendent
informations et soutien.
Les autres représentants des
associations ont développé et appuyé
ces rapports devant le groupe étude
amiante.
Promesse nous a été
faite d'appuyer nos demandes auprès des
autorités gouvernementales :
- pour empêcher la destruction
des fichiers d'adresses des personnes exposées
retrouvées afin de permettre leur suivi dans la
durée
- pour que les personnes
exposées environnementalement à l'amiante
soient traitées avec les mêmes avantages que
celles exposées professionnellement.
(ici
le compte-rendu
intégral
réalisé par le groupe Amiante de
l'Assemblée Nationale)
Septembre :
VENEZ SOUTENIR la plaidoirie de
maître François Lafforgue (avocat des
associations) à l' AUDIENCE DU JEUDI 10
SEPTEMBRE 2015 à 15 heures 30 au Palais de Justice
de Paris, Boulevard du Palais (métro
Cité) - salle d'audience de la 2ème chambre
civile. Il s'agit de savoir si, oui ou non, le
principe "pollueur/payeur" inscrit dans la loi sera enfin
respecté. A ce jour, l'impunité est totale
:
-PDG, préfets,
contrôleurs de l'époque de la pollution,
responsables des malades et des morts d'aujourd'hui, ne
sont plus en vie pour pouvoir rendre des
comptes
-l'entreprise CMMP, elle-même,
échappe à la justice car la loi sur les
personnes morales est postérieure aux faits et ne
peut s'appliquer rétroactivement
-les frais de désamiantage (17
millions d'euros) incombent sans conteste de par la loi
au dernier exploitant, c'est-à-dire le CMMP,
entreprise florissante et non aux contribuables
-le CMMP pollueur, après avoir
menti effrontément, minimisé l'ampleur de
la pollution du site truffé de poussières
d'amiante et de zircon (radio-actif), a multiplié
les procédures en justice afin de ne pas payer la
facture. Considérant que la meilleure
défense est l'attaque, le CMMP,sans la moindre
vergogne, réclame le remboursement de frais
d'études (par ailleurs dérisoires au regard
des 17 millions du chantier)
Après l'impunité qui
équivaut, il faut bien le dire, à un permis
de tuer, ira-t-on vers la double peine pour les victimes
(victimes = payeurs) ou pour un début de justice
(pollueur = payeur) ? Rendez-vous au Palais de Justice
!
COMPTE-RENDU DE L'AUDIENCE DU 10
SEPTEMBRE 2015 (CMMP c/mairie d'Aulnay) au Palais de
Justice de Paris :
Le Président de la Cour note la
présence d'un public dans le tribunal, ce qui
semble plutôt exceptionnel. En effet,
étaient présents à cette audience
les responsables des associations (en intervention
volontaire), des victimes du CMMP malades et des familles
de victimes décédées ainsi qu' une
journaliste du Parisien (ci-joint
son article). Qu'ils
soient tous remerciés d'être venus.
D'emblée, le Président précise,
à l'intention du public, qu'il s'agit d'une
procédure écrite et qu'il n'y a donc pas
lieu de tirer de jugement face aux interventions des uns
et des autres et à la longueur de leurs discours
S'en suit un long épluchage, par le
Président, des conclusions et répliques des
différentes parties en présence,
interrogeant sur telle ou telle affirmation
(pièces justificatives présentes ou
absentes), etc
Les débats ont porté
exclusivement sur les millions d'euros à payer par
les uns et les autres sur la facture finale de 17
millions d'euros du chantier de
désamiantage/démolition qui, jusqu'à
présent, n'a été
réglée que par les contribuables. A aucun
moment les victimes de cette catastrophe sanitaire n'ont
été évoquées et ont
même été considérées
hors sujet par le CMMP, pollueur, arguant sur le fait
qu'il ne s'agit que d'un contentieux privé. A la
surprise générale, le Président
clôt la séance à 17 heures
considérant la plaidoirie des avocats inutile, la
Cour ayant eu les éclaircissements
nécessaires. L'avocat du CMMP est resté
muet comme une carpe et il a fallu toute la
pugnacité de l'avocat des associations,
maître François Lafforgue, pour souligner
l'importance de l'action citoyenne sans laquelle ce
procès n'aurait pas eu lieu :
- L'alerte et l'enquête de la
famille Léonard
- La justification d'une
dépollution dite " sous bulle ", le site
industriel étant truffé d'amiante et de
zircon radioactif
- La sous estimation de la pollution
par le pollueur CMMP qui met la poussière sous le
tapis
- Les morts supplémentaires
qu'aurait provoqués une démolition
classique à ciel ouvert
- En conclusion, l'application de la
loi " pollueur = payeur " s'applique au dernier
exploitant (le CMMP) qui devait remettre les lieux en
l'état " tel qu'aucun danger s'y manifeste
"
Résultat du jugement le 22
octobre 2015.
Octobre :
L'IMPUNITE CONTINUE POUR LE CMMP
POLLUEUR A AULNAY avec le jugement du Tribunal de grande
instance de Paris du 22 octobre 2015. En effet,
après avoir échappé à la
justice pénale, le CMMP responsable de la
catastrophe sanitaire de pollution de l'air
d'Aulnay-sous-Bois durant des décennies,
échappe à la facture du chantier de
désamiantage de son ancien site industriel. Car,
derrière les chiffres et additions, c'est bien le
principe pollueur-payeur qui est bafoué.
Néanmoins, le CMMP (Comptoir des Minéraux
et Matières Premières) a perdu. Le tribunal
l'a débouté de ses prétentions,
déboutant également toutes les autres
parties par rapport au financement du coût du
chantier de désamiantage : la
Société d'Economie Mixte DeltaVille
mandatée par l'ancienne municipalité, la
Municipalité d'Aulnay, les agences
immobilières qui avaient racheté le site en
vue d'y construire des pavillons d'habitation avec
jardins sur un sol pollué. Le tribunal
précise clairement que le CMMP A COMMIS UNE FAUTE
et A MANQUE A SES OBLIGATIONS DE DESAMIANTAGE DU SITE
INDUSTRIEL pendant au moins 17 ans (lire l'article du
Parisien : http://www.leparisien.fr/aulnay-sous-bois-93600/usine-d-amiante-a-aulnay-le-pollueur-ne-paiera-pas-davantage-01-11-2015-5237761.php).
Seules les associations qui sont en
charge " de l'intérêt collectif " sont
reconnues pour avoir " intérêt à agir
dans le litige " et " intérêt
légitime à réclamer
réparation du préjudice moral "
causé par ce manquement. Pour ce préjudice
le tribunal accorde " un euro " de dédommagement
à chaque association sur les 10 000 euros
demandés. Les victimes apprécieront !
Un euro pour indemniser 20 ans de luttes
citoyennes bénévoles pour un mouvement sans
lequel rien ne se serait passé à Aulnay.
Mieux, le site truffé d'amiante et de zircon
(radioactif) aurait sans leur intervention
été démoli à ciel ouvert
ajoutant aux malades et aux morts que l'on commence
seulement à découvrir, de nouveaux malades
et de nouveaux morts à venir.
Ainsi, le CMMP pollueur grâce
à sa stratégie machiavélique
multipliant les procédures judiciaires,
déboursera (il n'a toujours pas payé) en
tout et pour tout : 480 000 euros sur une facture de
dépollution de 17 millions d'euros. C'est donc le
contribuable qui paye cette dépollution. Pour les
victimes, c'est donc une double peine : après
avoir subi la pollution, elles payent la
dépollution. Cela n'a apparemment pas
choqué les juges. Cette brillante réussite
n'aurait pas pu se faire sans le Maire de l'époque
qui, au lieu de soutenir les associations dans leur
combat pour contraindre le Préfet à faire
saisir les sommes auprès du CMMP et l'obliger
à faire les travaux (article L514-1 du code de
l'environnement) a racheté le terrain et a
réalisé les travaux ; sauf qu'il s'est
lié les mains en signant un protocole, sous la
houlette du Préfet, précisant que le
pollueur payera en tout état de cause 480 000
euros. Ce protocole est une honte et les associations
l'avaient dénoncé en son temps. Laisser
croire à un remboursement en justice relevait de
la naïveté et/ou de l'incompétence,
à moins que l'opération ne relevait que
d'une stratégie électorale ?
C'est ainsi que la loi est
appliquée dans notre France démocratique !
Combien faudra-t-il de luttes citoyennes comme celle
d'Aulnay pour que la société civile soit
enfin considérée par les autorités
quelles qu'elles soient comme interlocuteur valable. En
attendant, le combat continue. Les personnes
exposées aux poussières d'amiante du CMMP
peuvent prendre contact auprès des professionnels
bénévoles du CI3A (centre d'information et
d'accompagnement des personnes exposées à
un risque lié à l'amiante) permanences tous
les jeudis au CMES (centre municipal d'éducation
pour la santé) d'Aulnay, 8-10 avenue Coullemont au
01 58 03 92 89.
Nous ne désespérons pas
d'une collaboration avec l'Agence Régionale de la
Santé (ARS) malgré ses réticences
pour assurer un suivi des personnes exposées et
faire toute la lumière sur cette catastrophe
sanitaire.
Le collectif des riverains et victimes
du CMMP et Ban Asbestos France (Gérard Voide : 01
48 53 31 45).
décembre
: lettre
de protestations des
associations suite
à une nouvelle exigence du FIVA pour
l'indemnisation des victimes et sa
réponse du 11 janvier
2016.
Janvier :
Lire le dernier article du journal
Le
Parisien du 25 janvier
2016.
Bonne nouvelle concernant le projet
PICRI (partenariats institutions-citoyens pour la
recherche et l'innovation) : la demande des associations
et du Ci3a (centre d'information et d'accompagnement des
personnes exposées à un risque lié
à l'amiante d'Aulnay) a été
acceptée par le Conseil Régional d'Ile de
France. Il s'agit d'une étude scientifique
conjointe citoyens-institutions pour le recensement, le
suivi sanitaire et l'accès aux droits à
indemnisation des personnes exposées et/ou
atteintes de maladies liées à la pollution
de l'ancienne usine d'amiante Comptoir des
Minéraux et Matières Premières
(CMMP). Le mouvement citoyen autour de cette ancienne
usine de broyage d'amiante rentre, qui rentre dans son
21ème anniversaire, a obtenu, non sans
s'être heurté aux réticences des
autorités durant toutes ces années, 3
études scientifiques officielles uniques en
France, en Europe, voire dans le monde :
1. L'étude Invs de 2007 (en
étroite collaboration avec les associations)
prouvant que la pollution de l'usine est responsable des
maladies des riverains recensés par les
associations
2. L'étude GISCOP93 de 2012 (en
étroite collaboration avec les associations)
démontrant que 40 000 personnes ont
été fortement exposées aux
poussières d'amiante et de zircon et qu'il
était possible d'en retrouver un certain
nombre
3. La recherche toujours en cours par
l'ARS (Agence Régionale de la Santé d'Ile
de France) des anciens élèves des
écoles voisines de l'usine en vue de les informer
de leur exposition passée.
Cette
nouvelle étude PICRI, également unique en
France, est donc la 4ème. Elle va se
dérouler conjointement avec des professionnels de
santé, les associations et notamment
l'expérience pilote des permanences du Ci3a qui
accueille, accompagne et aide les personnes en
collaboration avec le service " pneumologie " de
l'hôpital Robert Ballanger. L'objectif est
également de rendre visible cette catastrophe
sanitaire et de promouvoir une nouvelle stratégie
de veille et de démocratie sanitaire qui serviront
à l'avenir et devraient faire école. Le
prochain comité de pilotage du 21 janvier 2016
discutera des grandes lignes de cette quatrième
étude (ci-joint
la lettre adressée
aux membres du Collectif des riverains et victimes du
CMMP d'Aulnay).
Projet d'étude PICRI
(Partenariats / Institutions - Citoyens pour la Recherche
et l'Innovation) : Lettre
adressée aux membres du Collectif
Lire le dernier article du journal
Le
Parisien du 25 janvier
2016.
Avril :
CMMP d'Aulnay - REUNION
PUBLIQUE - l'ensemble des associations organise une
réunion publique le vendredi 13 mai 2016 à
19 heures afin d'informer de l'état d'avancement
du mouvement citoyen (invitation
ici).
"LES SENTINELLES" Un
film-hommage aux lanceurs d'alerte sur les grands
scandales sanitaires et un hommage à Henri
Pézerat (directeur de recherche au CNRS,
diplômé de l'Ecole de chimie de Lyon et
toxicologue). Décédé en 2009, Henri
était avant tout un lanceur d'alerte qui a
étudié l'amiante et les causes de son
caractère cancérogène. Il
disait que les travailleurs sont "les sentinelles du
risque toxicologique, professionnel ou environnemental".
C'est dans l'association qui porte le nom de son
père (http://www.asso-henri-pezerat.org)
que Pierre Pézerat, le réalisateur du film,
a rencontré les principaux personnages de son film
: Josette Roudaire (Amisol à Clermont Ferrand),
Jean-Marie Birbès (Eternit dans le Tarn) qui
étaient des ouvriers au contact avec
l'amiante, Paul François (agriculteur) qui a,
lui, été intoxiqué par un pesticide
de Monsanto et les ouvriers agricoles de la
coopérative de Nutréa Triskalia, Annie
Thébaud-Mony ... Chacun d'eux racontent, des
années 1970 à 2015, les combats
menés, l'interdiction de l'amiante, l'attaque de
Paul contre Monsanto, avec à chaque fois le
rôle décisif joué par Henri
Pézerat. D'autres, faute de longueur de film,
n'ont pu être évoqués tant la liste
est longue, tels ceux d'Adisséo à
Commentry, de Jussieu, du CHU de Caen, du CMMP d'Aulnay,
etc ...). A Aulnay, Henri était présent
dès la première réunion publique en
novembre 2000 où se sont
révélés les premiers malades
victimes du CMMP et dès 2001 il nous aidait, avec
maître Lafforgue, à constituer les dossiers
d'indemnisation. Dès à présent,
prochaine projection à Gaillac (Tarn) le 17 avril
2016 (lire
l'article de La
Dépêche) et
le 19 avril 2016 à l'Utopia de Toulouse. "Les
Sentinelles" est pour l'instant projeté en dehors
de tout circuit commercial mais Pierre Pézerat est
actuellement à la recherche d'un distributeur et
travaille également sur une déclinaison de
son documentaire pour la
télévision.
Mai 2016
Les associations, avec la
participation du centre d'information et d'accompagnement
des personnes exposées à l'amiante du CMMP
(ci3a) ont tenu une réunion
publique d'information sur
les suites des actions menées depuis 20 ans
concernant les conséquences sanitaires de cette
ancienne usine de broyage d'amiante implantée au
coeur d'Aulnay-sous-Bois. Actuellement, une
recherche-action est en cours, fondée sur un
partenariat citoyens-institutions pour le suivi des
exposés. Une quarantaine de personnes
étaient présentes et ont activement
participé au débat. A retrouver sur
www.monaulnay.com/2016/05/usine-damiante-daulnay-ce-nest-pas-fini.html#comments
http://www.monaulnay.com/2016/05/usine-damiante-daulnay-ce-nest-pas-fini.html#comments.
Novembre 2016
A lire ici
le compte-rendu
intégral de la
réunion publique du 13 mai 2016.
Janvier :
Lors du dernier conseil
municipal, le maire d'Aulnay-sous-Bois, Bruno
Beschizza (LR) a fait des annonces à
propos du terrain qui abritait le CMMP. Comme la
précédente majorité de Gérard
Ségura (PS), Beschizza envisage de faire un
parking sur cette dalle, mais d'une taille
supérieure à 47 places. Aux abords de la
dalle, le groupe scolaire du Bourg pourrait être
agrandi, " la ville ayant des besoins en
équipements ". " Les études de
faisabilité " n'ont " pas encore été
réalisées ", précise la
Mairie.
Au cours de ce même conseil,
Bruno Beschizza a précisé qu'un " un
devoir de mémoire " incombe à la
ville. Et de proposer qu'
une "
stèle " soit érigée dans le
cimetière voisin -
où certaines victimes de l'amiante sont d'ailleurs
enterrées. Gérard Voide, du
Collectif des Riverains et Victimes du CMMP, s'est
exprimé à ce sujet :
" Cela
traduirait une reconnaissance de ce drame. A condition
qu'il ne s'agisse pas d'une plaque un peu cachée,
mais d'un vrai monument. "
Lire à ce sujet
l'article
du Parisien du 25 décembre
2016, et celui
du 27 décembre 2016. Un
second
article en date du 27
décembre rappelle que
la commune a payé près de 16,5 M€ pour
la dépollution du site, alors que le CMMP n'a
déboursé que 478 000 €, le
pollueur s'étant "simplement
conformé à des obligations, définies
dans une convention signée avec la
précédente municipalité, avant le
début des travaux".
Le comptoir des
minéraux et matières premières
(CMMP) enfin condamné pour " faute inexcusable
" (Cour d'appel 19/10/2016)
:
Il a fallu pas moins de 16
années de procédures et toute
l'opiniâtreté de notre bureau d'avocats TTLA
pour faire enfin condamner le CMMP pour " faute
inexcusable " en tant qu'employeur ayant mis en danger la
vie d'un de ses ouvriers. Mohamed a été
employé de 1963 à 1964 aux broyeurs
d'amiante qu'il alimentait en minerai et mettait en sac
(ensachage) la poudre d'amiante ultra fine qui en
résultait. Plusieurs survivants ont pu
témoigner des conditions de travail dignes des
romans de Zola ! Le brouillard de poussières des
ateliers était tel qu'à 6 mètres les
ouvriers ne se reconnaissaient pas entre eux. Une
année de travail au service du CMMP a suffit pour
saturer ses poumons de poussières et le faire
mourir à 59 ans, asphyxié à petit
feu. Pour l'amiante, cette maladie s'appelle l'asbestose.
Les quantités de poussières inhalées
sont telles que le malade décède avant la
survenue du cancer.
Le réquisitoire est sans appel.
Les dirigeants du CMMP savaient qu'ils exposaient leurs
salariés aux poussières mortelles puisque
que " leur attention
et leur conscience
avaient été attirées par les
organismes de contrôle et de prévention de
la Sécurité Sociale et des installations
classées insalubres et dangereuses et, ce, en
1950, 1951, 1956, 1959 ".
Mieux, ses dirigeants se sont
enfermés dans le déni cynique,
prétendant que les manchons de conduits
d'aspiration des matières retenaient la farine
d'amiante alors que ces manchons n'étaient qu'en
simple tissu perméable à la
poussière, de l'aveu même de l'encadrement
de l'usine. De même, ce simulacre de protection de
masques en simple tissu était totalement
inefficace. Jamais la moindre information n'a
été donnée à ces
travailleurs.
Notre association dispose, par
ailleurs, de bien d'autres témoignages confirmant
également l'étendue des poussières
rejetées dans le quartier : écoles, jardins
des riverains, maraîcher, commerces,
cimetière, et jusqu'à l'intérieur
des habitations situées à 150
mètres.
Mohamed a été reconnu en
maladie professionnelle et sa veuve, ses enfants et
petits enfants, ont été indemnisés.
Bien maigre consolation mais cela ne fait pas le compte
car bien d'autres travailleurs, victimes du CMMP, sont
morts dans l'anonymat le plus total. L'ARS (agence
régionale de santé du ministère)
refuse de rechercher ces travailleurs alors qu'il
suffirait de prendre les fichiers officiels des
retraités classés par année et
entreprise.
Les quatre études et recherches
officielles qui ont été obtenues
(premières en France) ne l'ont pas
été sans une haute lutte, et qu'il nous
faut continuer afin de faire émerger ce scandale
sanitaire.
Mai :
Importante étude de
Léa PROST, étudiante en Master 1 en
géographie : première
partie /
seconde
partie. Léa
poursuit dans le cadre de ses études
universitaires la mise en visibilité des victimes
de la pollution du CMMP. Outre le rappel de l'historique
des luttes citoyennes, l'étude développe
les objectifs d'une nouvelle étude publique (voir
ci-dessus) PICRI (partenariat institutions/citoyens pour
la recherche et l'innovation). De nombreuses cartes
géolocalisent dans un rayon de 1500 à 2500
mètres de l'usine les 234 malades - pour la
plupart riverains- recensés par les associations.
Dans ce cadre, le collectif et riverains et victimes du
CMMP, parrainé par Ban Asbestos France, a remis
ses archives au groupe d'intérêt
scientifique Giscop93.
Juin :
Virginie
Dupeyroux, fille d'une victime
décédée en septembre 2015
témoigne dans le
Bulletin N°15 de la CAOVA,
disponible dans son intégralité dans
l'actualité
internationale. Paul
Dupeyroux, décédé en septembre 2015
d'un mésothéliome, avait été
riverain du CMMP de 1942 à 1961, et avait
fréquenté l'École du Bourg. Sa
mère, Simone Dupeyroux, riveraine de 1938 à
1961, était elle aussi
décédée d'un
mésothéliome, en 1978.
L'Union
syndicale Solidaires a
mis en ligne le site internet "
La
petite boite à
outils ", un
site dédié à la santé
et aux conditions de travail à l'intention
de l'ensemble des salariè-es et de leurs
représentant-es. Il contient un web
documentaire d'environ 60 vidéos "
L'amiante
une lutte d'aujourd'hui
". L'action collective des victimes et des riverains du
CMMP est évoquée dans la section "Les
luttes collectives", avec une
interview de Gérard Voide réalisée
en novembre 2015,
retraçant l'historique de notre
lutte.
Les
reportages
relatant
le scandale
sanitaire
et
environnemental engendré par le
CMMP, et
la lutte
citoyenne
qui
a
mené à
sa
déconstruction
et à
la
dépollution du site,
sont
désormais en ligne
dans la
page
Aulnay
vidéos.
Octobre :
Les associations
ont écrit à l'Agence Régionale de la
Santé
(représentant le
Ministère pour l'Ile de France) le 6 septembre
dernier afin de lui demander le bilan du dispositif de
recherche des personnes exposées à la
poussière d'amiante du CMMP d'Aulnay-sous-Bois
en joignant le
document
préparatoire de la
réunion. Nous avions dénoncé les
carences de l'ARS (voir l'intervention
de Gérard Voide au
groupe amiante du Sénat et de l'Assemblée
Nationale en 2015). Non seulement l'ARS n'a jamais fourni
ce bilan mais elle a fait disparaître la quasi
totalité des informations sur son site internet
(étude CIRE et Giscop93, guide de prise en charge
des personnes exposées, référence au
Centre d'Information et d'Accompagnement des Personnes
Exposées Ci3a) agissant ainsi comme si elle
souhaitait faire disparaitre son action, contrainte et
forcée par la mobilisation citoyenne.
Novembre
:
Les associations écrivent une
lettre de relance à l'Agence Régionale de
Santé, la lettre du
6 septembre 2017 étant restée sans
réponse (voir ci-dessus).
Février
:
|
|
Sortie du livre
"Amiante
et mensonge : notre perpétuité -
Journal de Paul et
Virginie", aux
Éditions
Vérone,
de
Virginie
Dupeyroux -
Préface
d'Annie
Thébaud-Mony
Les témoignages de
Paul Dupeyroux, victime du CMMP
d'Aulnay-sous-Bois, décédé
de mésothéliome,
et de sa fille
Virginie.
|
|
REUNION
PUBLIQUE VENDREDI 4 MAI A 19 HEURES
Salle Gainville du parc
Gainville - rue de Sevran
(Vieux Pays d'Aulnay)
93600 Aulnay-sous-Bois.
Retenez la
date dans votre agenda dès
maintenant.
Virginie DUPEYROUX, fille
et petite-fille de victimes du CMMP d'Aulnay
dédicacera son livre "AMIANTE ET
MENSONGE : NOTRE PERPETUITE" qui retrace, au
travers de la maladie de son père,
l'incompréhension de l'origine de
l'empoisonnement, l'irrespect médical, la
maltraitance dont sont trop souvent victimes les
patients atteints de pathologies imputables
à l'amiante.
575 pages d'accusation. En
vente sur place à la fin de la
réunion.
|
|
Après nous avoir
invités au comité de suivi dans
lequel nous n'avons eu droit qu'à un
rôle de figurants, l'ARS (Agence
Régionale de Santé) - bras
armé du ministère de la
santé en Ile de France - est sortie de
sa léthargie. Nous avons enfin
été reçus le 21
février, à notre demande (nos
lettres des 06/09 et 05/11/2017 et la lettre du
Maire d'Aulnay du 11/12/2017). Le but : nous
faire connaître le bilan du dispositif de
recherche des anciens élèves
exposés à la poussière
d'amiante du CMMP dans son usine de broyage au
vieux pays.
Notre mouvement
était au complet :
- Le collectif des
riverains et victimes du CMMP
d'Aulnay
- Ban Asbestos
France
- Addeva 93
- Aulnay
Environnement
- Ci3a
(hébergé au Centre de santé
municipal rue Louis Pasteur à
Aulnay)
- Le GISCOP 93
(université Paris 13 chargé de
recherche au CNRS)
- La ville
d'Aulnay-sous-Bois (centre de santé
municipal)
- Virginie Dupeyroux
(fille et petite-fille de victimes qui a
rappelé l'enfer vécu par les
malades et leurs familles)
De toute évidence,
on est passé à autre chose
à l'ARS : dossier classé,
informations sur leur site internet
effacées
Après
discussion, nous avons eu droit à des
excuses, la promesse de reprendre le dossier et
de nous fournir le bilan de leur action de
recherche d'ici l'été et
également, dans l'immédiat, la
remise en ligne des informations sur leur site
internet à destination des personnes
exposées voulant se
renseigner.
Nous appelons l'ARS
à plus de collaboration, notamment
à participer à l'étude
PICRI (Partenariat Institutions Citoyen pour la
Recherche et l'Innovation) en
cours.
Une lettre est en
préparation avec la liste des
questions sur lesquelles nous souhaitons des
réponses concernant le bilan de ce
dispositif 2014-2016.
|
Mars :
L'édition du
Parisien du 11 mars
consacre un article à la parution du
livre
de Virginie Dupeyroux, fait le point sur le recensement
des victimes du CMMP, donne la parole à Nicole et
Gérard Voide et à Monsieur Kalfon,
époux d'une victime décédée
d'un mésothéliome : lire
l'article
en ligne /
la
version
PDF.
Le blog de Maxime Lopes,
Divertir, consacre une interview
à Virginie
Dupeyroux, auteure de
"Amiante et mensonge : notre perpétuité -
Journal de Paul et Virginie".
Avril :
Suite à la réunion
à l'ARS du 21 février, les associations ont
envoyé, en date du 26 mars, un
courrier à l'ARS
rappelant leurs attentes et les points sur lesquels nous
nous sommes mis d'accord. Sont joints à ce
courrier la
liste des démarches en direction de la Caisse
nationale dassurance vieillesse des travailleurs
salariés (CNAV)
pour lobtention des déclarations annuelles
des données sociales (DADS) et
les
indicateurs pour une évaluation de
l'efficicité du dispositif de recherches actives
et de suivi
médical de la
population exposée aux poussières d'amiante
du CMMP.
|
|
RÉUNION
PUBLIQUE VENDREDI 4 MAI À 19
HEURES
à la
Salle
Gainville
(parc Gainville) -
22
rue de Sevran
(Vieux Pays
d'Aulnay) 93600
Aulnay-sous-Bois
voir
l'invitation
|
Séance de dédicaces
de Virginie Dupeyroux pour "Amiante et mensonge : notre
perpétuité - Journal de Paul et Virginie"
à l'Espace
Culturel Leclerc, Boulevard Beauregard, à
Coulanges-les-Nevers (58660) samedi 21 avril dès
10 heures .
Mai :
France 3 Paris Ile-de-France
consacre deux reportages au livre "Amiante et mensonge :
notre perpétuité - Journal de Paul et
Virginie" le 4 mai 2018 : le
12/13 et
le
19/20 /
Le
Parisien soutient les
associations pour la réunion publique de ce
jour.
Une scientifique est venue
expliquer à des élèves du
collège Christine de Pisan l'histoire de l'usine
poison : lire
l'article dans Le
Parisien.
Fabrice Nicolino consacre un
article
dans Charlie Hebdo au
livre "Amiante
et mensonge : notre perpétuité
"; un
article
dans le Bulletin de
l'Andeva a
également été
publié.
Le
film de la réunion publique du 4 mai Salle
Gainville est maintenant
disponible.
Juin :
"Amiante
et mensonge : notre
perpétuité"
: interview
de Virginie Dupeyroux le 15 juin
2018 sur Radio
Nevers
Août
:
Décembre
:
Séance de dédicaces
du livre "Amiante et mensonge : notre
perpétuité" samedi
08 décembre à Coulanges-lès-Nevers
(58660), Espace Leclerc
Multimédia
Janvier :
Sécurité maximale
pour démolir le dernier vestige de «
lusine-poison » : lire
l'article du Parisien
Par un courrier
du 15 janvier 2019, la
mairie, qui procède à
l'aménagement du site de l'ancienne usine
poison en deux parkings et un espace sportif à
usage scolaire, accède à la demande
de longue date des associations : une stèle
sera érigée à la mémoire des
victimes du CMMP. Les associations ont fait
connaître leurs souhaits quant à ce
lieu commémoratif dans un courrier
adressé au Maire le 21
janvier, à qui
elles ont soumis leur
projet.
Mars
:
Malheureusement, le nombre de
victimes de cette poussière du diable de lex
usine CMMP est bien supérieur aux 170
recensées en vue dindemnisation au FIVA par
le seul Collectif des Riverains et Victimes du CMMP.
Léa PROST, étudiante en master 1
géographie de luniversité Jean Moulin
à Lyon III, a fait une étude en 2016 sur
lensemble du mouvement associatif :
tome
1 /
tome
2. Il en ressort que
sur 352 personnes qui se sont fait connaître
auprès des associations : 118 ont
été exposées et ne semblent pas
avoir déclaré de maladie mais 234 des
autres en ont déclaré une dont 201
attribuables, sans conteste, à lexposition
à lamiante et 33 à celle du zircon
radioactif. Cette étude a
géolocalisé ces malades jusquà
2500 mètres autour de lusine. Ces chiffres
sont aujourdhui
dépassés.
Lire
l'article du Parisien :
les travaux de démolition dun pan de mur de
lex-usine poison démarrent, sous haute
sécurité.
Octobre
:
|
|
Le
colloque
autour du rapport final du Giscop 93
"Pollution
industrielle, contamination environnementale
(Amiante)
par le
Comptoir des Minéraux et Matières
Premières dAulnay-sous-Bois -
Enjeux citoyens et scientifiques"
se tiendra le
mardi
12 novembre de 9h à
18h30 au Centre de
Colloques, campus Condorcet - Place du Front
Populaire - 93300 Aubervilliers
- Voir
l'affiche
- Voir
le
programme de la
journée
- Accéder
aux interventions
|
Janvier
:
|
|
"Pollution
industrielle, contamination environnementale
(Amiante)
par le
Comptoir des Minéraux et Matières
Premières dAulnay-sous-Bois -
Enjeux citoyens et scientifiques"
Le rapport
final de
létude menée dans le cadre
dune convention entre le Conseil
régional dÎle-de-France et
lUniversité Paris 13, Partenariat
institutions citoyens pour la recherche et
linnovation (PICRI) est disponible
ici
|
Avril
:
|
Photo :
AulnayCap
|
Notre ami, le
Docteur
Maurice
Allouch, est
décédé.
Le Collectif
d'associations - Collectif des Riverains et
Victimes du CMMP d'Aulnay, Ban Asbestos
France, ADDEVA 93 et Aulnay Environnement
rend hommage à ses compétences,
à sa générosité
et à son humanisme au service des
victimes de l'ancienne usine de broyage
d'amiante CMMP
d'Aulnay-sous-Bois.
Lire
l'hommage commun des
associations
Lire
l'article dans Le Parisien
|
Décembre
:
Dans le cadre de la
phase finale du PICRI (Partenariat Institutions-Citoyens
pour la Recherche et l'Innovation), après
l'étude et le colloque,
l'exposition "Une
lutte populaire contre
l'indifférence"
revient sur la lutte citoyenne autour du scandale du
CMMP. Créée en partenariat avec le Centre
d'Histoire du Travail de Nantes, a été
présentée en cette année 2020
à Merlieux (02),
Châteauneuf-sur-Isère (26), Cluny (71),
Niort (79) et Rennes (35).
Des dates supplémentaires
sont prévues pour 2021.
La stèle en
hommage aux victimes du
CMMP a été
installée sur l'ancien site de l'usine, ainsi
qu'une
plaque commémorative
sur le nouveau Plateau Multisport
Pierre
Léonard,
première victime officielle de l'ancienne usine
poison.
Une cérémonie
d'inauguration sera programmée quand la situation
sanitaire le permettra, afin de rendre un hommage
solennel aux victimes passées, présentes et
à venir : lire
la lettre du Maire, Bruno Beschizza, en date du 23
novembre.
Juin
:
Juillet 2021
:
Seconde édition du livre
de Virginie Dupeyroux "Amiante et
mensonge : notre perpétuité - Journal de
Paul et Virginie" publiée aux
éditions Valmont : lire
l'article dans "Le Monde Libertaire"
Octobre 2021
:
Leïla Chaibi,
eurodéputée La France Insoumise,
parle
du scandale de l'amiante et mentionne Paul Dupeyroux,
victime de l'ancienne usine de broyage d'amiante CMMP
d'Aulnay-sous-Bois (93)
Mars 2022
:
|
|
Le
livre de Virginie Dupeyroux "Amiante et
mensonge : notre perpétuité
Journal
de Paul et Virginie" est disponible en
version numérique sur toutes les
plateformes
|
Nawel Djouder, journaliste, a
réalisé une interview de Virginie Dupeyroux
pour Infodiag. Pour l'écouter, cliquer
ici.
SEPTEMBRE
2022
|
|
L'exposition
"Aulnay-sous-amiante : une lutte populaire
contre l'indifférence" est disponible
ici
|
FÉVRIER
2024
|
|
Le
vendredi 1er mars à
19h à la
médiathèque
Boris Vian à Tremblay-en France
(93) aura lieu la
représentation de
la
pièce de théâtre « Des
nénuphars dans les poumons
» par la
Compagnie Sans la nommer.
Qui a tué Pierre
Léonard ? Comment a-t-il pu mourir
dun cancer de lamiante, lui qui ne
travaillait pas dans un environnement
amianté ? Lancienne usine,
située à proximité du
domicile familial et de lécole
primaire de Léonard, a-t-elle une
responsabilité dans ce drame
?
A lissue de leur
enquête, Nicole, sa sur, et
Gérard, son beau-frère vont mener
un combat collectif de 25 ans afin
dobtenir justice et sassurer que
plus jamais un tel drame ne se reproduira. Cette
bataille, qui se déroule à
Aulnay-sous-Bois, les comédiennes Suzanne
Llabador, Rose Guégan et la journaliste
Elsa Sabado nous la raconterons en usant du
théâtre. Permettant ainsi de
questionner au passage les rapports entre
journalisme et théâtre
documentaire.
Un RDV
société-théâtral sur
le 93 qui sera suivi dun débat et
dun pot convivial !
|
|